7 février 2019 - 10:51
Le « Cannes » du court métrage
Un retour à Clermont-Ferrand pour Maxime-Claude L’Écuyer
Par: Maxime Prévost Durand
Avec Résonance, les scénaristes Maxime-Claude L’Écuyer et Cathy Bazinet mettent en lumière le choc du diagnostic d’une grave maladie dégénérative et plongent dans l’intériorité du personnage qui le reçoit. Photo gracieuseté

Avec Résonance, les scénaristes Maxime-Claude L’Écuyer et Cathy Bazinet mettent en lumière le choc du diagnostic d’une grave maladie dégénérative et plongent dans l’intériorité du personnage qui le reçoit. Photo gracieuseté

Les Maskoutains Cathy Bazinet et Maxime-Claude L’Écuyer se sont rendus en France en début de semaine, au Festival international du court métrage Clermont-Ferrand, pour présenter le scénario de leur projet Résonance. Photo François Larivière | Le Courrier ©

Les Maskoutains Cathy Bazinet et Maxime-Claude L’Écuyer se sont rendus en France en début de semaine, au Festival international du court métrage Clermont-Ferrand, pour présenter le scénario de leur projet Résonance. Photo François Larivière | Le Courrier ©

Pour une deuxième année consécutive, un projet du cinéaste maskoutain Maxime-Claude L’Écuyer a attiré l’attention du plus grand rendez-vous du court métrage, le Festival international de Clermont-Ferrand. Le scénario de Résonance, qu’il signe avec sa conjointe Cathy Bazinet, a été sélectionné afin qu’il puisse être présenté dans le cadre de rencontres entre auteurs et producteurs en marge du festival.

Le contexte est bien différent de sa première expérience à Clermont-Ferrand, l’an dernier, alors que son court métrage Squad Leader TD-7328 Soliloquy avait été projeté dans le cadre du marché du film tenu durant le festival. Cette fois, c’est sans que la moindre image n’ait été tournée que lui et sa conjointe se sont rendus en France, en début de semaine, pour participer à ces séries de rencontres avec des producteurs étrangers.

« La Maison des scénaristes nous a sélectionnés parmi plus de 300 projets à l’international et on est le seul projet du Canada à avoir été retenu. Ce qui est bien, c’est que c’était un envoi de scénario anonyme. Ça démontre que notre projet a été choisi pour la force du scénario, pour l’attachement au personnage et pour la qualité du texte », soutient Maxime-Claude L’Écuyer, dans une rencontre avec LE COURRIER à la veille de son départ.

Le scénario de Résonance met en lumière le choc du diagnostic d’une maladie grave et les répercussions que cela amène sur la personne qui le reçoit. Le personnage principal, une jeune femme dans la fleur de l’âge qui est en pleine ascension dans sa carrière, apprend qu’elle est atteinte de la sclérose en plaques, une maladie dégénérative qui viendra bouleverser sa vie.

Pour ce projet, l’univers cinématographique de Maxime-Claude L’Écuyer se conjugue avec celui du milieu de la santé que connaît bien sa conjointe, Cathy Bazinet.

« Ça fait déjà parler du film avant même qu’il soit tourné » – Maxime-Claude L’Écuyer

« Je travaille en communications de la santé depuis plusieurs années et ce sont des choses que j’ai observées dans le cadre de mon travail, indique Cathy Bazinet, qui cosigne ici son deuxième court métrage. Tout le monde un jour ou l’autre va être touché par la maladie, que ce soit personnellement ou celle d’un proche. Quand ça t’arrive et que c’est une maladie grave, comme dans le cas du scénario, c’est un choc. C’est traumatisant. C’est un univers effrayant avec les aiguilles et les appareils d’imagerie très bruyants. […] On a eu plein d’échanges là-dessus [Maxime-Claude et moi] et c’est comme ça qu’on s’est mis à écrire le scénario. »

En se rendant à Clermont-Ferrand, le duo de scénariste comptait « tâter le terrain pour une coproduction » afin de donner une ampleur à ce projet, sur lequel ils travaillent sporadiquement depuis trois ans. Ils ont d’ailleurs amené leur « storyboard » pour présenter l’imagerie qu’ils souhaitent développer.

« Le fait d’avoir été sélectionné pour ces rencontres, ça fait déjà parler du film avant même qu’il ne soit tourné », se réjouit Maxime-Claude L’Écuyer.

Dès son retour au Québec, le couple déposera Résonance à la SODEC dans le but de pouvoir lancer son tournage aussitôt que possible.

Des collaborateurs ont même déjà été approchés afin que tout s’enchaîne le plus rapidement possible une fois que le financement nécessaire à la réalisation sera obtenu. Parmi ceux-ci, un certain Tire Le Coyote.

« On a eu des échanges et on a obtenu un accord verbal pour utiliser sa chanson “Le ciel est back-order”, qui sera carrément intégrée à la fin du scénario », souligne celui qui assurera également la réalisation de Résonance. « Les paroles viennent en écho avec le film, elles viennent résonner avec le scénario », d’ajouter sa complice.

Un grand impact

Pour l’avoir vécu l’an dernier, Maxime-Claude L’Écuyer sait quel impact une présence à Clermont-Ferrand peut avoir sur le succès d’un projet. « C’est vraiment là où tout se passe », affirme-t-il.

Depuis qu’il a été projeté à ce festival international, son court métrage Squad Leader TD-7328 Soliloquy a été présenté dans plus de 25 festivals au cours de la dernière année. Il a même été choisi pour ouvrir le festival REGARD, à Saguenay, le plus important du genre au Canada.

Ce 6e court métrage du Maskoutain connaît même ces jours-ci un deuxième cycle de vie, alors qu’il a été rendu disponible en ligne sur Vimeo. Un article de The Verge, dont la page Facebook est suivie par plus de 3 millions de personnes, a propulsé le film à un autre niveau.

« Pour l’anecdote, un journaliste bulgare m’a appelé il y a deux semaines et j’ai fait une entrevue pour leur téléjournal, avec mes réponses qui étaient doublées en bulgare. C’est complètement fou », s’enthousiasme Maxime-Claude L’Écuyer.

Comme ce ne sont pas les projets qui manquent dans son cas, le cinéaste a profité de son nouveau passage à Clermont-Ferrand pour présenter un vidéoclip dans le programme Décibels! de la section Labo du festival, lundi. Il s’agit d’un clip pour la chanson « Une mort hivernale » du groupe 1984 November Lane, dont les membres fondateurs sont également originaires de Saint-Hyacinthe.

Il en est également aux dernières étapes de montage de son tout premier long métrage, un documentaire sur le 305, rue Bellechasse, une ancienne usine montréalaise qui accueille des artistes contemporains. « Le bâtiment a été vendu en octobre et c’est venu changer la donne un peu », mentionne-t-il. Cette nouvelle réalité, qui vient bouleverser les habitudes des artistes, sera d’ailleurs intégrée à la fin du documentaire. Celui-ci devrait être présenté dans des festivals plus tard cette année. Un volet web avec La Fabrique culturelle est aussi prévu pour ce projet.

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