20 octobre 2022 - 07:00
Travaux majeurs au Club de golf Saint-Hyacinthe
Un retour aux sources pour l’architecte paysagiste Neil Haworth
Par: Maxime Prévost Durand
L’architecte paysagiste Neil Haworth, qui jouit d’une grande réputation internationale, fait un retour aux sources en supervisant les travaux d’envergure en cours au Club de golf Saint-Hyacinthe, là où tout a commencé pour lui il y a plus de 45 ans.Photo Robert Gosselin | Le Courrier ©

L’architecte paysagiste Neil Haworth, qui jouit d’une grande réputation internationale, fait un retour aux sources en supervisant les travaux d’envergure en cours au Club de golf Saint-Hyacinthe, là où tout a commencé pour lui il y a plus de 45 ans.Photo Robert Gosselin | Le Courrier ©

En se voyant confier les commandes des travaux d’envergure qui se sont entamés au Club de golf Saint-Hyacinthe cet automne, l’architecte paysagiste de renommée internationale Neil Haworth a renoué avec un endroit qu’il connaît bien. À l’adolescence, ce natif de Mont-Saint-Hilaire jouait presque chaque jour sur ce terrain. C’est aussi là qu’il avait obtenu son tout premier emploi étudiant… comme laveur de bâtons!

De 1975 à 1985, il a occupé différents postes au Club de golf Saint-Hyacinthe. En plus de laver les bâtons, il a travaillé dans l’entrepôt et derrière la caisse de la boutique. Puisqu’il était lui-même un bon joueur de golf, il a aussi donné des leçons et des cliniques aux membres juniors et aux femmes.

« J’avais 14 ou 15 ans quand je me suis abonné au Club de golf Saint-Hyacinthe. Encore aujourd’hui, mes amis viennent surtout de Saint-Hyacinthe. Je passais mes étés là », se remémore-t-il en entrevue avec LE COURRIER.

« On était un groupe de 4-5 gars de Mont-Saint-Hilaire, tous des Anglais, qui jouaient ensemble, poursuit celui dont le grand-père avait immigré du Royaume-Uni. Après ma première année à jouer, j’avais demandé à Jean Giroux, le professionnel du club dans le temps, si je pouvais travailler. Il m’avait demandé si je parlais français et je lui avais dit que oui. Il m’avait dit de revenir le voir au printemps pour en discuter. C’est lui qui m’a donné mon premier emploi. Il m’a pris sous son aile. Il savait que je voulais œuvrer dans le monde du golf et il m’a vraiment supporté. »

C’est donc avec un grand sentiment de familiarité que Neil Haworth a accepté le mandat de dessiner les plans d’une première phase de travaux majeurs réalisés au Club de golf Saint-Hyacinthe. Ceux-ci consistent à améliorer sept trous du terrain avec la refonte de tertre de départ, l’ajout et la modification de fosses de sable ainsi que la construction d’un lac au trou numéro 9, notamment. La mise à niveau du système d’irrigation, un volet dont se charge la firme NMP de Sainte-Madeleine, est aussi au cœur de ce projet évalué à un peu plus de 1,3 M$.

« C’est un projet majeur, pas juste pour Saint-Hyacinthe, mais pour l’ensemble du Québec », mentionne Neil Haworth. Et les projets majeurs, il connaît bien.

L’architecte paysagiste est à la tête de sa propre entreprise, Nelson & Haworth, et il dessine depuis plus de 35 ans des terrains de golf à travers le monde. Au fil des années, il a été appelé à travailler ici comme à l’échelle internationale, sur des projets de différente envergure.

« Au début des années 2000, on avait fait un projet à Hong Kong, en Chine, qui était de 60 M$. C’est le plus gros que j’ai fait. C’est drôle parce qu’en même temps, on faisait un projet à Portneuf sur un neuf trous dont le budget était de 600 000 $, se souvient-il. On faisait les deux extrêmes du spectre en même temps. J’aimais mieux le projet ici, au Québec, c’était beaucoup plus relaxe et moins stressant! (rires) »

Neil Haworth a surtout fait sa marque en Asie alors qu’il a dessiné plus de 10 % des terrains de golf en Chine. On lui doit entre autres la conception des terrains de Kuala Lumpur, en Malaisie, et de Sheshan, en Chine, où se sont déroulés des tournois de la PGA.

« J’ai appris beaucoup pendant les 25 années que j’ai passées en Asie. J’ai travaillé avec de gros budgets et avec des professionnels, souligne-t-il. Je suis chanceux parce que le timing était parfait [pour prendre le mandat des travaux à Saint-Hyacinthe]. Je suis content d’avoir la chance de revenir ici et d’utiliser les connaissances que j’ai acquises pour améliorer les installations pour que les membres et les visiteurs puissent s’amuser sur le terrain. »

Même s’il travaillait principalement à l’international dans les dernières années, Neil Haworth a toujours continué de suivre l’évolution du Club de golf Saint-Hyacinthe.

« Ça fait un bon 10-15 ans qu’ils ont commencé à travailler sur les fosses de sable, note-t-il. Ils avaient un petit budget à investir chaque année. J’ai agi souvent comme consultant auprès du capitaine et du surintendant, mais je n’étais pas directement impliqué dans les travaux à ce moment. Chaque fois qu’ils avaient besoin, ils m’appelaient et ça me faisait plaisir. »

Sa signature pouvait tout de même être déjà perçue par les joueurs sur le terrain puisqu’il avait refait le design du trou numéro 18. Des travaux avaient permis de changer la configuration du vert, notamment.

« Je connais l’histoire et les aspects plus techniques du terrain », affirme l’architecte paysagiste, qui a visité le chantier à quelques reprises depuis le début des travaux à la mi-septembre.

« Le gros morceau du projet, c’est le trou numéro 9 qu’on refait au complet. Ça a commencé avec l’idée que ça prenait un lac pour l’irrigation et pour avoir un plus grand bassin au cas où il y aurait un problème avec la pompe, explique Neil Haworth. Au départ, on voulait faire le lac avec le trou existant, mais c’était le pire sur le terrain et, du point de vue des infrastructures, ça ne nous permettait pas de construire le lac à côté du vert, donc il a fallu changer la direction à 180 degrés. En creusant le lac, on a beaucoup de terre, donc on peut l’utiliser pour faire des tertres de départ ailleurs et des fosses de sable. »

Les travaux de réfection se poursuivront tout l’automne au Club de golf Saint- Hyacinthe. Les joueurs ont tout de même pu continuer à s’élancer sur le terrain pour conclure la saison puisqu’un parcours de neuf trous est demeuré disponible en tout temps.

image