28 mars 2024 - 03:00
Un rôle flamboyant pour Benoît Finley dans Les Producteurs
Par: Olivier Dénommée
Dans la comédie musicale Les Producteurs, Benoît Finley, qui a étudié et enseigne aujourd’hui au Cégep de Saint-Hyacinthe, incarne l’excentrique metteur en scène Roger de Brie. Photo François Larivière | Le Courrier ©

Dans la comédie musicale Les Producteurs, Benoît Finley, qui a étudié et enseigne aujourd’hui au Cégep de Saint-Hyacinthe, incarne l’excentrique metteur en scène Roger de Brie. Photo François Larivière | Le Courrier ©

Une équipe de 24 artistes entoure Serge Postigo pour donner vie à la version québécoise de la comédie musicale Les Producteurs, dont la première représentation est prévue ce soir à Montréal. Photo François Larivière | Le Courrier ©

Une équipe de 24 artistes entoure Serge Postigo pour donner vie à la version québécoise de la comédie musicale Les Producteurs, dont la première représentation est prévue ce soir à Montréal. Photo François Larivière | Le Courrier ©

La comédie musicale Les Producteurs, créée par Mel Brooks à partir de son film de 1967 du même nom, sera présentée pour la toute première fois au Québec. Une équipe de 24 artistes talentueux, dont 6 musiciens, sont réunis autour de Serge Postigo qui, en plus de tenir le rôle principal, s’est chargé de la mise en scène, de la traduction et de l’adaptation de la version québécoise. Parmi eux, on trouve l’ancien élève de l’Option théâtre du Cégep de Saint-Hyacinthe Benoît Finley.

Les Producteurs met en scène Max Bialystock (Serge Postigo), un producteur de Broadway qui a connu la gloire plus tôt dans sa carrière, mais qui est aujourd’hui au bord de la faillite. Il fait la rencontre du comptable Leopold Bloom (Tommy Joubert), un jeune homme timide, mais qui rêve secrètement de lui-même devenir producteur, qui lui donne malgré lui l’idée d’arnaquer ses investisseurs en créant un flop monumental pour ensuite garder l’argent. C’est ainsi qu’ils se lancent dans la quête de monter la pire comédie musicale jamais créée. « Mais, à force de courir après le pire, on arrive à croiser l’extraordinaire, et c’est ce qui arrive ici », relate Serge Postigo au sujet de l’histoire.

Fidèle au style déjanté de Mel Brooks, Les Producteurs laisse place à des personnages plus caricaturaux les uns que les autres, dont celui de Roger de Brie, réputé être le pire metteur en scène que la Terre ait porté. C’est Benoît Finley qui enfilera ses chaussures – et ses talons hauts. « Ce personnage est vraiment loin de ma zone de confort, moi qui ai l’habitude de jouer des policiers, des avocats ou des agents d’immeuble par exemple. Ce personnage est fou et a de multiples personnalités : il peut être tendre et attachant, mais il peut devenir un tyran », raconte-t-il.

Des retrouvailles

Cette comédie musicale est en quelque sorte une deuxième chance pour Benoît Finley, lui qui devait faire partie de la production de la comédie musicale Kinky Boots en 2020, aussi mise en scène par Serge Postigo, avant que la pandémie ne mette fin à son rêve. « Après Kinky Boots, quelques comédies musicales sont revenues au Québec, mais je n’ai jamais eu la chance de décrocher un rôle, jusqu’à ce que je passe les auditions pour Les Producteurs. Je retrouve ainsi Serge, Jean-Luke Côté (qui interprète Carmen Ghia, assistant personnel de Roger de Brie) et Thiéry Dubé (qui joue le dramaturge néo-nazi Franz Liebkind), qui devaient tous être dans Kinky Boots. » Le spectacle met aussi de l’avant Marianne Orlowski dans le rôle d’Ulla.

Malgré son expérience passée, celui qui s’occupe notamment des stages à l’École de théâtre du Cégep de Saint-Hyacinthe assure qu’on l’a fait travailler très fort afin de bien rendre justice à ce personnage important dans l’histoire. « Le show se passe dans les années 50 et on n’a pas le choix de plonger à fond dans l’humour pour faire comprendre le deuxième niveau : on dépeint les homosexuels de façon exponentielle, le rôle de la femme est ridicule, le rôle de l’homme est ridicule, même chose pour celui des producteurs, et le personnage de Roger ne fait pas exception à cette caricature. Il est homosexuel, mais il ne veut pas que ça se sache en dehors de son manoir, en quelque sorte son harem où il vit avec ses danseurs, chorégraphes et scénographes. En spectacle, on va plutôt voir un Roger qui se la joue plus macho », illustre-t-il.

Le côté très décalé de son personnage plaît à Benoît Finley de même que l’éventail de talents dont il devra faire preuve puisqu’il va chanter et danser pendant une bonne partie du spectacle. Les défis de son rôle incluent aussi d’apprendre à marcher avec de vertigineux talons hauts, qu’il qualifie en riant de « talons gratte-ciel ». « Je m’entraîne à ne pas me fouler une cheville en marchant avec ça. Cette comédie musicale m’aura appris quelques nouveaux talents, dont celui-là! »

Adaptation sur mesure

Les médias ont été invités ces dernières semaines à assister à une répétition médiatique de la comédie musicale, où quelques scènes ont été présentées. Plusieurs références populaires québécoises ont été incorporées dans l’histoire pour lui donner une saveur plus locale. « On fait notamment référence à Guy A. Lepage ou à des émissions de télé québécoises. Même la version originale comportait des clins d’œil que le public connaissait et Serge Postigo a adapté les gags à la réalité d’ici et aux autres shows qu’il a montés », commente Benoît Finley. Il a bien hâte de présenter le résultat final de cette adaptation et anticipe que « le show dans le show », la comédie musicale Nos cœurs pour Hitler créée à l’intérieur du spectacle, risque d’être un des moments forts des Producteurs.

La comédie musicale est présentée à l’Espace Saint-Denis, à Montréal, du 28 mars au 14 avril. Elle sera par la suite présentée à Québec cet été, puis à Trois-Rivières et à Gatineau. Pour des billets à Montréal : espacestdenis.com.

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