Si le conseil municipal l’autorise à démolir la E.T. Corset, construite en 1892, et qu’il obtient les modifications au règlement de zonage qu’il a demandées, il préparera le terrain pour l’entrée en scène dans ce dossier du Groupe Bellus Construction, qui a son siège social à Brossard.
Le président du Groupe Bellus, Gilles Lépine, a confirmé au COURRIER que c’est son entreprise qui réaliserait le projet de construction qui a été proposé à la Ville concernant les immeubles E.T. Corset et Goodyear (où il ne subsiste que des fondations).
« Oui, c’est bien vrai. J’ai une offre d’achat sur le terrain qui a été acceptée, c’est une entente conditionnelle, mais je ne peux pas vous en dire plus pour le moment. Le service de l’Urbanisme va prendre connaissance du dossier et il y aura des discussions avec la Ville », a indiqué M. Lépine.
Il est évidemment au courant que le projet de démolition de la E.T. Corset, le plus vieux bâtiment industriel encore debout à Saint-Hyacinthe, a suscité des protestations dans la communauté maskoutaine. Cette situation l’incite à la prudence. « Je ne veux pas arriver dans un imbroglio, avec quelque chose qui n’est pas bien reçu. Je ne veux pas me retrouver entre l’arbre et l’écorce », a-t-il commenté.
Après la séance du conseil du 19 mai, le maire de Saint-Hyacinthe, Claude Corbeil, a laissé entendre que l’investissement relié au projet immobilier Goodyear – E.T. Corset – pourrait se situer dans les 40 millions $, ce que n’a pas nié Gilles Lépine. « C’est pas mal juste, tout dépendra du nombre d’unités de logement qu’on pourra construire. Nous avons un très beau projet pour Saint-Hyacinthe. Les citoyens vont en aimer la facture », affirme-t-il.
Autre étude
À la séance du 19 mai, le maire Corbeil a laissé entendre que le conseil municipal désirait obtenir une nouvelle expertise concernant l’état de l’édifice E.T. Corset et la possibilité de le restaurer en tout ou en partie, et qu’une demande en ce sens serait adressée au promoteur.
Joint cette semaine par LE COURRIER, Stéphane Arès a indiqué que c’est finalement la Ville, et non lui-même, qui avait commandé une telle étude. « Il y en a (au conseil) qui trouvaient que mon ingénieur n’était pas crédible, même si tout ce qu’il a dit est vrai », a-t-il mentionné à propos de l’intervention de l’ingénieur Grégoire Tremblay à l’audience du 27 avril dans le dossier E.T. Corset. Les élus avaient alors entendu en appel les citoyens opposés à la démolition; et ils doivent maintenant décider s’ils maintiennent la décision du comité de démolition d’accorder le permis, ou s’ils la renversent.
Stéphane Arès croit que la contre-expertise sera réalisée par les mêmes architectes qui ont évalué l’état de santé du Marché public.
Il s’agit du bureau Beaupré Michaud et associés, de Montréal, ce qu’a confirmé le conseiller David Bousquet, qui est chargé du dossier du patrimoine au conseil. « Qui va payer la facture, la Ville ou les promoteurs? J’avoue que je l’ignore. Mais c’est réconfortant qu’on puisse obtenir un autre point de vue dans ce dossier. Nous ne sommes plus dans une prise de décision précipitée, mais dans un processus de réflexion positif », a-t-il dit.
Par ailleurs, M. Arès a fait savoir qu’il avait obtenu l’approbation gouvernementale quant au plan de réhabilitation du terrain de l’ancienne Goodyear, dont il a fait démolir la dernière section en janvier 2014. La décontamination du sol est une condition préalable de reconversion du site.