19 septembre 2019 - 13:58
Un soutien inespéré pour des organismes maskoutains
Par: Olivier Dénommée
La députée de Saint-Hyacinthe, Chantal Soucy, est entourée de Michel Gauvin, Paul St-Germain et Yvan Boulay, représentant respectivement le Collectif d’action populaire Richelieu-Yamaska, le Regroupement maskoutain des utilisateurs de transport adapté et le Mouvement Action Chômage. Photo François Larivière | Le Courrier ©

La députée de Saint-Hyacinthe, Chantal Soucy, est entourée de Michel Gauvin, Paul St-Germain et Yvan Boulay, représentant respectivement le Collectif d’action populaire Richelieu-Yamaska, le Regroupement maskoutain des utilisateurs de transport adapté et le Mouvement Action Chômage. Photo François Larivière | Le Courrier ©

L’ambiance était à la fête au Carrefour des groupes populaires le 30 août, date où la députée Chantal Soucy a fait l’annonce d’un rehaussement du financement à la mission globale qui bénéficiera à quatre organismes maskoutains de défense des droits. Une annonce saluée par le milieu communautaire qui n’avait pas connu d’augmentation de financement depuis de nombreuses années.

La députée Soucy ne cachait pas sa joie de faire cette annonce au nom du ministre du Travail, de l’Emploi et de la Solidarité sociale, Jean Boulet. « Nous savons que les organismes communautaires sont essentiels à notre communauté et, quand j’étais dans l’opposition, on m’a fait part des incapacités de ces organismes de répondre aux besoins grandissants de la population à cause du manque de financement. » Selon elle, le financement gouvernemental n’a pas augmenté et n’a pas été indexé depuis 2004, mais son collègue Jean Boulet a « fait un pas important » pour assurer la pérennité des organismes de défense des droits à travers le Programme de soutien financier aux orientations gouvernementales en action communautaire et en action bénévole.

Concrètement, cela sera traduit par un montant supplémentaire annuel de 36 159 $ (entre 3400 $ et 13 300 $ selon l’organisme) dès 2019-2020, auquel s’ajoutera 7301 $ (entre 1738 $ et 2100 $ par organisme) en 2020-2021. À terme, chacun des quatre organismes visés aura droit à un financement de base de 75 000 $ annuellement, montant qui sera dorénavant indexé de 1 % annuellement. « Cela va permettre une pérennité et plus de prévisibilité au sein des organismes concernés », espère Mme Soucy.

Accueil chaleureux

Les coordonnateurs de trois des organismes concernés ont tour à tour salué l’annonce de la députée de Saint-Hyacinthe. « Que des organismes de défense des droits reçoivent un tel financement, je ne pensais pas voir ça de mon vivant », a notamment affirmé Yvan Boulay, coordonnateur du Mouvement Action Chômage (MAC) de Saint-Hyacinthe, ajoutant qu’il voit cet argent neuf comme une reconnaissance gouvernementale du travail difficile que font au quotidien les différents organismes ciblés. Paul St-Germain, du Regroupement maskoutain des utilisateurs de transport adapté (RMUTA), s’est aussi montré enthousiaste devant cette annonce. « On remercie Mme Soucy et la CAQ d’avoir fait avancer ce dossier et d’avoir ramené une équité dans l’offre à la population. »

Quant au coordonnateur du Collectif d’action populaire Richelieu-Yamaska (CAPRY), Michel Gauvin, il a été jusqu’à dire que « le gouvernement du Québec a démontré pour la première fois une grande ouverture dans son dialogue », un commentaire qui a particulièrement plu à la députée caquiste. « Merci au ministre Boulet de s’être assis avec les organismes communautaires et d’avoir concédé d’importantes améliorations, comme la reconnaissance des différents niveaux (national, régional et local), le fait que tous les organismes du même niveau ont les mêmes subventions et que, pour la première fois, nos subventions sont indexées », a-t-il énuméré.

Selon la députée Soucy, ces commentaires élogieux font mentir les détracteurs de la CAQ qui avaient peur que le communautaire écope une fois que le parti de François Legault serait au pouvoir.

Un absent

L’annonce de Chantal Soucy visait quatre organismes communautaires maskoutains, mais seulement trois étaient présents pour l’entendre : le quatrième, qui souhaitait ne pas être nommé lors de la conférence de presse, conteste actuellement son rehaussement et négocie avec le Secrétariat à l’action communautaire autonome et aux initiatives sociales (SACAIS) pour être considéré comme un organisme à rayonnement régional plutôt que local. Après recherche, il a été confirmé que l’organisme en question est le Groupement des associations de personnes handicapées du Richelieu-Yamaska (GAPHRY).

« Nous n’avons pas signé le protocole et nous ne sommes donc pas encore bénéficiaires pour le moment. C’est pourquoi nous n’étions pas présents pour l’annonce. Pour nous, c’est plus une question d’identité qu’une question d’argent », a commenté Stéphanie Messier, directrice de l’organisme qui couvre un territoire touchant six MRC en Montérégie. Or, actuellement, un organisme est considéré comme régional et a droit à un financement plancher de plus de 85 000 $ annuellement lorsqu’il dessert plus de la moitié des MRC de sa région administrative, au nombre de 14 en Montérégie.

Malgré la nouvelle considérée comme plus équitable par plusieurs acteurs du milieu, l’équipe de Chantal Soucy est consciente qu’il restera toujours quelques mécontents. « Auparavant, un organisme local pouvait recevoir entre 35 000 $ et 75 000 $ par année sans qu’on sache trop pourquoi », commente Geneviève Lemay, conseillère politique de la députée Soucy, reconnaissant qu’il reste toutefois des imperfections et quelques iniquités dans cette nouvelle approche pour aider les organismes communautaires. « Advenant un autre réinvestissement dans le futur, une réflexion pourrait avoir lieu afin de, encore une fois, réduire les iniquités qui demeurent et répartir les montants d’une autre façon », espère-t-elle à plus long terme.

Un cinquième organisme

Quelques jours après l’annonce initiale, la députée Chantal Soucy avait une autre bonne nouvelle à annoncer : le Comité Logemen’mêle, organisme de défense des droits des locataires à Saint-Hyacinthe, va lui aussi bénéficier d’un montant de 74 331 $ pour l’année 2019-2020, une toute première aide à la mission globale de l’organisme depuis sa création en 2015. Il devient ainsi le 31e organisme communautaire de défense collective des droits à recevoir un financement par le SACAIS en Montérégie.

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