11 mars 2021 - 15:12
Une année chaotique, mais créative pour Julie Royer
Par: Maxime Prévost Durand
Malgré les bouleversements de la pandémie, Julie Royer n’a jamais cessé de créer et a fait tout en son possible pour s’adapter aux nouvelles réalités. Photo Patrick Roger

Malgré les bouleversements de la pandémie, Julie Royer n’a jamais cessé de créer et a fait tout en son possible pour s’adapter aux nouvelles réalités. Photo Patrick Roger

Après avoir vu toutes ses activités être annulées en début de pandémie, l’auteure et artiste jeunesse Julie Royer s’est retroussé les manches. En plus de s’adapter à la nouvelle réalité virtuelle pour pouvoir reprendre ses ateliers scolaires, elle a vu cinq de ses livres pour enfants être publiés dans la dernière année.

« Ça a été une année chaotique, mais le chaos amène la création », philosophe-t-elle en entrevue avec LE COURRIER.

Lorsqu’elle fait le bilan des derniers mois, Julie Royer s’étonne elle-même. « Je pensais que je n’avais pas fait tant de choses, mais finalement, j’en ai fait presque autant que les autres années », raconte-t-elle.

En tout début de pandémie, elle a fait une brève incursion dans le milieu hospitalier pendant que tout était arrêté, en solidarité à son conjoint qui y travaillait et pour répondre à l’appel du gouvernement en matière de main-d’œuvre. Outre les quelques semaines que cette expérience aura duré, l’artiste jeunesse a toujours continué de créer.

Certes, la pandémie a entraîné une baisse de ses activités, ce qui a eu inévitablement des répercussions financières. « Il y avait moins d’argent qui rentrait, mais on avait moins de choses à payer aussi », citant des dépenses comme les hôtels et l’essence qu’entraînent habituellement les tournées de l’artiste.

Quartier général : le sous-sol

Depuis la rentrée scolaire, en septembre, celle qui incarne le personnage de Gribouille Bouille a au moins pu reprendre ses animations et ateliers. Tout ça virtuellement, bien entendu. Dans son sous-sol, devenu son « quartier général », elle a aménagé un mini-studio où elle a installé une caméra qui lui permet de communiquer avec les enfants.

« C’est vraiment différent le virtuel, mais en même temps, ça donne tellement de possibilités », souligne-t-elle.

Même à travers un écran, elle dit réussir à recréer la magie avec les enfants. « Oui, l’enfant est de l’autre côté de l’écran, mais ça reste intime parce que j’ai accès à chacun d’eux. C’est comme si les animations prennent un autre format. C’est drôle parce les jeunes veulent voir l’intérieur de la maison, puis on voit les animaux des autres qui passent devant l’écran parfois. Ça amène une relation qu’on n’avait pas quand je me promenais d’école en école. »

En plus de ces ateliers, Julie Royer a également participé à des lectures virtuelles dans des bibliothèques et différents festivals littéraires comme Les Univers Givrés et le Métropolis Bleu.

L’artiste avoue d’ailleurs avoir trouvé de bons côtés au virtuel : plus besoin de se lever à 4 h du matin pour arriver dès le son de la cloche du matin dans une école à l’autre bout de la région, affirme-t-elle à la blague.

Sur une note plus sérieuse, le fait de pouvoir poursuivre ses activités de façon virtuelle ne pouvait arriver à un meilleur moment. Son conjoint, Yvon Letarte, a dû subir une opération d’urgence pour un cancer du pancréas en avril, laquelle a été suivie par des traitements de chimiothérapie. Bien qu’il se porte mieux, sa condition fragile – il est devenu immunosupprimé – fait en sorte qu’il ne serait pas possible pour l’artiste d’aller directement dans les classes et lieux publics de toute manière.

« Avec la pandémie, j’ai eu le plaisir de me retrouver à la maison avec Yvon. Je me trouve vraiment chanceuse qu’il soit encore en vie. »

Une seule exception s’est présentée à elle jusqu’à maintenant lorsqu’on lui a proposé de faire une lecture à l’extérieur pour les élèves de l’école de Saint-Hugues, en février. Chaudement habillés, les enfants ont pu profiter de cette activité au grand air, près du boisé derrière l’école.

« C’était tellement le fun de lire et de chanter dehors avec eux, se remémore la Maskoutaine. Avec tout ce que l’on vit, ça amène de nouvelles façons de présenter le livre et d’entrer en contact avec les jeunes. »

De nouveaux livres en librairie

Au cours des derniers mois, Julie Royer a aussi vu plusieurs nouveaux livres de sa plume être publiés. Parmi les plus récents, on retrouve Où est ma culotte?, une histoire inspirée par la chanson « Promenons-nous dans les bois » et destinée aux plus jeunes pour chanter et rigoler, ainsi que Les pétillantes vacances de Koka Koala, qui est atterri en librairie juste avant la relâche. Pour un peu plus vieux, le livre Un maniaque à l’hôpital – dont certains éléments ont été puisés de son expérience à l’hôpital – doit aussi paraître cette semaine, s’ajoutant aux nouveaux tomes des séries Les 4Z et Bio Nick qui ont été lancés l’an dernier.

Les impacts de la pandémie ont toutefois occasionné le report de la sortie de certains titres, amenant un livre comme Bio Nick à passer un peu sous le radar malgré la popularité des deux tomes précédents, souligne l’auteure. Malgré cette situation décevante, elle reste positive.

« Je me trouve chanceuse de pouvoir écrire et d’en vivre », relativise Julie Royer, avec une certaine sérénité.

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