31 décembre 2015 - 00:00
Patinage de vitesse
Une année d’exception pour Audrey Phaneuf
Par: Maxime Prévost Durand
Une année d’exception pour Audrey Phaneuf

Une année d’exception pour Audrey Phaneuf

Une année d’exception pour Audrey Phaneuf

Une année d’exception pour Audrey Phaneuf

La dernière année en a été une d’exception pour la jeune patineuse ­Audrey Phaneuf. En plus de participer à ses sept premières épreuves de la Coupe du monde, dont celle de Montréal cet automne, elle a mis la main sur sa première médaille individuelle en Coupe du monde le 6 décembre à l’épreuve de Nagoya, au Japon.

La Maskoutaine d’origine, qui habite maintenant à Montréal, a joint l’équipe nationale de Patinage de vitesse Canada en 2014, aux côtés des Marianne St-Gelais, Marie-Ève Drolet et Valérie Maltais. Peu de temps après, elle se qualifiait pour sa toute première Coupe du Monde, à ­Shanghaï en Chine, où elle a remporté le bronze au relais.

Son plus grand exploit personnel a été réalisé il y a quelques semaines à peine, lors d’un autre voyage en Asie pour les Coupes du Monde #3 et #4, à Nagoya et Shanghaï. La patineuse a remporté une médaille de bronze au 500 m à Nagoya, au Japon, une première dans le cadre d’une course individuelle d’une compétition de cette envergure.

« La plupart des courses ont été très stratégiques, avec beaucoup de dépassements raconte-t-elle. Je les ai toutes remportées jusqu’à la finale. Lors de la finale, j’étais prise derrière une Chinoise, puis une ­Coréenne a essayé un dépassement serré. Il y a eu un contact et j’ai terminé 4e. La Coréenne a été disqualifiée, ce qui m’a permis de remporter le bronze. Je pense encore que j’aurais pu gagner au moins une médaille d’argent [s’il n’y avait pas eu le contact]. J’étais en feu cette journée-là! »

Ses récentes performances lui ­permettent de gagner en confiance rapidement et de démontrer qu’elle a sa place parmi l’élite mondiale. « Je pense que je fais mes preuves, dit-elle au bout du fil, le sourire dans la voix. Les autres patineuses me connaissent de plus en plus et elles me voient maintenant comme une rivale. »

Des débuts à Saint-Hyacinthe

À l’âge de 5 ans, Audrey Phaneuf donnait ses premiers coups de patin au sein du Club de patinage de vitesse de Saint-­Hyacinthe. « C’était au tout début du club, avec Pierre Godin comme entraîneur », se rappelle-t-elle.

Si ses parents l’ont inscrite, c’est que la jeune Audrey ne tenait pas en place. « Mon frère jouait au hockey à Saint-Hyacinthe. Sa grande lacune était son coup de patin alors il avait commencé des cours de ­patinage de vitesse pour l’améliorer. ­Pendant ses entraînements à l’aréna, j’étais trop tannante, je courais partout. Mes parents ont décidé de m’envoyer sur la glace », dit-elle en riant.

De son souvenir, elle a tout de suite eu la piqûre pour cette discipline. « Je gagnais beaucoup de médailles, j’étais déjà dans le top au Québec. »

Après cinq années au sein du Club de patinage de vitesse de Saint-Hyacinthe, sa famille et elle sont déménagés à Boucherville. À ce moment, elle a joint le club Saint-Michel de Montréal, où elle a fait la rencontre de l’entraîneur Frédérick Blackburn, qui la suit encore aujourd’hui avec l’équipe nationale.

À 15 ans, Audrey disputait son premier championnat mondial junior, une épreuve à laquelle elle a participé à quatre occasions. Seule Marie-Ève Drolet compte plus de participations que Phaneuf à cette compétition.

« Ça m’a donné beaucoup d’expérience, surtout à Osaka, au Japon (l’an dernier). Je savais que je pouvais avoir de bons ­résultats, il restait juste à le faire », se ­souvient-elle. À sa dernière année d’éligibilité chez les juniors, la Maskoutaine a remporté sa première médaille ­individuelle au championnat mondial grâce à une deuxième position au 500 m.

« Je sens que j’ai ma place »

Malgré de nombreuses participations au championnat mondial junior, un fait étonne dans le parcours d’Audrey Phaneuf : elle n’a jamais fait partie de l’équipe de développement de Patinage de vitesse Canada. « Je suis passée tout près à plusieurs reprises, mais je n’ai jamais été sur l’équipe de développement. »

Cela ne l’a pas empêchée de s’entraîner au centre national à Montréal. « Je suis ­invitée à m’entraîner avec l’équipe ­nationale depuis quatre ans », dit-elle. Puis, au début 2014, elle a joint ­officiellement le groupe après avoir ­obtenu de bons résultats lors des sélections nationales.

Avec les Kim Boutin et Genève Bélanger, elle forme la relève au sein de l’équipe ­nationale. « Il y a vraiment un bel esprit d’équipe. Il n’y a pas une journée où on ne rit pas, raconte-t-elle. Je sens que j’ai ma place. C’est motivant autant pour les plus vieilles que pour les plus jeunes. On se pousse les unes et les autres. C’est tellement serré dans le top 10 qu’on n’est pas à l’abri de ne pas se requalifier sur l’équipe nationale. »

Les récents succès de la pétillante jeune femme la motivent d’ailleurs à mettre les bouchées doubles pour les compétitions à venir. « Je veux m’entraîner dix fois plus fort. Je veux vivre d’autres beaux moments comme ça. »

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