24 décembre 2020 - 00:42
Budget 2021 à Saint-Hyacinthe
Une augmentation de taxes de moins de 2 %
Par: Rémi Léonard
Source Ville de Saint-Hyacinthe

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Malgré un gel de la taxe foncière, les Maskoutains devront payer 46 $ de plus en 2021 pour s’acquitter des taxes municipales en raison d’une majoration de la taxe sur les matières résiduelles.

Dans le contexte d’insécurité économique causé par la COVID-19 en 2020, le conseil avait statué tôt dans l’année en faveur d’un gel du compte de taxes, a assuré le maire Claude Corbeil. Sauf que l’entrée en vigueur d’un nouveau contrat pour l’enlèvement des déchets est venue augmenter les coûts de ce service de près de 30 %, ce qui se répercute donc sur la taxation directe liée aux matières résiduelles, qui passe de 159 $ par porte à 205 $.

À titre comparatif, l’an dernier, la hausse pour une résidence moyenne se chiffrait à 66 $ en raison de l’augmentation des taxes foncières. Cette année, pour le compte de taxes moyen, basé sur une résidence unifamiliale évaluée à 257 000 $, la hausse de 46 $ représente une augmentation de 1,9 %.

Les autres types de taxes municipales sont maintenus au niveau de 2020, incluant la taxe sur les immeubles non résidentiels, étant donné les difficultés traversées par le secteur commercial en 2020, a indiqué le maire. Seule exception, une nouvelle catégorie a été créée pour les immeubles industriels, dont le taux progressera de 3 % l’an prochain puisque les industries s’en sont pour leur part « mieux tirées », a-t-il ajouté.

Principales variations

Le budget 2021 s’établit à 114,7 M$ au total, en hausse de 2,5 % par rapport à l’an dernier. Comme on vient de l’évoquer, la collecte des matières résiduelles représente la variation la plus importante de l’année 2021 alors que les coûts grimpent de 1,52 M$. Mince consolation, le nouveau contrat passé avec l’entreprise maskoutaine JMV Environnement est en vigueur pour cinq ans et les tarifs devraient donc demeurer stables dans les prochaines années, a ajouté le maire Corbeil. Une partie de l’augmentation est attribuée au marché des matières recyclables, qui a été affecté dernièrement par la fermeture des débouchés chinois. De plus, seules deux entreprises ont soumissionné pour ce contrat, octroyé à l’automne par la Régie intermunicipale d’Acton et des Maskoutains.

La COVID-19 fera malheureusement encore partie de nos vies en 2021, et une somme de 1,22 M$ est ainsi prévue pour faire face aux dépenses supplémentaires que pourrait entraîner la situation sanitaire. En 2020, l’impact financier de la pandémie aura finalement été de 2,23 M$ pour Saint-Hyacinthe, mais la Ville a pu compter sur la subvention spéciale de Québec pour y faire face. Chiffrée à 3,89 M$ pour les années 2020 et 2021, on constate que les sommes suffisent à combler les pertes encourues par la Ville. La pandémie n’aura donc pas pesé trop lourdement sur les finances municipales, contrairement aux autres paliers de gouvernement.

Il faut savoir que les pertes en 2020 auront été moins importantes que prévu en raison du marché immobilier qui est revenu en force en cours d’année, ce qui se répercute sur les droits de mutation (taxe de bienvenue) et les taxes foncières perçues par la Ville, notamment. Le budget 2021 prévoit d’ailleurs une progression des revenus tirés de la taxe générale (1,18 M$), et ce, malgré un gel du taux.

En contrepartie, les services de la Sûreté du Québec continuent de coûter un peu plus cher chaque année, avec une hausse de 0,53 M$ en 2021, semblable à celle de l’an dernier. Il s’agit de l’étalement d’une hausse marquée qui date de quelques années déjà, mais qui continue de se faire sentir.

Dans le domaine des matières résiduelles, l’impact important du nouveau contrat de collecte amène cependant un effet positif : la Ville n’aura plus à gérer elle-même la valorisation du contenu des bacs bruns, une dépense de près d’un million de dollars par année qui s’envole. Ce mandat est dorénavant compris dans le contrat, qui regroupe le transport et la valorisation des matières résiduelles, recyclables et organiques. Il faudra donc faire le deuil de transformer localement le contenu de nos bacs bruns en gaz puisqu’ils continueront de prendre le chemin du compostage.

La filière de biométhanisation profitera toutefois d’un coup de pouce longtemps attendu alors que la Régie de l’énergie a finalement statué sur le prix de vente du gaz à Énergir. Saint-Hyacinthe peut dorénavant compter sur un prix avantageux (plus du double) en raison du caractère renouvelable de son gaz naturel. En conséquence, ces revenus progresseront de 0,79 M$ en 2021, selon le budget. D’un autre côté, une diminution de 1,05 M$ est à prévoir du côté des tarifs perçus des industries pour traiter leurs intrants organiques. Le report de l’obligation gouvernementale d’éliminer l’enfouissement de ces matières peut expliquer cette baisse, selon la Ville, qui devra tout de même tenter de « dénicher de nouveaux fournisseurs » en 2021, a indiqué M. Corbeil. Avec l’expérience acquise depuis la mise en marche de l’usine, une attention particulière est dorénavant apportée à la « qualité » des matières reçues, au sens de leur potentiel pour la valorisation en biogaz, plus qu’au simple volume, a ajouté le directeur général Louis Bilodeau. On peut espérer une production d’environ six millions de m3 de gaz naturel renouvelable en 2021 à l’usine, a-t-il ajouté, ce qui représente environ la moitié de sa capacité totale de production.

Notons par ailleurs les économies substantielles d’environ 0,5 M$ prévues en factures d’Hydro-Québec, attribuables en bonne partie à la conversion de l’éclairage de rue au DEL. Enfin, particularité de 2021, les élections municipales de l’automne prochain amputent 0,32 M$ au budget.

Dette à 44,8 M$

Du côté de la dette à l’ensemble des contribuables, elle s’établit maintenant à 44,82 M$, en léger recul par rapport à l’an dernier. La tendance est néanmoins clairement à la hausse, a avisé le maire Corbeil, en raison du financement de l’étagement ferroviaire du boulevard Casavant et de la mise aux normes de l’usine d’épuration, deux projets de plus de 30 M$ dont l’effet se fera sentir dans quelques années. L’objectif du conseil demeure malgré tout de limiter la dette au plafond symbolique de 80 M$, a rappelé le maire Corbeil. Saint-Hyacinthe pourrait « frôler » ce plafond au tournant de 2024, qui sera probablement le « point culminant » de la dette, a indiqué M. Corbeil.

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