7 janvier 2016 - 00:00
Adoption de la Loi québécoise visant à renforcer la lutte contre le tabagisme
Une avancée majeure dans la lutte contre le cancer
Par: Le Courrier
C’est avec une immense satisfaction que la Société canadienne du cancer (SCC) – Division du Québec accueille l’adoption de la Loi visant à renforcer la lutte contre le tabagisme, attendue depuis cinq ans déjà. Elle félicite la ­ministre déléguée à la Santé publique, Lucie Charlebois, pour cette loi robuste et audacieuse qui inclut plusieurs précédents mondiaux.

« Le tabagisme est la première cause de mortalité évitable au Québec et, à lui seul, est responsable du tiers des cancers. La législation sur le tabac est un outil capital dans la lutte contre le cancer. Aucune autre mesure de prévention ne permet de sauver autant de vies. Avec la Loi visant à renforcer la lutte contre le tabagisme, le gouvernement Couillard frappe un grand coup », déclare Suzanne Dubois, directrice générale de la SCC – Division du Québec.

La SCC souhaite souligner le travail de tous les membres de la Commission de la santé et des services sociaux qui ont ­oeuvré à cette nouvelle mouture de la ­­loi – adoptée à l’unanimité – qui aura un impact majeur. Chaque semaine au ­Québec, 250 jeunes tombent dans le piège du tabagisme en moyenne à l’âge de 13 ans. Dorénavant, il sera beaucoup plus difficile pour l’industrie du tabac de rendre ses produits attrayants pour les jeunes.

Des mesures nécessaires et des premières mondiales

Présente en commission parlementaire et sur le terrain, la SCC s’est fait le porteur des demandes de la population : plus de 55 000 Québécois ont signé sa pétition et des centaines de vidéos ont été tournées dans les Relais pour la vie par des participants demandant au gouvernement d’adopter des mesures fortes de lutte contre le tabagisme.

Deux mesures principales pour ­lesquelles la SCC revendique depuis plus de cinq ans ont été entendues et intégrées dans la loi :

* Interdiction du tabac aromatisé : dans neuf mois, les saveurs ne seront plus ­vendues, incluant le menthol, extrêmement populaire chez les jeunes.

* Mesure sur l’emballage : le Québec est le premier endroit au monde à imposer une taille minimale de cette importance pour les mises en garde sur les paquets de cigarettes. Dans un an, la mise en garde sur les emballages prendra plus de place et les petits paquets ne seront plus ­permis.

« L’industrie le sait bien : les produits aromatisés sont une porte d’entrée ­majeure vers le tabagisme. Il en va de même pour les paquets effilés de cigarettes ultraminces s’apparentant à un bâton de rouge à lèvres, qui visent les jeunes filles. Ces produits seront ­désormais interdits », précise Suzie ­Gagné, directrice du bureau de la Société canadienne du cancer de Richelieu-­Yamaska.

D’autres mesures revendiquées par la SCC ont également été intégrées à la loi :

* Encadrement de la cigarette électronique : en vigueur immédiatement, la loi ­interdit la vente aux mineurs et la publicité/promotion. Il est également défendu ­d’utiliser une cigarette électronique là où la cigarette traditionnelle n’est pas permise.

* Accroissement des espaces sans ­fumée: dans six mois il ne sera plus ­possible de fumer dans un véhicule lorsqu’un enfant de moins de 16 ans est présent, sur les terrasses de bars et restaurants, dans les parcs pour enfants et terrains sportifs, entre autres.

Le cancer du poumon tue deux fois plus de femmes que celui du sein, et quatre fois plus d’hommes que celui de la ­prostate. « Dans l’avenir, il faudra que le gouvernement s’attaque rapidement au prix du tabac, le plus bas et le moins taxé de tout le Canada. On sait hors de tout doute que la hausse de prix est l’un des meilleurs outils pour convaincre les ­fumeurs d’écraser, et les jeunes de se ­tenir loin de ce poison mortel », souligne Paule Desgagné, agente de services à la communauté au bureau de la SCC au Centre-du-Québec.

image