30 juillet 2020 - 14:01
Une campagne de sociofinancement pour les funérailles de Cynthia Wilson
Par: Olivier Dénommée
Les jeunes du camp de jour des Loisirs Christ-Roi, au centre-ville de Saint-Hyacinthe, se sont approprié le mur de béton de la promenade Gérard-Côté pour y écrire des mots et y faire des dessins en mémoire de Cynthia Wilson. Photo François Larivière | Le Courrier ©

Les jeunes du camp de jour des Loisirs Christ-Roi, au centre-ville de Saint-Hyacinthe, se sont approprié le mur de béton de la promenade Gérard-Côté pour y écrire des mots et y faire des dessins en mémoire de Cynthia Wilson. Photo François Larivière | Le Courrier ©

La famille de Cynthia Wilson, cette Maskoutaine de 15 ans qui s’est noyée dans la rivière Yamaska le 20 juillet dernier, est toujours frappée par la tristesse et l’incompréhension plus d’une semaine après les tragiques événements. Et à cette épreuve s’ajoute la problématique des frais pour les obsèques de la jeune victime, incitant la tante de la victime à démarrer une campagne de sociofinancement.

Fanta Cissoko a créé la page GoFundMe « Cynthia Wilson memorial fund » le 23 juillet, demandant l’aide de la population pour défrayer les coûts des funérailles de sa nièce, estimés à plus de 10 000 $. Au moment de mettre sous presse, plus de 2600 $ ont déjà été amassés sur la page accessible à l’adresse gf.me/u/yhz2tr, s’ajoutant à un peu plus de 1700 $ provenant d’une autre campagne, aussi destinée à payer pour les obsèques qui auront lieu le 7 août prochain.

« Toute la famille trouve difficile d’accepter sa mort et sa mère est toujours inconsolable. Cynthia était une fille forte, courageuse et attentionnée. C’était une bonne personne, une perle, et elle aimait beaucoup ses frères », soutient Mme Cissoko, l’émotion dans la voix. Elle précise que Cynthia laisse dans le deuil les membres de sa famille tissée serrée, incluant une grande sœur et trois frères plus jeunes qui vivaient avec elle ainsi qu’une autre sœur qui demeure toujours en Afrique.

Comme d’autres proches de Cynthia, Fanta Cissoko est allée se recueillir le lendemain de sa noyade à l’endroit où sa nièce est tombée dans la Yamaska. « C’est un sentiment inexplicable de se dire que, la veille, elle était encore là, mais plus maintenant… Ce qu’on ne comprend pas, c’est ce qui l’a amenée au bord de la rivière : elle ne nageait pas et n’aimait pas être proche de l’eau. On ne pourra jamais avoir de réponses à nos questions », commente-t-elle.

Pas seuls

Mais c’est à travers cette épreuve qu’elle réalise à quel point la communauté est capable du meilleur. « C’est dans ces moments qu’on voit qu’on n’est pas seuls. Pour ça, on ne peut que dire merci à tout le monde », poursuit Mme Cissoko.

Elle s’est aussi dite touchée de voir l’initiative des jeunes du camp de jour des Loisirs Christ-Roi, qui ont rendu un hommage à Cynthia en laissant des messages et des dessins à la craie sur le mur de béton longeant la promenade Gérard-Côté à la fin de la semaine dernière. L’initiative a ensuite été reprise par le député Simon-Pierre Savard-Tremblay, qui a invité la population à faire de même en signe de solidarité avec la famille de la jeune victime.

Un accident de trop

Joint en début de semaine alors qu’il est en vacances à l’extérieur de Saint-Hyacinthe, le conseiller du centre-ville, Jeannot Caron, s’est dit très attristé par la noyade de la jeune Cynthia Wilson, un accident qui pourrait soulever des questions sur la sécurité des berges de la Yamaska, particulièrement à cette hauteur.

« La rivière est facilement accessible et je ne crois pas qu’elle soit considérée comme dangereuse, mais le courant est assez fort à la hauteur du barrage [de la centrale hydroélectrique]. Est-ce que le propriétaire de la centrale devrait s’assurer de la sécurité des lieux? »

À son souvenir, ce triste événement est le premier à survenir à cet endroit, mais M. Caron soutient qu’il doit aussi être le dernier.

« Ça prend malheureusement des événements comme ceux-là pour nous faire prendre conscience du danger potentiel de l’endroit. »

Il a l’intention de voir si la Ville peut faire quelque chose pour assurer une meilleure sécurité des lieux.

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