Des pancartes électorales (surtout du Bloc québécois (BQ) et du Parti conservateur du Canada (PCC)) clairsemées sur le territoire, des campagnes publicitaires plutôt timides dans les médias et, surtout, de très rares points de presse (uniquement le candidat bloquiste Simon-Pierre Savard-Tremblay et la candidate libérale Mélanie Bédard ont convié la presse à des événements), on ne peut pas dire que la campagne a été particulièrement haletante.
La courte durée de la campagne (la plus courte autorisée par Élections Canada) explique peut-être en bonne partie la situation. Ajoutons à cela que deux des candidats en lice (Martin Grenier du Parti vert du Canada et Raymonde Plamondon du Nouveau Parti démocratique (NPD)) ont été nommés par leur parti respectif en pleine campagne et que la candidate du Parti libéral du Canada (PLC) a été désignée quelques jours seulement avant le déclenchement. Ce n’est donc pas tous les aspirants députés qui ont pu se préparer adéquatement.
Bien qu’il ait connu deux autres campagnes électorales, Simon-Pierre Savard-Tremblay souligne la singularité de celle-ci. Le candidat bloquiste constate que la campagne électorale s’est avant tout faite sous le signe de la crise avec les États-Unis.
« C’est certain que les tarifs de Trump ont occupé une grande place dans cette campagne. Je crois qu’il y a cependant eu plus de place pour les autres enjeux dernièrement. Je ne nie pas l’importance des tarifs, mais il est important de ne pas accorder de chèque en blanc à un gouvernement dont on ne connaît pratiquement pas les positions sur les autres enjeux. Il y a encore du travail à faire, mais j’estime avoir de bonnes chances de l’emporter. J’ai été présent sur le terrain pour écouter les préoccupations des citoyens », a mentionné M. Savard-Tremblay.
Le bloquiste a d’ailleurs consacré sa dernière sortie médiatique à l’enjeu de l’immigration, fustigeant les politiques libérales en la matière et réclamant plus de pouvoirs pour le Québec.
Pour sa part, la candidate libérale estime avoir mené une campagne au-delà de ses attentes. « Les citoyens sont très réceptifs. Je voulais faire une campagne positive. Je suis bien entourée par l’équipe libérale et les bénévoles. J’ai déjà fait campagne au municipal. C’est le même principe, mais avec une plus grande superficie : une poignée de main à la fois, un citoyen à la fois. J’ignore encore ce qui se passera le 28 avril, mais je suis fière de la campagne que j’ai menée », a affirmé Mélanie Bédard.
La candidate a d’ailleurs reçu l’ancienne ministre de l’Agriculture Marie-Claude Bibeau dans la circonscription hier, mercredi, venue présenter les candidats libéraux de la relève en Montérégie.
Pour le candidat conservateur Gaëtan Deschênes, cette campagne fut très enrichissante d’un point de vue personnel. « Pour moi, c’était une première expérience en politique. Ça m’a permis de rencontrer beaucoup de gens. J’ai pu entendre des discours très différents et enrichissants. Je suis lucide, j’ai l’impression que c’est une course à deux [entre le BQ et le PLC] qui se dessine dans la circonscription. Mais on ne sait jamais, les jeux ne sont pas encore faits », a lancé le porte-couleurs du PCC.
M. Deschênes déplore que l’équipe libérale « se soit servie de Trump comme d’un épouvantail durant la campagne ».
« Je suis bien conscient des impacts des tarifs, mais nous avons connu d’autres crises par le passé et nous avons toujours su passer au travers. Les tarifs seront bientôt chose du passé. Pour l’instant, Mark Carney passe pour un grand banquier et un grand manitou, mais on le voit bien avec le dévoilement de son cadre financier. M. Carney est un banquier, mais un banquier qui compte dans le rouge », souligne le candidat conservateur.
De son côté, la candidate néo-démocrate Raymonde Plamondon mentionne aussi que c’est l’enjeu des tarifs américains qui a retenu son attention lors de ses échanges avec les citoyens.
« La campagne s’est bien déroulée. C’est certain que les décisions se prennent par les personnes qui sont au pouvoir, mais les partis d’opposition ont aussi leur rôle à jouer. Beaucoup de gens m’ont mentionné que je n’étais pas leur option numéro un, mais qu’ils aimaient les idées que défend le NPD. Je vais laisser les citoyens faire leur choix, mais je crois que j’ai réussi à démontrer que c’est un parti qui est là pour eux. »
Si la tendance se maintient
Si les derniers sondages montrent qu’à l’échelle nationale, les libéraux semblent dans une position relativement confortable à l’approche du vote, rien n’est encore coulé dans le béton. Même chose dans Saint-Hyacinthe–Bagot–Acton alors que le député sortant Simon-Pierre Savard-Tremblay se fait talonner par la candidate libérale Mélanie Bédard. En poste depuis 2019, le bloquiste semble jouir d’une bonne cote de popularité au sein des gens de la région. Nous verrons si ces appuis se concrétiseront en victoire le soir du 28 avril.
À l’échelle nationale, les libéraux ont actuellement une avance de six points sur les conservateurs, selon un récent sondage réalisé par Nanos Research, avec 43 % des appuis contre 37 % pour les conservateurs.
Au Québec, le PLC conserve son avance avec 39 % des intentions de vote, contre 26 % pour le BQ et 24 % pour le PCC.