20 avril 2023 - 07:00
Boutique Uzâge
Une commerçante ébranlée par le manque de personnel
Par: Adaée Beaulieu
La propriétaire de la boutique et épicerie zéro déchet Uzâge, Kizis Plamondon, songe à l’avenir de son commerce établi au centre-ville de Saint-Hyacinthe. Photo François Larivière | Le Courrier ©

La propriétaire de la boutique et épicerie zéro déchet Uzâge, Kizis Plamondon, songe à l’avenir de son commerce établi au centre-ville de Saint-Hyacinthe. Photo François Larivière | Le Courrier ©

Le cri du cœur lancé par la propriétaire de la boutique et épicerie zéro déchet Uzâge, Kizis Plamondon, dans une publication Facebook le 12 avril afin de sensibiliser sa clientèle à son défi de recruter de la main-d’œuvre, ce qui compromet l’avenir du commerce, a été entendu.

Néanmoins, le cœur du problème, soit la rétention du personnel, nécessite tout de même une solution à long terme. « Ce qui m’a particulièrement ébranlée, c’est la rotation du personnel. Je m’attache aux gens et je m’adapte à eux. De plus, j’aime m’impliquer dans de nombreux projets et ne pas me sentir prise. Je ne savais pas si je voulais conserver le commerce à tout prix », a raconté Mme Plamondon.

Elle a appris le 11 avril qu’elle serait désormais seule à mener sa barque puisque sa dernière employée à temps plein lui a annoncé qu’elle quittait. La propriétaire de la boutique se retrouve donc à devoir délaisser sa famille pour assurer le bon fonctionnement de son commerce, alors qu’au départ, il y a 15 ans, elle avait créé son entreprise chez elle pour passer plus de temps avec son aîné. Elle n’arrive pas non plus à présenter ses produits dans des salons et ne peut plus faire autant de bénévolat qu’elle le souhaiterait.

Mobilisation

La première journée après sa publication, Kizis Plamondon a reçu plusieurs offres d’implication bénévole ou de personnes avec un handicap. Bien que cela ne lui aurait pas permis de déléguer toutes les tâches qu’elle souhaitait, elle a particulièrement apprécié l’initiative. « Ç’a été comme de gros câlins. Les gens réalisent que, si je ferme, ils ne trouveront pas certains produits ailleurs », a-t-elle lancé.

Mme Plamondon a aussi reçu deux offres de personnes désirant reprendre le flambeau, car elle en avait fait mention dans sa publication, mais elle n’y a pas donné suite, car si elle arrive à trouver des employés pour lui offrir du soutien, ce n’est pas son objectif à court terme.

La deuxième journée suivant son message d’appel à l’aide, elle a reçu deux candidatures intéressantes. Elle est actuellement en processus pour voir si les embauches se concrétiseront. Il s’agit pour elle d’une belle nouvelle, car elle recevait peu de CV jusque-là et ils ne répondaient pas à ses trois critères principaux, soit que la personne soit passionnée du zéro déchet, qu’elle soit à l’aise avec les clients et ait de l’expérience dans la vente au détail. « Je veux des employés sur qui je peux m’appuyer. »

Rétention

Kizis Plamondon se demande si elle arrivera à garder ses employés à long terme et peut-être éventuellement pouvoir passer le flambeau à l’un d’eux, ce qui serait son rêve. Le défi est celui du salaire. Bien qu’elle ait reçu la confirmation que celui qu’elle offre correspond à ce qui est offert dans le commerce au détail, elle entre en compétition avec tous les autres domaines.

« Tout le monde quitte pour autre chose que le commerce au détail à cause du salaire. Les gens sont inquiets financièrement en raison de l’inflation. Je vais devoir travailler là-dessus tout en mettant les bouchées doubles pour conserver mes prix abordables. Plusieurs entrepreneurs autour de moi me disent que, lorsqu’ils vont atteindre l’âge de la retraite, ils vont fermer leur commerce, mais je ne suis pas rendue là », a affirmé Mme Plamondon.

Selon la SDC centre-ville, 20 commerces ont ouvert leurs portes en 2022, tandis que 11 ont fermé pendant la même année au centre-ville de Saint-Hyacinthe.

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