7 avril 2022 - 07:03
Hockey féminin
Une conclusion de rêve pour Audrey Belzile
Par: Maxime Prévost Durand
La hockeyeuse Audrey Belzile a terminé sa carrière universitaire en remportant le championnat national de hockey féminin de l’U SPORTS avec les Stingers de l’Université Concordia.Photo gracieuseté

La hockeyeuse Audrey Belzile a terminé sa carrière universitaire en remportant le championnat national de hockey féminin de l’U SPORTS avec les Stingers de l’Université Concordia.Photo gracieuseté

À sa dernière saison dans les rangs universitaires, Audrey Belzile a réussi à aller chercher le dernier titre qui lui manquait : le championnat national de hockey féminin de l’U Sports. La hockeyeuse de La Présentation a pu soulever le trophée avec les Stingers de l’Université Concordia à la fin mars, contribuant par la même occasion à la première conquête de l’équipe en 23 ans.

« Je ne pouvais pas mieux finir ma carrière universitaire, s’est exclamée l’athlète de 24 ans lorsque jointe par LE COURRIER. C’était le clou du spectacle! »

En finale, les Stingers ont signé une victoire sans équivoque de 4 à 0 face aux Lakers de l’Université Nipissing, de North Bay. Audrey Belzile, qui avait été nommée capitaine cette saison, a inscrit son nom sur la feuille de pointage en marquant le troisième but des siennes. Elle a d’ailleurs trouvé le fond du filet dans chacun des matchs de l’équipe dans son parcours au championnat national.

« C’est un rêve pour moi. Quand j’ai commencé avec les Stingers, mon objectif était de gagner le championnat provincial et le championnat national. J’ai gagné deux championnats provinciaux avec l’équipe, lors de la saison 2017-18 et cette année, mais c’était la première fois qu’on gagnait le championnat national. Là, toutes les cases sont cochées. Je suis très fière. »

Cet exploit s’ajoute à l’impressionnante feuille de route d’Audrey Belzile, qui a notamment représenté le Québec à différentes étapes de sa carrière. On se souviendra qu’elle avait notamment inscrit le but vainqueur, en prolongation, qui avait permis au Québec de remporter sa première médaille d’or en hockey féminin aux Jeux du Canada en 2015. Le championnat national universitaire, plus frais en mémoire, figure toutefois au haut de son palmarès. « C’est pas mal ma plus grande réussite dans ma carrière de hockeyeuse », a-t-elle souligné avec le sourire dans la voix.

Pour l’étudiante-athlète, il s’agissait d’une sixième année avec les Stingers. « J’étais censée terminer l’an dernier, mais avec la COVID, on n’a pas pu jouer, donc j’étais éligible pour revenir cette année », a expliqué la Présentationnoise, qui en a profité pour ajouter une mineure en science politique à son parcours académique comptant déjà un baccalauréat en business internationale et une mineure en entrepreneuriat.

Des embûches à surmonter

Malgré une conclusion de rêve, cette dernière saison en a été une de montagnes russes pour Audrey Belzile. En décembre, une fracture à une cheville l’a tenue à l’écart du jeu pendant six semaines. « Je n’avais jamais eu de blessure, et là, à ma dernière année, pouf!, c’est arrivé. C’était quand même difficile, mais la pause de Noël a fait du bien. »

Par la suite, le calendrier a été mis sur pause pendant que le Québec traversait la cinquième vague de la pandémie, amenant son lot d’inquiétude dans le vestiaire des équipes sportives. « On ne savait même pas si on allait avoir une fin, nous qui étions revenues pour finir notre chapitre avec les Stingers, se remémore la hockeyeuse. Finalement, on a eu la chance de le faire. »

Les activités ont repris en février alors qu’il ne restait que trois matchs à l’horaire des Stingers. Et les joueuses sont revenues avec le couteau entre les dents. « Au retour de la pause COVID, on a eu 13 victoires consécutives jusqu’au championnat national. On a compté 60 buts et on en a juste concédé sept! »

Cette conclusion, digne d’un film, n’est que le point d’exclamation à six années marquantes pour Audrey Belzile avec les Stingers de Concordia.

« Ce sont les six années où je me suis le plus améliorée du point de vue du hockey grâce aux coachs qu’on avait. Ça m’a aussi aidée comme personne. C’est un tout faire partie des Stingers. On fait du bénévolat, on apprend à des jeunes à jouer au hockey, on redonne beaucoup à la communauté. »

Et la suite?

Maintenant que sa carrière universitaire a pris fin, quelle sera la suite pour Audrey Belzile, la hockeyeuse? « C’est ce qui reste à clarifier », a-t-elle répondu en toute honnêteté au bout du fil.

Il faut dire que les options demeurent plutôt restreintes pour les joueuses qui souhaitent continuer dans leur sport au-delà d’un cadre scolaire.

« Le monde du hockey féminin, surtout après l’université, est beaucoup en train d’évoluer en ce moment, s’est toutefois encouragée celle qui célébrera son 25e anniversaire le 10 avril. Il y a des changements qui sont faits, de nouvelles équipes arrivent à Montréal pour le hockey féminin, mais je devrai regarder mes options pour savoir si je serai capable de concilier le hockey et le travail ou si je devrais me concentrer plus sur mon travail. Ce n’est pas un secret que les filles doivent encore travailler en plus de jouer au hockey. Ce n’est pas comme les gars, on n’est pas assez bien payées pour gagner notre vie seulement avec le hockey. »

Cela dit, Audrey Belzile a toujours le feu sacré pour ce sport qu’elle pratique depuis qu’elle est toute jeune. « J’ai toujours le désir de jouer, mais à un moment, si je dois passer à autre chose parce que c’est la vraie vie qui débute, je n’aurai pas le choix. Mais la passion du hockey est toujours là. »

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