5 septembre 2024 - 03:00
Marathon en Ukraine
Une course d’espoir pour Anne-Lise Nadeau
Par: Le Courrier
Anne-Lise Nadeau (avec le chandail rouge) accompagnée des autres coureurs. Photo gracieuseté

Anne-Lise Nadeau (avec le chandail rouge) accompagnée des autres coureurs. Photo gracieuseté

Anne-Lise Nadeau assure que sa vision des choses a changé avec ce périple en Ukraine. Photo gracieuseté

Anne-Lise Nadeau assure que sa vision des choses a changé avec ce périple en Ukraine. Photo gracieuseté

Ambassadrice du Bromont Ultra, la Damasienne Anne-Lise Nadeau a défié les kilomètres le 1er septembre en participant à un marathon dans les rues d’Irpin en Ukraine. Accompagnée de coureurs ukrainiens et de membres de l’équipe ReliefAid, l’ultramarathonienne a amassé des fonds destinés à la reconstruction des maisons dévastées par les bombardements.

Au-delà de la course, c’est le sentiment du devoir accompli qui entoure Anne-Lise Nadeau après avoir terminé son marathon. « De ramener l’Ukraine sur la map. Avoir conscience de ce qui se passe là-bas, car au Québec, certaines personnes oublient ce que vit le peuple ukrainien tous les jours. De voir les deux côtés de la médaille : la destruction et la reconstruction d’une ville, c’est quelque chose de spécial. C’est une incroyable expérience que j’ai vécue », a indiqué avec fierté l’ultramarathonienne.

Tout juste avant le départ, elle et une vingtaine de coureurs qui l’accompagnaient ont observé une minute de silence à la mémoire des gens qui sont décédés dans les combats. « À 9 h le matin, tous les dimanches, les Ukrainiens tiennent une minute de silence en l’honneur des victimes. La cloche a sonné, on s’est tous mis en cercle. J’ai eu des frissons », a mentionné la résidente de Saint-Damase.

C’est donc sur un parcours de 42,2 kilomètres dans les rues d’Irpin que l’adepte de course à pied a pu constater les cicatrices encore bien visibles sur le paysage ukrainien.

Une période d’adaptation

La comédienne ne s’en cache pas, dès son arrivée à l’aéroport de Varsovie, son quotidien a été chamboulé. « La première nuit, j’ai dû me familiariser avec le bruit des missiles, c’était assez effrayant », a-t-elle raconté. Même que son sommeil a été écourté dans la nuit de dimanche à lundi alors que les défenses aériennes ukrainiennes ont neutralisé une attaque d’une vingtaine de missiles en route vers Kyiv.

« Les explosions étaient tellement fortes que, dans mon lit, je sentais les murs trembler. »

Ce qui a le plus marqué l’ambassadrice de Bromont Ultra, c’est la résilience des Ukrainiens face à la situation qui perdure depuis le 24 février 2022. « Les gens sont chaleureux, ils continuent à se tenir debout, ils continuent à aller travailler comme si de rien n’était », a-t-elle relevé.

Sortir de sa zone de confort

Après avoir complété le tour de l’île de Montréal à la course en 2021 (130 km), Anne-Lise Nadeau savait que son passage en Ukraine allait être une expérience unique. « Ça faisait longtemps que j’avais voyagé à l’international et je voulais vraiment démontrer l’importance du dépassement de soi pour le bien commun. »

Elle souhaitait réellement sortir de sa zone de confort avec cette course. « Ce qui me rend le plus fière, c’est que j’ai dépassé ma peur d’aller dans une zone non sécuritaire. »

Aux côtés des membres de l’organisme ReliefAid, l’ultramarathonienne a également distribué des matériaux de construction directement aux Ukrainiens de la région de Kharkiv, dont les maisons ont été endommagées par les frappes russes. « Ce sont des familles qui rêvent d’un avenir meilleur. L’espoir de rebâtir, c’est positif », a-t-elle ajouté.

Anne-Lise Nadeau a aussi confié qu’elle était heureuse de voir que les fonds amassés allaient directement aux familles touchées par la guerre. « La ville n’est pas entièrement rebâtie, il reste du travail encore à faire, et faire cette course pour eux, ça n’a pas de prix. »

Son séjour en Ukraine a également généré un stress considérable pour ses trois enfants et son conjoint. « Ils voyaient les infos à la télé. J’ai été chanceuse de toujours avoir du réseau pour communiquer avec eux. J’essayais de les rassurer le plus souvent possible. Ma famille était inquiète et moi aussi j’étais stressée », a indiqué celle qui est partie depuis le 25 août. Elle retrouvera son monde aujourd’hui même.

Par Hugo Montreuil

image

Une meilleure expérience est disponible

Nous avons détecté que vous consultez le site directement depuis Safari. Pour une meilleure expérience et pour rester informé en recevant des alertes, créez une application Web en suivant les instructions.

Instruction Image