Une pétition de 420 noms demandant à la Ville de revoir l’emplacement de la future école a été déposée au conseil. Les citoyens n’avaient visiblement pas eu assez de leur rencontre de quartier, où la question de la nouvelle école a été largement abordée. À tour de rôle, ils ont de nouveau affiché leur incompréhension du choix d’emplacement, prétextant qu’on répondait ainsi aux besoins futurs avant les besoins actuels. « Vous pensez à des gens qui seront là dans cinq ans », a lancé un citoyen. « Le besoin est criant à Douville. Nos enfants, il faut les voyager matin et soir », a ajouté une autre.
La question du transport scolaire préoccupe particulièrement les parents, alors que plus de 120 jeunes du quartier sont déjà envoyés du côté de Saint-Thomas-d’Aquin. « Les enfants de Douville ont déjà assez donné pour le transport scolaire », a souligné une citoyenne.
Front commun des élus
Après quelques interventions successives sur le sujet, des conseillers municipaux ont tenu à préciser que la Ville ne pouvait pas porter tout le blâme pour la décision. « J’ai l’impression qu’on tourne en rond parce qu’on ne s’adresse pas aux bonnes personnes. L’organisation scolaire, on n’a rien à voir là-dedans », a lancé la conseillère Stéphanie Messier.
Dans le même ordre d’idées, le conseiller du district Douville, André Beauregard, a soutenu que « la décision vient de la commission scolaire, qui a demandé un terrain ». Au moment de s’engager à fournir ce terrain par résolution, à la mi-décembre, il n’y avait qu’une seule option sur la table, a-t-il justifié. « Aujourd’hui, on demande au promoteur [Groupe Robin] de nous donner le terrain pour le mettre en réserve, mais on l’attend toujours », a-t-il aussi évoqué, se disant bien conscient que « ça en prendrait, une école, à Douville ».
Le conseiller David Bousquet, qui a déjà été commissaire scolaire, a conseillé aux citoyens de se présenter au conseil des commissaires, où « le reste du débat devrait se faire », selon lui.
« Les événements se sont faits comme ça et on les a expliqués noir sur blanc. Ma préoccupation aujourd’hui, c’est qu’on ait une école et que les discussions qui se font autour de ça depuis quelques semaines n’altèrent pas la décision du gouvernement », a indiqué le maire Corbeil.
Il a plusieurs fois invité les citoyens à regarder la conférence de presse tenue conjointement par la Ville et la commission scolaire le 3 mai, diffusée intégralement par NousTV et partagée sur les réseaux sociaux de la municipalité. « Vous regarderez la conférence de presse qu’on a faite, tout est dit là-dessus », a-t-il conseillé.
Vrai ou faux?
Les citoyens présents lundi soir ont également tenté de soulever des contradictions dans les arguments donnés par la Ville quant aux démarches entourant l’implantation de l’école au Domaine sur le Vert. « Vous nous avez dit que les discussions étaient closes et que les transactions étaient déjà faites, ce qui n’était pas le cas », a souligné l’un d’eux.
Bien qu’aucune transaction n’a effectivement été conclue, « la résolution [du 18 décembre] nous lie avec ceux qui ont offert le terrain au Domaine sur le Vert. On pourrait être poursuivi si l’on faisait marche arrière. C’est ce à quoi je faisais allusion le 23 avril [à la réunion citoyenne] », s’est défendu la conseillère Nicole Dion Audette. De toute manière, « il est dépassé minuit moins une, on n’a pas le temps de faire une nouvelle demande », a ajouté le conseiller Beauregard.
Le chemin emprunté par les partenaires dans le dossier, à savoir la cession par la Ville d’un terrain à la commission scolaire pour la construction de l’école, n’est pas l’unique option possible, a par ailleurs soulevé un citoyen. « Un promoteur peut céder directement un terrain à la commission scolaire », a-t-il lancé avec la confirmation du ministère de l’Éducation en main.
Une citoyenne a aussi mis en doute les affirmations de la commission scolaire sur le fait que la pression sur la capacité d’accueil des écoles se manifeste avant tout dans les quartiers Saint-Joseph et La Providence. Après avoir interrogé les directions d’écoles concernées, il appert qu’elles n’envisagent pas de problème d’espace dans l’avenir, selon cette citoyenne. « Les chiffres qu’on a eus, c’est la commission scolaire qui nous les transmet et c’est un partenaire auquel on fait pleinement confiance », a répondu le maire Corbeil.
Le débat s’est conclu sans véritable avancée et pourrait maintenant se transporter au prochain conseil des commissaires, qui siège le 15 mai.