Une étude produite en 2011 par la firme de génie-conseil Génivar pour le compte du MTQ chiffrait alors la reconstruction du viaduc Laframboise, incluant la construction d’un pont étagé ferroviaire, à 61,5 M$. La nouvelle estimation du MTQ vient donc gonfler la facture de 125 % en l’espace de sept ans.
Construire un pont étagé ferroviaire à proximité de l’une des entrées les plus achalandées de la ville mettrait un terme à l’arrêt quotidien de la circulation sur l’autoroute 20 afin de laisser passer deux fois par jour un train de marchandises.
La députée de Saint-Hyacinthe, Chantal Soucy, a pu faire le point récemment avec Alain-Marc Dubé, directeur général au bureau régional du MTQ.
« Lors de cette rencontre, M. Dubé m’a précisé que le coût approximatif de ce projet était de 100 M$. Compte tenu de l’importance de l’investissement, un tel dossier relèvera de la division des grands projets du Ministère », a indiqué Mme Soucy, en entrevue au COURRIER.
Cette voie secondaire du réseau ferroviaire du Canadien National (CN) dessert Transbordement St-Hyacinthe, Veolia, Shur-Gain, Bessette et Boudreau Transport et Agrocentre St-Hyacinthe, des entreprises installées dans le parc industriel Théo-Phénix.
Selon la direction de Transbordement St-Hyacinthe, ces convois ferroviaires comptent entre 40 et 50 wagons.
On comprend que Québec donnera le feu vert à ce projet seulement quand celui-ci sera inscrit au Plan québécois des infrastructures (PQI). Les projets sont inscrits au Plan par secteur et par catégorie d’avancement, soit « à l’étude », « en planification » et « en réalisation ».
« La direction régionale m’a confirmé que, pour le moment, il n’existe pas de dossier ouvert sur le projet ni de fonds disponibles pour le financer », mentionne la députée caquiste.
Programme fédéral
Au niveau fédéral, la députée de Saint-Hyacinthe-Bagot, Brigitte Sanscoucy, croit pourtant que ce projet aurait des chances de se qualifier au Fonds national des corridors commerciaux pour une éventuelle subvention fédérale.
L’un des mandats de ce programme est justement de soutenir « le flux de marchandises et de passagers en réduisant les goulots d’étranglement et en abordant les problèmes de capacité ».
La période de dépôt des demandes pour ce programme prenait fin l’automne dernier. Toutefois, le ministre fédéral des Transports, Marc Garneau, a indiqué dernièrement à la députée Sansoucy qu’une nouvelle période de soumission de projets répondant aux critères de ce programme sera lancée en 2020.
« Le développement du parc industriel Théo-Phénix met de la pression sur l’échéancier de ce projet-là », estime Mme Sansoucy. Pour assumer la facture de ce projet d’infrastructure majeur, elle mentionne que le montage financier devrait impliquer les deux paliers gouvernementaux ainsi que le CN.
Interrogé sur le sujet, le CN juge qu’il est prématuré d’évoquer une possible implication financière de l’entreprise. « Nous ne commenterons pas un projet potentiel qui n’est pas dans nos plans », a répliqué Jonathan Abecassis, directeur des relations avec les médias au CN.