C’est l’entreprise Invenergy, bien établie aux États-Unis, au Japon et au Canada, qui entame cette démarche. Depuis 2005, Invenergy a mis en service plus de 1000 mégawatts de projets d’énergie, soit des installations éoliennes, solaires et de gaz naturel, au Québec et en Ontario.
Elle a notamment obtenu un contrat avec Hydro-Québec lors du plus récent appel de projets qui s’est conclu l’automne dernier. Nommé Pohénégamook–Picard–Saint-Antonin–Wolastokuk 2, le projet estimé à un milliard de dollars se réalisera dans la région du Bas-Saint-Laurent. Aucun projet dans la MRC des Maskoutains n’avait été sélectionné au terme de cet appel de projets.
Invenergy devra déposer une demande auprès de la Commission de protection du territoire agricole du Québec (CPTAQ) pour autoriser l’installation de mâts de mesure de vent sur des terres agricoles. L’entreprise compte installer deux mâts sur deux terrains agricoles, situés entre les rangs Saint-Édouard et Charlotte à Saint-Liboire.
Les structures seraient installées pendant cinq ans afin de colliger des données visant à confirmer le potentiel éolien. Une entente a déjà été conclue entre Invenergy et les propriétaires concernés par l’installation de ces mâts. La superficie qui est visée par la demande auprès de la CPTAQ est estimée à 112,25 mètres carrés par mât. Les terrains seront remis en état lors du démantèlement de la structure et du retrait des ancrages.
Dans une résolution, la Municipalité ne s’est pas opposée à une demande auprès de la CPTAQ pour installer de mâts de mesure de vent puisque cela respectait les règlements d’urbanisme. Elle ne s’est pas encore positionnée sur l’installation d’éoliennes sur son territoire.
« La position de la Municipalité est difficile à définir. Du moment que ça se fait de façon respectueuse, on n’est pas contre. Il y a une partie avec la compagnie où on n’a pas de contrôle parce qu’elle s’installe sur des terres agricoles », mentionne le maire de Saint-Liboire, Yves Winter.
À sa connaissance, des agriculteurs ont déjà signé des ententes pour accueillir des éoliennes sur leur terrain, mais il ne connaît pas le nombre puisque l’entreprise garde cette information confidentielle.
« Nous en savons très peu. Ce qu’on nous a dit, c’est qu’ils auraient probablement besoin d’étendre les éoliennes dans une autre municipalité pour en avoir assez. Mais tout ça, c’est très embryonnaire », poursuit-il.
À l’instar de la MRC des Maskoutains, la Municipalité de Saint-Liboire est à effectuer des vérifications concernant sa réglementation. « C’est un dossier très polarisant. Ce qu’on entend, c’est qu’il y a des gens très pour ou très contre. On ne veut pas que ce soit nuisible pour nos citoyens. Il y a beaucoup de vérifications à faire. On ne fonce pas là-dedans les yeux fermés. Comment peut-on limiter l’impact sur nos citoyens? C’est ce qu’on regarde en ce moment. »
Au moment de mettre sous presse, Invenergy n’avait pas répondu à notre demande d’entrevue.
