C
e n’est certes pas le sujet le plus hot en ville, mais les élections scolaires auront lieu dans moins d’un mois, le 2 novembre.
Crise des finances publiques oblige, elles se déroulent dans un climat malsain, voire sous la menace. Le brillant ministre de l’Éducation Yves Bolduc a en effet décidé de lier l’avenir des commissions scolaires aux résultats de ces élections.
Si les gens les boudent encore et autant, on comprend qu’il va y voir. Donc si vous voulez du changement dans les commissions scolaires, restez chez vous!
Voilà une tactique politiquement rentable, voire à la limite de la malhonnêteté intellectuelle puisque rien ne permet de croire que les gens se ruront en masse pour élire les prochains commissaires. Il y a déjà quelques années que tout milite dans l’opinion publique pour qu’on leur coupe les vivres aux commissions scolaires, voire qu’on les abolisse. Ceux qui prêchent pour cette option et qui surfent sur leur impopularité exacerbée par les hausses de taxes scolaires n’ont malheureusement pas grand-chose à offrir comme solution de rechange.
Il est tellement plus facile et bien vu de dénoncer la lourde bureaucratie scolaire, les structures coûteuses, de faire croire à leur inutilité et au gaspillage de fonds publics.
Mais Québec a-t-il consacré beaucoup d’énergie ces dernières années à promouvoir et valoriser le travail des commissaires? Mieux, seriez-vous intéressé à vous investir corps et âme dans une organisation dont la mission première n’est plus de favoriser la réussite éducative, mais d’approuver des plans de compressions?
Mais Québec a-t-il consacré beaucoup d’énergie ces dernières années à promouvoir et valoriser le travail des commissaires? Mieux, seriez-vous intéressé à vous investir corps et âme dans une organisation dont la mission première n’est plus de favoriser la réussite éducative, mais d’approuver des plans de compressions?
Sans prétendre que toutes les commissions scolaires sont performantes et irréprochables et sans vouloir les défendre aveuglément, il y a certes moyen de revoir le modèle actuel sans pour autant tout jeter à la poubelle et dénigrer le travail, l’engagement et la motivation de ceux et celles qui y croient encore.
Si je me fie aux expériences récentes à Saint-Hyacinthe, il n’y aura pas cohue le 2 novembre. Notre commission scolaire vient à peine de sortir d’une vaste réorganisation des écoles secondaires. Cette opération cruciale s’est déroulée dans la quasi-indifférence générale. On avait au départ prévu deux grandes soirées pour écouter les intéressés formuler leurs commentaires et déposer leurs mémoires, puis les questionner. Vu le peu d’intérêt, une seule soirée a suffi!
Et au moment de faire connaître leur décision, qui va entre autres se traduire par le déménagement de l’école Casavant dans les anciens locaux du Collège Antoine-Girouard et l’idée lumineuse de réclamer auprès du Séminaire plus d’espace pour y regrouper aussi les élèves de Fadette dans un avenir rapproché, à peine une poignée de curieux s’étaient déplacés. En excluant les directions des écoles concernées, une seule main était suffisante pour faire le décompte des parents d’élèves.
Il est donc écrit dans le ciel que les élections du 2 novembre ne feront pas courir les foules et le ministre de l’Éducation le sait pertinemment. Il pourrait en être autrement si on se décidait enfin à jumeler les élections municipales et scolaires.