26 avril 2018 - 00:00
Nouveau centre de congrès
Une facture de 33,6 M$ pour les Maskoutains
Par: Jean-Luc Lorry
Une facture de 33,6 M$ pour les Maskoutains

Une facture de 33,6 M$ pour les Maskoutains

Une facture de 33,6 M$ pour les Maskoutains

Une facture de 33,6 M$ pour les Maskoutains

Alors que la Ville de Saint-Hyacinthe prévoyait s’investir dans la construction d’un centre de congrès municipal de 25,1 M$, c’est plutôt une facture de 38,5 M$ qu’elle a dû acquitter trois ans plus tard. Cela représente un écart de 53 % par rapport à ses prévisions initiales.


La semaine dernière, la Ville a dressé le bilan financier du centre de congrès de Saint-Hyacinthe, un équipement qui est opérationnel depuis la mi-novembre. 

Pour les contribuables maskoutains, elle a indiqué que la facture finale serait de 33,6 M$ puisqu’elle a obtenu une subvention de 280 000 $ d’Énergir (anciennement Gaz Metro) et un remboursement de 4,6 M$ de son partenaire dans le projet, les Centres d’Achats Beauward. (Voir autre texte page 6.)

« Les coûts additionnels liés à cet investissement n’entraîneront aucun impact sur le compte de taxes ni sous une autre forme de contribution supplémentaire pour les Maskoutains », a assuré le maire de Saint-Hyacinthe, Claude Corbeil.

Pour éponger cette facture, la Ville a contracté un emprunt de 23,6 M$ et puisé environ 10 M$ dans ses propres coffres.

Emprunt de 23,6 M$

Pour financer ce projet destiné à relancer le tourisme d’affaires dans la région depuis la fermeture de l’Hôtel des Seigneurs, le conseil municipal avait autorisé en décembre 2015 un emprunt de 23,6 M$ sur une durée de 20 ans. Cette démarche avait été acceptée par la population puisque seulement 227 citoyens avaient signé un registre pour s’opposer à cet emprunt. Il aurait toutefois fallu 768 signatures pour espérer la tenue d’un référendum sur cette question.

L’estimation initiale du coût du projet à 25,1 M$ n’a pas tenu. Elle fut largement en dessous des soumissions déposées en juillet 2016 par trois entrepreneurs. Les prix de celles-ci s’échelonnaient entre 31,8 M$ et 33,5 M$. 

Le mois suivant, le conseil octroyait le contrat au Groupe Decarel pour un montant de 33 M$ taxes incluses. Cette entreprise avait obtenu le plus haut pointage à la suite d’une évaluation.

Fin août 2016, le conseil avait également modifié le règlement sur le financement du projet afin d’y ajouter une somme supplémentaire de 6,9 M$ puisée à même le fonds général de la Ville.

« Comme nous avions des sommes disponibles, la loi nous autorisait à modifier le règlement d’emprunt par une résolution du conseil, a expliqué Louis Bilodeau, directeur général de la Ville. Ainsi, nous n’avions pas besoin d’obtenir une nouvelle autorisation de Québec et l’approbation des citoyens. »

Coût totalisant 38,5 M$

Selon les données financières de la Ville, le centre de congrès équipé et meublé représente un coût total de 38,5 M$. 

Aux dépenses liées à la construction (services professionnels, travaux de génie, contrat de construction, frais administratifs et mesures d’accélération) qui totalisent 36 M$, s’ajoutent celles de mise en service pour un montant de 2,4 M$. Celles-ci regroupent les équipements de cuisine, le mobilier ainsi que les accessoires comme de la vaisselle et des téléviseurs. À cet effet, les factures continuent encore d’arriver à l’Hôtel de Ville puisque le mobilier urbain du toit vert totalisera des dépenses de 275 000 $.

Comme la Ville récupèrera la totalité des taxes, le contrat de construction à lui seul représente une dépense de 31,5 M$. « Ce montant inclut des avenants totalisant 2,3 M$ qui correspondent à des modifications apportées tout au long de la construction », a précisé M. Bilodeau.

Échéancier élastique

Même si le maire de Saint-Hyacinthe soutient que « ce projet majeur a été géré en respectant les coûts et les échéanciers », la réalité semble différente.

Lors de la production des documents d’appels d’offres, la Ville visait une livraison du bâtiment au 31 août 2017. Cette date fut ensuite repoussée en raison de démarches effectuées pour obtenir des subventions gouvernementales qui n’arriveront jamais. Enfin, la Ville misa sur une livraison partielle le 17 novembre afin de pouvoir y tenir congrès et banquets à la période des Fêtes. Les travaux complets ont par ailleurs pris fin le 26 janvier de cette année.

Pour respecter à tout prix la date d’ouverture du centre de congrès, la Ville a dû exiger une accélération de la cadence sur le chantier. On a ajouté deux heures de travail par jour et une journée de huit heures le samedi. Ces mesures d’accélération ont représenté un coût supplémentaire de plus de 651 815 $. 

Au terme du chantier, des déficiences ont été signalées à l’entrepreneur. Selon Yvan De Lachevrotière, directeur du Service des travaux publics, Decarel a apporté les correctifs à la satisfaction de la Ville. « La liste des déficiences a fondu comme neige au soleil », a-t-il souligné.

Une somme de 3 M$ avait été retenue afin que le bâtiment réponde en tout point aux exigences de la Ville. M. De Lachevrotière indique qu’une partie de cette réserve a depuis été versée à l’entrepreneur. 

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