Le marteau de l’encanteur venait à peine de retomber pour liquider les derniers meubles de l’Hôtel des Seigneurs que déjà on annonçait l’érection d’un magnifique centre des congrès non loin des cendres du défunt, dont la disparition a déjà coûté des millions à l’économie maskoutaine, dira le maire Corbeil.
Et qui en coûtera sûrement un paquet d’autres pour sa résurrection, aurait-il pu ajouter. Parce que c’est quand même un gros projet dont il est question. Plus important encore que le centre aquatique ou le tunnel Casavant, mais je n’ai pas vu le même genre de débat prendre place dans l’opinion publique.
Or, on parle de beaucoup d’argent public à investir et très peu de débat autour. C’est allé vite comme à l’encan. Pif, paf, vendu au p’tit monsieur avec le chapeau dans l’fond.
La communauté d’affaires ne voyait pas d’un bon oeil de se faire damer le pion par Drummondville et d’autres villes qui se sont dotées de magnifiques infrastructures au cours des dernières années. Il fallait faire quelque chose, vite. Mais un projet si important et structurant pour notre économie peut-il faire l’économie d’un débat large et structuré au sein de la communauté? Était-on à ce point pressé par un échéancier?
Tiens, vite de même, je me demande par exemple si la volonté d’un jour avoir une déserte de train ou des transports en commun efficaces est intégrée à ce projet? Pourquoi ne pas même avoir vu ou discuté le projet proposé par le groupe Robin? Pourquoi ne pas avoir fait jouer l’effet de la concurrence? Après tout, si on veut faire affaire avec des gens d’affaires, autant faire les affaires comme du monde.
Pour le moment, il y a apparence de précipitation et en météo comme en politique, ça n’augure jamais bon.