« Il y a quelque chose dans mon individualité qui ressort du moule et je trouve ça positif, mentionne l’humoriste en entrevue avec LE COURRIER. Je passe ce message-là aux gens, particulièrement aux plus jeunes, que c’est intéressant de sortir du moule. Plus jeune, c’est peut-être plus difficile, mais en vieillissant, ça peut devenir payant. »
Armée d’une autodérision qui la rend attachante et qui lui permet ensuite de rire des autres, « Matante Michelle » a tricoté un spectacle au cours duquel elle parle d’anecdotes du quotidien, de sa recherche de l’amour, mais aussi d’acceptation corporelle.
« Il y a quand même des messages importants en lien avec le rapport au corps. Avec l’autodérision, c’est de rire de soi, mais aussi d’envoyer le message que tous les corps sont beaux. Il y a une dédramatisation du discours autour du poids et de la nourriture et, j’ose espérer, un message d’amour qui ressort », confie-t-elle.
Son numéro sur le bas- ventre, sans contredit celui dont les gens ont le plus parlé depuis le début de la tournée, aborde avec sensibilité et tendresse ce « mal-aimé du mouvement d’acceptation corporelle », semant l’hilarité au sein du public.
« J’ai reçu beaucoup de messages de gens qui me disaient que ça leur avait fait du bien comme numéro », se réjouit l’humoriste.
Elle avait travaillé pendant presque trois ans – si on compte la pandémie, souligne-t-elle – sur ce premier spectacle, entre ses autres projets qui l’ont conduite à la télévision et à la radio.
« On peut même reculer à mes débuts à l’École nationale de l’humour alors que j’avais déjà ces sujets-là en tête. On peut parler d’un cinq ans à mijoter ces idées-là et à les peaufiner pour arriver à une performance d’une heure et demie très punchée. »
Avant de plonger dans l’humour, Michelle Desrochers a longtemps fait de l’improvisation, une forme d’art qui lui sert encore grandement dans son approche de la scène.
« L’impro, c’est juste un bel outil pour la vie en général, mais ça a forgé ma façon d’écrire. Il y a des gens qui écrivent dans un café avec un latté et un foulard, moi, j’écris dans ma tête en faisant la vaisselle ou mon jogging. Même si mon spectacle est très répété et que je le connais par cœur, la création des blagues s’est toujours faite sur scène en échangeant avec le public. Ça reste dans l’essence de mon écriture. C’est comme mon identité d’humoriste. »
Celle qui s’est aussi fait connaître à la télévision par sa participation à Big Brother Célébrités ou comme chroniqueuse à Bonsoir bonsoir! a également étudié en création littéraire avant de se tourner vers l’humour. « Je n’ai pas fait ça finalement, mais c’est exactement ce que j’utilise pour écrire de l’humour. Je trouve que mes accidents de parcours sont devenus ma boîte à outils », soutient-elle.
Une première tournée bien ficelée
Cette première tournée de Michelle Desrochers tire à sa fin. Elle donnera ses dernières représentations en décembre, après plus de deux ans à présenter ce spectacle. Et elle compte en savourer chaque minute.
« Je l’ai vécue avec beaucoup de gratitude [cette première tournée]. Le spectacle a été bien reçu par la critique et par le public. On n’est pas dans la plus grande époque de vente de billets, mais j’ai été vraiment contente que le public soit au rendez-vous avec plus de 25 000 billets vendus », mentionne-t-elle.
Son dernier passage à Saint-Hyacinthe avec Pelote se déroulera le mercredi 30 octobre, à 20 h, au Cabaret André-H.-Gagnon du Centre des arts Juliette- Lassonde.