Sur la page Facebook « T’es Maskoutain si… », une publication récente suggérant sa démolition en a indigné plusieurs.
Considérant le peu d’informations ayant circulé à ce sujet à ce jour, LE COURRIER a voulu faire le point sur ce sujet chaud qui alimente le débat. Ainsi donc, il est acquis que l’immeuble connu comme étant la Maison St-Roch sera démoli pour faire place à un espace vert et un stationnement. Ces aménagements s’inscrivent dans le projet communautaire porté par le Collège Saint-Maurice et qui prévoit l’installation, sur ce site de la rue Girouard, de l’école préscolaire et primaire privée La Petite Académie.
C’est ce qu’a confirmé au journal la directrice générale du Collège Saint- Maurice, Karine Gamache.
Même si le bâtiment extérieur a encore fière allure, elle souligne que son intérêt patrimonial n’en fait pas une beauté à préserver pour autant, différents travaux et agrandissements l’ayant dénaturé passablement au fil des années.
Aux dires des Sœurs de la Présentation de Marie, qui en sont toujours propriétaires, rien ne milite en faveur de sa sauvegarde. Elles ne s’opposent aucunement à sa démolition, dans la mesure où celle-ci permet au Collège de poursuivre leur mission communautaire et éducative avec l’arrivée de La Petite Académie et d’une garderie.
Le Centre d’histoire de Saint-Hyacinthe a confirmé que les Sœurs de la Présentation de Marie ont fait l’acquisition de la Maison St-Roch en 1885 des mains d’un particulier. Selon Martin Ostiguy, historien au Centre d’histoire, elle serait apparue pour la première fois sur un plan de la ville en 1880, mais il se peut qu’elle ait été construite avant. Elle aurait servi de dortoirs, de buanderie et d’atelier.
Un agrandissement y a aussi été annexé en 1949. Puis, selon Karine Gamache, son revêtement de briques a été retiré en 1982 pour le remplacer par de l’aluminium. Des religieuses ont continué d’y résider pendant quelques années par la suite.
« Si elle avait été d’une grande valeur patrimoniale, les religieuses n’auraient sûrement pas pu mettre un revêtement en aluminium », estime la directrice.
Néanmoins, le Collège compte se conformer à la réglementation en vigueur et se plier de bonne grâce à toutes les étapes nécessaires en vue de sa démolition.
Le conseiller municipal du district Sacré-Cœur, David Bousquet, considère lui aussi que le bâtiment a perdu de son lustre et de son intérêt patrimonial au fil des ans puisque seules la fondation et certaines structures de bois seraient d’origine. « Elle est peut-être considérée patrimoniale davantage par son histoire que son état actuel puisque des sœurs y ont résidé », a-t-il mentionné.
À son avis, le comité consultatif d’urbanisme de la Ville de Saint-Hyacinthe devra possiblement se pencher sur ce dossier puisqu’il s’agit d’un projet en lien avec les Plans d’implantation et d’intégration architecturale (PIIA).
Le comité de démolition aura lui aussi son mot à dire, tout comme la MRC des Maskoutains et le ministère de la Culture puisque cette maison a été construite avant 1940.
Un projet de longue haleine
La directrice générale du Collège Saint-Maurice mentionne que la démolition de cette maison figure dans le plan directeur réalisé avant que les Sœurs cèdent leurs installations au Collège en juin 2023. Celui-ci devait déterminer si l’espace était suffisant pour accueillir le projet de complexe multidisciplinaire où s’installeront La Petite Académie, une garderie ainsi que des organismes communautaires. L’ensemble du terrain, incluant la portion qui sera libérée par la démolition de l’immeuble, servira à aménager deux cours extérieures, un plateau sportif et un espace de stationnement.
De grandes lignes du projet restent à définir, selon Mme Gamache. Aux dernières nouvelles, les deux dernières sœurs préparaient leur départ du couvent.
L’acquisition du couvent par le Collège Saint-Maurice devrait se concrétiser d’ici la fin de l’année, mais la congrégation religieuse devrait conserver des bureaux administratifs sur place.
Mme Gamache rappelle que les travaux de l’ensemble du projet devraient être terminés entre 2028 et 2030.