Les Maskoutains se rappellent probablement davantage de Louise Cordeau l’avocate, puisqu’elle a exercé en cabinet privé à Saint-Hyacinthe dans les années 1980 et 1990. Déjà, elle cumulait les implications dans la communauté. Elle a notamment présidé l’Association des avocates et avocats du district de Saint-Hyacinthe, l’Amicale des anciennes du Collège Saint-Maurice et par la suite son conseil d’administration. Louise Cordeau a également cofondé La Petite Académie, réalisation dont elle est toujours bien fière. Sous l’impulsion de parents engagés, elle cherchait alors à « bonifier l’offre scolaire » à Saint-Hyacinthe.
Être avocate à ce moment voulait dire évoluer dans un monde majoritairement masculin, mais elle ne l’a jamais vécu comme un obstacle. « À travers ma formation, j’ai appris à prendre ma place et j’ai toujours cru que tout était possible. Finalement, c’est tout simplement en faisant mon chemin que j’ai gravi les échelons », analyse-t-elle aujourd’hui.
Avec un baccalauréat en relations industrielles et un autre en droit, l’avocate voulait d’abord s’adonner au droit du travail, mais « je savais que je ne finirais pas ma carrière dans un bureau d’avocat », s’est-elle rappelée.
La politique de père en fille
En 1994, cette intuition se concrétise puisqu’elle fait son entrée dans l’univers politique, « un monde fascinant » dit-elle, en tant que directrice de cabinet du président de l’Assemblée nationale, qui était alors Roger Bertrand, député péquiste de Portneuf.
Elle reconnaît l’influence de son père dans son incursion en politique. Fabien Cordeau a été conseiller à la Ville de Saint-Hyacinthe, puis député de l’Union nationale dans le comté de 1976 à 1981.
Elle est finalement restée à l’Assemblée nationale presque une dizaine d’années, suivant ensuite Jean-Pierre Charbonneau, député péquiste de la circonscription voisine, alors qu’il était président de l’Assemblée nationale, puis ministre de la Réforme des institutions démocratiques et des Affaires intergouvernementales canadiennes.
En 2004, un autre changement de cap l’amène dans le monde des médias. « Je n’ai jamais eu de plan de carrière », admet-elle en riant, parlant de son parcours comme « unique, mais exceptionnel ». Louise Cordeau a été directrice à la station Radio-Canada de Québec avant de devenir éditrice et chef de la direction au Journal de Québec, poste qu’elle a occupé jusqu’à tout récemment.
En tout début de mandat, la nouvelle présidente du Conseil du statut de la femme s’est montrée très discrète sur la vision qu’elle entend apporter et les dossiers à prioriser. L’organisme gouvernemental de consultation et d’études a comme mission de promouvoir et défendre les droits et les intérêts des Québécoises.
Maskoutaine un jour…
Louise Cordeau s’était déjà fait connaître en s’impliquant dans plusieurs causes pour les femmes, dont la YWCA Québec, le comité sur les femmes du Barreau du Québec et l’Association des femmes entrepreneures du Québec. Elle est aussi derrière l’activité « Québec ville en rose », une campagne de financement au profit du Centre des maladies du sein du CHU de Québec au cours de laquelle de nombreux sites et monuments s’illuminent de rose. La 6e édition, qui s’est tenue en octobre dernier, a permis de récolter 173 200 $.
Bien installée dans la Capitale-Nationale, elle avoue cependant toujours garder un œil du côté de Saint-Hyacinthe. « J’aime suivre les gens que je connais », lance la fidèle abonnée du COURRIER.