Dans le contexte où Expression est appelé à devenir le Musée d’art et société d’ici quelques années, il fallait trouver une personne qui allait savoir naviguer à travers le courant durant cette période transitoire afin de poursuivre le travail déjà bien entamé par Marcel Blouin dans ce projet d’envergure. C’est là où la candidature d’Audrey Renaud s’est démarquée.

« Elle a le musée gravé sur le cœur, souligne le président du conseil d’administration, Daniel LeBlond, en entrevue avec LE COURRIER. C’est la personne qu’il nous fallait. Ça nous prenait quelqu’un de passionné, pas quelqu’un qui va faire ça de manière administrative. »

« On ne cherchait pas un nouveau Marcel, ça, c’est clair. Il a donné énormément, il a fait sa marque et il a mis au monde ce projet de musée, mais maintenant, c’est une autre étape qui s’en vient dans laquelle on veut investir de l’énergie rapidement », poursuit-il.

Pour Audrey Renaud, cette opportunité est celle dont elle a rêvé toute sa vie. « Je suis originaire de Saint-Hyacinthe et j’ai toujours dit que le milieu muséal devait être présent à Saint-Hyacinthe. On a la chance d’avoir Expression depuis 40 ans ici et c’est vraiment un milieu qui m’intéresse énormément. Quand j’ai vu ce poste s’ouvrir avec le départ de Marcel, ça m’a permis de sauter sur l’occasion et d’avoir la chance de m’insérer dans la suite du parcours muséal », affirme-t-elle.

Pas moins de 25 candidatures ont été soumises au comité formé pour trouver la personne qui allait succéder à Marcel Blouin à la direction générale. De ce nombre, six candidats se sont rendus au processus d’entrevue, indique M. LeBlond.

« Ce qui a séduit le comité avec Audrey, c’est son expérience, sa jeunesse – c’est important de le dire parce qu’on a besoin de sang nouveau pour les prochaines années – et son désir d’être reliée à ce musée en devenir. Même dans sa vie, on sent que c’est une étape importante », mentionne le président du CA.

De 2012 jusqu’à tout récemment, Audrey Renaud a été à l’emploi de la Maison des peuples autochtones de Mont-Saint-Hilaire en tant que responsable des services administratifs et éducatifs. Auparavant, elle a aussi travaillé à la Maison nationale des Patriotes à Saint-Denis-sur-Richelieu pendant quelques années.

« Pour moi, les vacances, c’est visiter des musées. Quand je vais quelque part, la première chose que je regarde, ce sont les musées qui s’y trouvent pour aller les visiter. Je ne vais pas juste voir les expositions, j’aime aussi éplucher les sites Internet des musées pour voir les différentes activités qu’ils offrent. »

En poste depuis le 4 mars, la Maskoutaine pourra compter sur l’expertise de Marcel Blouin durant quelques semaines, jusqu’à son départ officiel à la retraite (ou semi-retraite, ce sera à suivre) à la fin avril.

« Ce n’est pas partout qu’on a cette chance, quand on arrive, d’avoir à nos côtés la personne qui quitte et qu’elle le fasse de façon tellement positive, en étant heureuse de transmettre ses connaissances. Je suis choyée d’arriver dans ce contexte », reconnaît Audrey Renaud.

Même si Marcel Blouin occupait les fonctions de directeur général et artistique du centre d’exposition, le poste pourvu par sa successeure est seulement pour la direction générale pour le moment.

« Les choix [artistiques] de la galerie sont déjà faits pour les deux prochaines années, donc ça laisse le temps à Audrey de faire son arrivée doucement et de voir comment ça va s’aménager. On n’est pas dans un état d’urgence », explique Daniel LeBlond.

Après autant d’années avec un même directeur général à sa tête, il va sans dire que l’organisme vivra un certain deuil avec le départ de Marcel Blouin. « Mais il faut en faire, des deuils, et surtout regarder vers l’avenir », conclut le président du CA.