C’est le conseiller municipal du district La Providence, Bernard Barré, qui a lancé le bal. Bien qu’il ait voté en faveur du budget, ce qui n’était pas arrivé depuis 2022, il a toutefois réitéré ses inquiétudes concernant la hausse de la masse salariale et la réorganisation des travaux publics proposée par la direction générale. Il a même qualifié la masse salariale de « monstre » dans le budget.
Le conseiller du district Saint-Thomas-d’Aquin, Guylain Coulombe, a renchéri, même s’il s’est aussi positionné en faveur du budget. « Je ne peux pas en vouloir à la direction générale. Elle a ses idées et veut amener la ville où elle le souhaite. Elle a ses idées de grandeur. Là où j’ai de la difficulté, c’est que c’est aux membres du conseil de prendre les décisions. Les membres du conseil votent pour ou contre les projets qu’elle amène. J’ai déjà mentionné que j’étais frileux pour le nombre d’employés, mais je ne serai pas là pour le prochain budget. »
« Quand vous parlez des idées de grandeur de la directrice générale, je ne suis pas d’accord avec vous, a répondu le maire de Saint-Hyacinthe, André Beauregard. Ce sont des restructurations de certains services qui sont proposées. On peut dire oui ou non. Elle répond aux attentes et aux aspirations du conseil municipal. Les attentes du conseil sont élevées. On veut toujours donner de meilleurs services. »
La réorganisation des travaux publics se décline sur quatre ans, totalisant la création de 35 nouveaux postes au total. L’année 2025 sera la deuxième année de ce plan durant laquelle la Ville compte créer une équipe de soir. Cela nécessitera l’embauche d’un poste-cadre et de neuf cols bleus permanents. Bien que la Ville prévoie une hausse du temps supplémentaire de 102 000 $ en 2025, elle estime que cette équipe permettra de réduire le recours au temps supplémentaire à long terme.
En plus de ces 10 postes permanents, Saint-Hyacinthe compte créer un autre poste-cadre et huit postes temporaires. Cela représente une hausse du poste budgétaire de la masse salariale de 804 000 $ pour les postes permanents et de 599 000 $ pour les postes temporaires.
L’ensemble de la masse salariale connaîtra une augmentation de 2 954 043 $ (9,3 %) pour atteindre 40 847 454 $ en 2025. Les autres augmentations touchent les indexations aux conventions collectives, les ajustements, les promotions ou les remplacements ainsi que l’embauche de personnel d’élection. La proportion de la masse salariale dans l’ensemble du budget a toutefois diminué, passant de 25,9 % en 2024 à 21 % en 2025.
Des postes budgétaires peu flexibles
À l’exception des postes budgétaires dédiés à la gestion des matières résiduelles (-5,21 %) et au Service de la gestion des eaux usées et de la biométhanisation (-1,9 %), toutes les autres dépenses connaîtront des hausses.
« Ce qu’il faut retenir, c’est que c’est un véritable casse-tête. On ne peut pas donner la même augmentation pour tous les postes budgétaires. Certains dépassent largement l’IPC [Indice des prix à la consommation]. On doit donc dégager des sommes dans d’autres services », tient à préciser la directrice générale, Chantal Frigon.
Les années précédentes, la Ville de Saint-Hyacinthe se comparait à l’IPC du mois d’octobre, qui mesure la variation moyenne des prix de détail d’un mois précis au même mois l’année précédente, afin de présenter son budget et la variation du compte de taxes. Selon l’Institut de la statistique du Québec, l’IPC du mois d’octobre se situait à 1,5 %. La Ville a préféré faire un calcul « maison » de la moyenne des IPC du mois de janvier 2024 au mois d’août 2024 pour comparer son budget, ce qui résulte à une inflation de 2,7 %, selon ses propres calculs.
La quote-part de la MRC des Maskoutains augmentera de 3,35 % pour atteindre 2 787 111 $ en 2025. La hausse est principalement causée par les dépenses liées au transport adapté et collectif qui coûte plus cher d’environ 230 000 $ . D’un autre côté, la Ville a pu mettre la main sur une subvention de 875 000 $ qui lui permettra de financer le transport en commun urbain. Le transport local et régional représente, respectivement, des dépenses de 2 M$ et de 1,8 M$.
Le budget pour le Service des loisirs connaîtra une bonification de 20 % en 2025, pour s’élever à 16,8 M$. La Ville compte élargir l’offre d’accompagnement dans les camps de jour et prolonger la saison des baignades de deux semaines pour les piscines extérieures.
Saint-Hyacinthe a aussi bonifié les investissements pour la construction de logements abordables. Un total de 1 940 000 $, soit une hausse de 30 %, sera dédié au logement social. Il est déjà affecté aux projets Biophilia et à la Place Dessaulles.
Les services de la Sûreté du Québec coûteront 13,4 M$ en 2025, soit une hausse de 6 %. La Ville déboursera aussi 8 011 493 $ pour son Service de sécurité incendie, ce qui représente une hausse de 4,25 %.
« Nous avons la profonde conviction d’avoir fait nos devoirs. Nous avons cherché à faire preuve de pragmatisme en resserrant les dépenses là où c’était possible, en projetant nos dépenses en fonction des résultats antérieurs, en revoyant dans certains cas les priorités d’intervention et en tentant d’identifier des sources de revenus additionnelles », conclut le maire Beauregard.