28 mai 2020 - 14:12
Une nouvelle consultation écrite
Par: Rémi Léonard
Le futur Quartier M fait présentement l’objet d’une consultation écrite sur le site de la Ville de Saint-Hyacinthe. Capture d’écran

Le futur Quartier M fait présentement l’objet d’une consultation écrite sur le site de la Ville de Saint-Hyacinthe. Capture d’écran

Après le projet de reconstruction de la Place Frontenac, c’est maintenant tout un nouveau complexe immobilier qui est soumis à une démarche de consultation écrite à la Ville Saint-Hyacinthe, faute de pouvoir organiser une rencontre citoyenne en personne compte tenu du contexte actuel. Il s’agit du futur Quartier M, le projet du Groupe Robin prévu sur le vaste terrain longeant l’avenue des Grandes-Orgues, dans le district Bois-Joli.

En fait, la consultation est déjà commencée et les citoyens ont encore jusqu’au 4 juin pour y participer. Une vidéo explicative du projet (voir autre texte) a été mise en ligne cette semaine dans la section « Consultations publiques » du site web de la Ville. C’est par l’envoi de lettres par la poste aux résidents du secteur que la Ville a fait connaître cette démarche.

Puisqu’il n’y a pas eu d’avis public à cet effet et que la durée n’est pas la même que pour les autres consultations écrites (15 jours), la démarche n’est pas formellement associée à un changement réglementaire, mais vise plutôt à remplacer la rencontre d’information qui devait se tenir entre les résidents du secteur, les représentants de la Ville et le promoteur. Elle avait été promise par les élus en mars après que des citoyens furent venus exprimer certaines inquiétudes quant à la densification du secteur.

Comme une lettre à la poste

En parallèle, une dizaine de consultations écrites ont également été lancées cette semaine, la plupart pour des dérogations mineures qu’on retrouve toutes dans la section consacrée aux avis publics sur le site de la Ville. Un formulaire permet d’y écrire directement son commentaire, mais il est toujours possible de le faire parvenir par courriel ou par la poste également.

Pour l’instant, seul le projet de reconstruction de la Place Frontenac a déjà passé par ce nouveau processus alternatif. Les élus ont en effet approuvé les dérogations pour rendre le projet réalisable lors de la séance du conseil du 19 mai, tenue à huis clos. À ce moment, aucune indication sur l’apport de cette consultation n’avait été donnée. Les participants n’ont pas non plus reçu de réponse à la suite de leur participation, si ce n’est qu’un avis de réception, a indiqué Françoise Pelletier, l’une des citoyennes qui ont pris part au processus. Lors de l’adoption des dispositions en séance, la résolution affirmait simplement que « le conseil a pris connaissance des commentaires reçus ».

Mme Pelletier a dit trouver « heurtant » que le conseil passe de manière aussi expéditive sur le contenu de la consultation et se demande même « pourquoi on l’a fait, au fond ». Ce n’est rien pour encourager la participation des citoyens, a-t-elle conclu.

Ce n’est finalement qu’une semaine plus tard que les avis citoyens transmis dans le cadre de cette démarche ont été mis en ligne. On sait maintenant que seuls cinq avis ont été reçus, et que les préoccupations rejoignent ce qui avait été évoqué durant la période de questions, à savoir la hauteur du bâtiment (2) et le caractère abordable des futurs logements (3). Un autre avis renferme plutôt une suggestion architecturale.

Pour un véritable dialogue

Dans le cas de la consultation en cours sur le Quartier M, la Ville s’est toutefois engagée à répondre rapidement aux participants, selon ce qu’indique la lettre envoyée aux portes du quartier. Joint par LE COURRIER, l’ancien représentant du secteur Bois-Joli au conseil municipal, Alain Leclerc, s’explique mal « l’empressement » de la Municipalité dans ce dossier, alors qu’il dit constater qu’il y a toujours de l’inquiétude chez des résidents du secteur adjacent.

Appelant le conseil à ne pas « sauter les étapes », il rappelle qu’il faut nécessairement qu’il y ait un dialogue avec les citoyens pour s’assurer d’une certaine acceptation. Il lance ainsi un avertissement aux élus, dont plusieurs anciens collègues : « il ne faut pas se servir d’une situation exceptionnelle pour passer outre les droits démocratiques des citoyens ».

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