C’est la Dre Aurore Trela, chef de l’urgence de l’Hôpital Honoré-Mercier, ses deux cogestionnaires médicales, les Dres Raphaëlle Lévesque et Marie-Claude Caissie, ainsi que le Dr Jocelyn Dodaro, du département des urgences du Centre intégré de santé et de services sociaux (CISSS) de la Montérégie-Est, qui ont fait visiter les nouveaux locaux au ministre de la Santé, Christian Dubé, et à la députée de Saint-Hyacinthe, Chantal Soucy.
Ils avaient gardé la meilleure nouveauté pour la fin, soit la zone d’évaluation rapide. Il s’agit d’un espace composé de sept fauteuils qui permettra à deux infirmières de traiter rapidement des patients en grande douleur comme lorsqu’ils souffriront à l’abdomen ou auront une pierre au rein. Le transfert se fera automatiquement après le triage pour ces patients de priorités deux et trois. D’ailleurs, le nombre de salles de triage passe de deux à trois. Elles seront désormais fermées et toutes munies d’une balance pédiatrique. « Le but de la zone est de travailler auprès des patients ambulatoires [ceux qui peuvent marcher] afin d’essayer de désengorger notre salle d’attente et de respecter les délais de prise en charge », a expliqué la Dre Trela.
Outre cette nouveauté importante, la nouvelle urgence sera divisée en trois sections principales lors de la prise en charge. Les 10 premiers cubicules seront consacrés aux patients ambulatoires. De ce nombre, trois seront spécialisés. Par exemple, un sera réservé à la gynécologie pour y recevoir notamment les victimes d’agression sexuelle. Un autre servira pour les chirurgies mineures et le cubicule numéro quatre sera dédié à la clientèle pédiatrique.
La seconde zone est celle de choc. Elle comprend quatre salles de réanimation situées directement en face de l’entrée des ambulances. Deux salles sont à aire ouverte face au bureau des médecins et deux autres à pression négative, ce qui constitue une nouveauté. Ces dernières pourraient permettre de recevoir, par exemple, un patient atteint de l’Ebola et ainsi éviter la contamination d’autres personnes. D’ailleurs, c’est la pandémie qui a amené une restructuration en démontrant l’importance des salles à pression négative. Les salles de réanimation sont également munies de colonnes mobiles qui peuvent être approchées du patient afin de rendre l’espace plus ergonomique.
La troisième zone est celle des salles d’observation. Elles sont au nombre de 26, comme par le passé. Comparativement à celles de l’ancienne urgence, elles sont fermées par des portes et non des rideaux. Elles sont aussi plus lumineuses et un fauteuil gériatrique est installé dans chacune d’elle. Une infirmière sera attitrée à cinq patients. Elles seront 17 dans le jour et feront équipe avec cinq préposés aux bénéficiaires, trois commis et quatre médecins.
« Les infirmières vont être dans un lieu beaucoup plus ergonomique, beaucoup mieux pensé et organisé. Clairement, elles vont gagner du temps. L’urgence sera aussi plus adaptée pour les usagers », a affirmé la Dre Trela.
« Cette urgence sera vraiment numéro un pour les usagers. Elle permettra de mieux conserver la confidentialité et de prévenir la contamination », s’est réjouie la Dre Lévesque, qui travaille à l’urgence de l’Hôpital Honoré-Mercier depuis 2007 et travaille sur son déménagement depuis plus d’un an.
Sa collègue Dre Caissie, qui pratique à l’urgence depuis 2018, est aussi emballée par les changements apportés, mais a tenu à préciser que cela influencera le travail au quotidien et que la communication au sein de l’équipe sera essentielle. Néanmoins, cinq simulations, impliquant le personnel préhospitalier et les infirmières, ont été réalisées et tout a tourné rondement. D’ailleurs, tous les médecins auront désormais des téléphones mobiles. Le défi reste toutefois de trouver un deuxième médecin de nuit, car le travail est trop considérable pour une seule personne dans cet immense nouvel espace.
Transparence
Afin de mieux informer les patients, le système d’inscription fonctionnera avec un horodateur pour les personnes qui arrivent d’elles-mêmes et un autre pour les ambulances. Au triage, le billet sera attitré au dossier du patient et son rang apparaîtra sur un écran dans la salle d’attente. « Ça va aussi permettre de sensibiliser les patients concernant les alternatives à l’urgence », a mentionné la Dre Trela.
Le ministre de la Santé a aussi tenu à souligner le travail de la députée Chantal Soucy, qui a commencé à travailler sur le dossier alors qu’elle se trouvait dans l’opposition et que les libéraux étaient au pouvoir.
« Ce fut mon premier gros dossier en tant que députée et je me suis impliquée à fond. Ce n’était pas un dossier gagné d’avance en raison des restrictions budgétaires et puisque Honoré-Mercier n’était pas le seul hôpital au Québec à avoir des besoins et n’était pas le premier sur la liste des priorités. Il fallait avoir des arguments solides et convaincants pour pouvoir présenter le dossier au ministre de la Santé de l’époque. C’est dans ce genre de dossier que l’expression “faire de la politique” prend tout son sens », a conclu Chantal Soucy.