5 mai 2022 - 07:00
« Une nuit d’enfer » – Claude Cadieux, responsable de la Croix-Rouge
Par: Le Courrier
C’est impuissants que les 29 locataires de l’ancien Hôtel Ottawa ont regardé leur foyer périr dans les flammes. Photo Adam Bolestridge

C’est impuissants que les 29 locataires de l’ancien Hôtel Ottawa ont regardé leur foyer périr dans les flammes. Photo Adam Bolestridge

« L’enfer », c’est la façon dont le responsable de l’équipe maskoutaine de la Croix-Rouge, Claude Cadieux, a décrit la nuit qui a vu s’enflammer l’ancien Hôtel Ottawa. Accompagné de quelques bénévoles, il s’est porté au secours d’une vingtaine de résidents.

Sept bénévoles de la Croix-Rouge maskoutaine et trois de Granby sont venus en aide aux sinistrés pendant la nuit. L’équipe a secouru pas moins de 24 foyers durant l’intervention majeure. « Secourir autant de gens dans des conditions comme celle-là, ce n’est jamais facile », a confié M. Cadieux. Avec la vitesse à laquelle les flammes se sont propagées, certains résidents ont dû sortir rapidement de l’immeuble avec seulement une robe de chambre sur le dos. Plusieurs ont même laissé derrière leurs cartes d’identité et leur porte-monnaie.

L’organisme s’est assuré de couvrir les besoins de base des sinistrés en leur offrant des vêtements et de la nourriture. Il a offert à plusieurs sinistrés l’opportunité de séjourner pour trois nuits à l’hôtel Holiday Inn de Saint-Hyacinthe, le temps de trouver une alternative.

À partir de la quatrième nuit, la responsabilité de trouver un refuge aux sinistrés revenait à la Ville de Saint-Hyacinthe. « Ça va bon train en ce qui a trait aux relocalisations », mentionne Claude Cadieux.

On ne connaît pas encore les chiffres officiels, mais la grande majorité des sinistrés se sont trouvé un toit pour le moment, que ce soit chez un ami, de la famille ou bien dans un nouveau logement. Cela expliquerait que, lors d’une réunion avec des organismes de la région tenue lundi matin afin de discuter avec les sinistrés des options qui s’offrent à eux concernant leur relocalisation, personne ne se soit présenté.

Selon le coordonnateur par intérim de Logemen’mêle, Daniel Rondeau, une à dix personnes devraient venir cogner aux portes de l’organisme dans les prochains jours dans l’espoir de trouver un possible toit permanent. Avec le déficit de logements que connaît actuellement Saint-Hyacinthe, M. Rondeau estime que le défi sera de taille.

Tout perdre

Sans assurances, un des sinistrés rencontrés par LE COURRIER a confié avoir tout perdu dans l’incendie, y compris quelques objets de valeur.

« J’ai même perdu mes deux chats dans l’incendie, dit-il, abasourdi par les récents événements. Je commençais à peine à m’endormir quand j’ai entendu l’alarme. Je n’y ai pas cru sur le coup, car il y a eu plusieurs fausses alertes au fil du temps dans l’immeuble. C’est quand le concierge a commencé à courir un peu partout dans le corridor que j’ai réalisé que c’était du sérieux. Le concierge criait : “Sortez! Le feu est pris en arrière!” »

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