Il s’agirait d’un homme âgé dans la quarantaine désorganisé et dépressif, selon ce qu’a appris LE COURRIER au cours des derniers jours.
Les policiers auraient en effet retracé le propriétaire du logement que louait la présumée victime à l’aide de pièces d’identité retrouvées à proximité des ossements.Du côté policier, on refuse toutefois de confirmer cette information tant et aussi longtemps que les analyses d’ADN ne seront pas complétées.« Même si les pièces d’identité ont été retrouvées sur les lieux, il n’est pas impossible qu’elles soient falsifiées, volées ou encore sans lien avec la victime », précise Ingrid Asselin, porte-parole pour la Sûreté du Québec (SQ). Des délais, variant de quelques semaines à plusieurs mois, sont à prévoir avant d’obtenir la confirmation des résultats. L’enquête est donc toujours en cours.L’homme rencontré par les policiers se dit cependant convaincu que les ossements retrouvés à Saint-Hyacinthe sont bien ceux de son ancien locataire.« Il avait perdu son emploi, ne s’alimentait plus suffisamment et manifestait de graves problèmes psychologiques depuis les derniers mois. En plus, il n’avait pas de famille, sauf une soeur qui est très éloignée », a expliqué le propriétaire qui éprouvait beaucoup de sympathie pour son ancien locataire et qui a tenté de l’aider de son mieux.Il souligne qu’à la fin du mois d’avril, l’homme en question avait lui-même demandé à être hospitalisé, conscient que son état se détériorait. Il aurait été transporté en ambulance au centre hospitalier Honoré-Mercier de Saint-Hyacinthe. Selon son logeur, c’est à ce moment que la situation a dégénéré. « Il a passé plus de 24 h sur une civière à l’urgence, sans s’alimenter. Après cela, il m’a téléphoné pour que je vienne le chercher, mais je lui ai fortement suggéré de demeurer à l’hôpital, où il pourrait obtenir les soins appropriés. »C’est en téléphonant à l’urgence le lendemain qu’il a appris que son locataire avait reçu son congé. « Après sa sortie de l’hôpital, je n’ai plus eu de nouvelles de lui, jusqu’à ce que la police frappe à ma porte. Je ne comprends pas que le personnel de l’hôpital ne l’ait pas suivi plus attentivement. Il représentait une menace pour lui-même. Il était désespéré et son jugement était affecté », assure ce témoin. Du côté du Centre de santé et de services sociaux Richelieu-Yamaska (CSSSRY), on explique que lorsque le médecin responsable autorise le congé d’un patient, c’est qu’il juge que celui-ci est apte à quitter l’établissement. À l’exception d’un ordre du tribunal, il n’existe aucune possibilité pour le personnel du centre hospitalier de retenir quelqu’un contre son gré, mentionne Martine Lesage, conseillère en communication pour le CSSSRY.