3 novembre 2022 - 07:00
Un an après les élections municipales à Saint-Hyacinthe
Une première année pour déterminer les priorités
Par: Sarah-Eve Charland
https://lecourrier.qc.ca/une-premiere-annee-pour-determiner-les-priorites/

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Même s’il s’affiche dans la continuité de l’ancien conseil municipal, le maire de Saint-Hyacinthe, André Beauregard, qui fêtera son premier anniversaire à la mairie, a tout de même tenu à mettre sa couleur en laissant une grande place aux conseillers municipaux, au risque de se retrouver sur une pente glissante.

Le 7 novembre, cela fera un an qu’il a obtenu la confiance de la population maskoutaine pour devenir premier magistrat. Il avait réalisé trois mandats en tant que conseiller du district Douville avant de tenter sa chance à la mairie de Saint-Hyacinthe.

« C’est complètement différent. En tant que conseiller, on n’a pas tout le temps l’information en temps réel. Ça passe par l’administration et le maire. Je m’attendais à ce que ce soit une job plus exigeante que celle de conseiller. Et effectivement, ça l’est. J’aime ça aller aux événements et aux activités. Je réponds souvent oui aux invitations. Je suis très présent et j’aime ça », mentionne-t-il.

Dès son assermentation le 12 novembre 2021, le maire Beauregard a annoncé vouloir laisser une plus grande place aux conseillers municipaux. « On m’en remercie d’ailleurs. Les conseillers ont plus de temps pour répondre aux citoyens. Ce n’est pas juste le maire ou la direction qui doit répondre. Ça peut être glissant dans certains cas, mais ça vient avec l’opportunité de débattre. On n’est pas une équipe politique, mais le but est de prendre les meilleures décisions », souligne-t-il.

Les discussions se sont enflammées en séance du conseil à quelques reprises au cours des derniers mois, dont une fois où le ton a monté entre deux conseillers et le maire au sujet de la disparition de la bretelle en dessous du pont Barsalou. Pour M. Beauregard, les débats demeurent sains en général.

« Il y avait aussi des débats à l’époque de Claude Corbeil ou de Claude Bernier. On apprend avec le temps. Dans les plénières, il y a toujours eu des débats. Ils sont toujours sains. C’est dans le but de faire avancer les dossiers dans le meilleur sens. Chacun a droit à sa position et à son point de vue. C’est normal qu’on ne soit pas tous d’accord. On ne vient pas tous du même milieu. »

Établir les priorités du mandat

Dans l’optique d’impliquer davantage tous les membres du conseil, les élus se sont réunis au printemps pour élaborer les priorités 2022-2025 sous le thème « Saint-Hyacinthe, engagée dans un avenir durable ». Cette démarche, qui a été réalisée pour une première fois à Saint-Hyacinthe, est l’une des plus grandes fiertés du maire au terme de sa première année.

« On a pu prioriser des choses. On a décidé de réaliser des projets qu’on a sur la table depuis longtemps et de faire des choix. Il y a des choses intéressantes qu’on ne pourra pas réaliser dans le présent mandat. On a priorisé la promenade Gérard-Côté et le pôle culturel. L’autre problématique, c’est l’inflation. On le voit quand on donne de nouveaux contrats. C’est souvent 10 %, 30 % ou même 40 % d’augmentation. Tout coûte plus cher », ajoute-t-il.

Les maquettes des premières phases de la promenade Gérard-Côté ont été dévoilées. Bien que des élus eussent mentionné une volonté de réduire la facture, la Ville a confirmé viser encore un budget de 33 M$.

« Certaines choses ont été épurées pour permettre de baisser les coûts. On va y aller par phase. On essaie d’aller chercher d’autres subventions de Québec et d’Ottawa. Certaines choses ont été simplifiées. On avait donné comme consigne à la firme que le projet ait un effet “wow”, mais à moindre coût. Les professionnels ont travaillé dans ce sens-là », poursuit le maire.

À plusieurs reprises, André Beauregard a interpellé les gouvernements provincial et fédéral pour qu’ils injectent plus d’argent dans des projets municipaux. « Je le répète souvent, reconnaît-il. J’ai de très bonnes relations autant avec Simon-Pierre Savard-Tremblay [fédéral] que Chantal Soucy [provincial]. Tout comme nous, ils travaillent beaucoup pour aider Saint-Hyacinthe. Je sens une très grande collaboration de leur part. »

Les premiers défis

Dans les premiers dossiers de son mandat, on se rappelle l’achat de l’aéroport de Saint-Hyacinthe par un organisme à but non lucratif (OBNL). Quelques semaines avant son élection, la Ville avait renoncé à acheter les installations. Le nouveau conseil municipal a choisi de conclure une entente qui prévoit une aide financière de 2 M$ sur 20 ans et l’engagement de la Ville à assumer un prêt représentant la moitié des investissements pour la réfection de l’aéroport.

« Les détracteurs nous disaient que l’aéroport avait une vocation essentiellement récréotouristique, mais ce n’est pas ce qui nous a été démontré. Je suis convaincu qu’on a trouvé la meilleure solution avec la création de l’OBNL. On les aide. Ils travaillent très fort bénévolement. Si on avait acheté l’aéroport, cela aurait coûté plus cher », maintient M. Beauregard.

Ce dernier assure que toutes les décisions sont prises en considérant la capacité de payer des contribuables. Le plafond symbolique de la dette à l’ensemble de la population a été fixé à 92 M$. « On le garde toujours en tête. C’est ce qui nous guide dans nos décisions. On garde le cap sur le 92 M$. »

La prochaine année se déroulera dans l’esprit de la continuité. Le conseil municipal se concentrera sur les dossiers déjà sur la table tout en restant à l’affût des opportunités et des programmes de subvention. « On a un conseil municipal réfléchi. Il travaille le mieux possible ensemble. C’est ce qui fait la force de notre conseil municipal. J’essaie d’être le chef d’orchestre, de donner la parole et de faire les meilleurs choix possible », conclut le maire de Saint-Hyacinthe.

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