21 mars 2024 - 03:00
Décortiquer la crise du logement en Montérégie
Une première pièce de théâtre à saveur sociale pour Charles Prémont
Par: Adaée Beaulieu
Le Maskoutain Charles Prémont pourra faire la mise en lecture de sa première pièce de théâtre, Avoir un toit, sur le thème de la crise du logement, grâce à une subvention de 19 000 $ du Conseil des arts et des lettres du Québec. Photo François Larivière | Le Courrier ©

Le Maskoutain Charles Prémont pourra faire la mise en lecture de sa première pièce de théâtre, Avoir un toit, sur le thème de la crise du logement, grâce à une subvention de 19 000 $ du Conseil des arts et des lettres du Québec. Photo François Larivière | Le Courrier ©

Auteur de quatre romans, scénariste et journaliste, le Maskoutain Charles Prémont a décidé de présenter sa quête journalistique pour témoigner des dessous de la crise du logement en Montérégie sous forme de pièce de théâtre. Grâce à une subvention de 19 000 $ du Conseil des arts et des lettres du Québec (CALQ), il présentera une mise en lecture de sa pièce Avoir un toit dans quatre bibliothèques de la région au printemps ou à l’été 2025.

Pour Charles Prémont, écrire un texte était trop restrictif pour un sujet aussi complexe. C’est pourquoi il a choisi le médium de la pièce de théâtre qu’il a décidé d’explorer il y a quelques années et qu’il a beaucoup apprécié. Il désirait alors écrire une pièce de théâtre sur la maladie d’Alzheimer dont souffrait son père. En 2019, il a donc réussi à obtenir une bourse pour que le comédien François Chénier lui apprenne l’écriture théâtrale. Son projet s’est concrétisé, mais il n’a jamais rendu cette pièce de théâtre publique. Il a également décroché récemment un diplôme en scénarisation de l’École nationale de l’humour.

Cette fois, Charles Prémont a décidé de se pencher sur un sujet d’actualité aux mille facettes. « J’ai la chance d’avoir une maison, mais comme tout le monde, je vois ce qui se passe », a déclaré l’artiste. Deux événements ont influencé son choix. D’abord, il a été marqué par l’histoire d’un itinérant mort dans une toilette sèche à Montréal pendant la pandémie. « Il a trouvé le seul toit à sa disposition et il a eu une fin tragique. Nous ne pouvons pas trouver plus abjecte et absurde », a-t-il déploré, en rappelant qu’au Québec, ne pas avoir de toit l’hiver peut provoquer des décès. C’est pourquoi il s’est demandé si avoir un toit est un droit ou un privilège.

Il désirait toutefois aller au-delà des histoires d’horreur à Montréal alors qu’il constatait la réalité de l’itinérance au centre-ville de Saint-Hyacinthe ainsi qu’à Granby d’où il vient. Ensuite, son propre ami a également eu de la difficulté à se trouver un logement à Saint-Hyacinthe lorsqu’il a quitté Montréal il y a un an. « On décrit la crise du logement comme étant un problème dans les grands centres, mais ce n’est pas propre aux grandes agglomérations », a-t-il mentionné.

Dans sa pièce, il relatera une douzaine d’entrevues qu’il aura réalisées sur le sujet. Il jouera son propre rôle, et les comédiens Charles-André Gaudreau et Eugénie Beaudry joueront ses interlocuteurs. Dans son périple qu’il vient d’amorcer pour recueillir des confidences, il abordera les effets de la crise du logement sur les individus et la façon de fonctionner du système pour qu’il en soit venu à ce point de non-retour, alors que la crise existe depuis longtemps et n’est pas près de se résorber, selon ses recherches. Des pistes de solutions seront aussi soulevées.

« J’aime que mes œuvres aient un propos. C’est une crise qui affecte tout le monde et dont nous ne voyons pas le bout, alors je crois vraiment que c’est d’intérêt public », a-t-il affirmé.

Il s’est réjoui que la bibliothèque T.-A.-St-Germain ait été la première à accepter de présenter la mise en lecture de sa pièce. Les autres qui ont fait le pas sont la Maison de la culture Villebon à Beloeil et les bibliothèques de Saint-Jean-sur- Richelieu et de Brossard.

Entre-temps, il continue d’élaborer son balado qui se déroule au Moyen-Âge, en partenariat avec l’entreprise montréalaise Pixel Audio, œuvrant notamment dans les jeux vidéo. Ce projet se concrétise aussi grâce à une subvention du CALQ obtenue en 2022.

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