La néodémocrate a été bien occupée à Ottawa durant les 26 semaines de travaux parlementaires, ses responsabilités de porte-parole adjointe en matière de santé l’ayant propulsée dans le débat sur l’aide médicale à mourir, l’un des sujets chauds aux Communes ce printemps.
Elle avait également fait partie du comité mixte qui a entendu des témoins et formulé un rapport pour guider le gouvernement avant le dépôt du projet de loi. « C’est certain que c’est le sujet qui a teinté toute ma session », a-t-elle commenté en faisant son bilan.
Finalement adopté à la hâte – et sous bâillon – en toute fin de session, la députée Sansoucy s’est désolée de l’aboutissement de ce projet de loi. « J’ai finalement dû voter contre », a-t-elle dit en expliquant que les amendements de son parti, de même que ceux du sénat, ont été écartés.
Rappelant sa position, à savoir que l’aide médicale à mourir « est une question de droit », elle a réaffirmé que pour elle, le projet de loi C-14 est discriminatoire et propice à la contestation judiciaire, dont la première est d’ailleurs venue le 27 juin de la Colombie-Britannique.
Le lait de la discorde
Côté agriculture, la question du lait diafiltré américain a aussi été un enjeu pour Brigitte Sansoucy, qui a par exemple été à la rencontre des producteurs qui s’étaient rendus à Ottawa pour manifester.
Défendant le système actuel de gestion de l’offre, la députée argue que le ministre MacAulay aurait pu réglementer rapidement pour stopper l’entrée de protéines laitières à la frontière, mais elle déplore qu’il n’ait pas encore agi.
Elle n’a d’ailleurs pas manqué de critiquer le travail du gouvernement Trudeau, même si elle reconnaît son indéniable popularité. « C’est un gouvernement qui veut plaire à tout le monde, mais qui ne passe pas à l’action », a-t-elle critiqué. Les consultations lancées, certes nombreuses, mais pas nécessairement de qualité, font traîner les dossiers, a avancé la néodémocrate.
La « vraie » opposition
Jugeant que « peu de lois » ont été adoptées la dernière session, Brigitte Sansoucy a indiqué avoir « encore beaucoup d’attentes » envers le gouvernement libéral. Elle promet de le talonner, affirmant que « le NPD est la véritable opposition qui confronte le gouvernement face à ses promesses », puisque l’opposition officielle conservatrice est plutôt en faveur du statu quo, ayant été au pouvoir durant la dernière décennie, a-t-elle expliqué.
À travers les moments très médiatisés de la dernière session, comme la bousculade en chambre ou l’éviction de Thomas Mulcair par son parti, Brigitte Sansoucy s’est dite particulièrement déçue du dernier budget. « Un déficit de 30 milliards et on ne le voit même pas dans le comté. Rien en agriculture, rien pour les PME ou les petites municipalités », a-t-elle déploré. En misant sur la classe moyenne, le gouvernement a oublié les plus démunis, a-t-elle aussi accusé.
À venir
La députée Sansoucy prévoit rencontrer et écouter les citoyens dans la circonscription cet été, mais souhaiterait aussi que son bureau soit plus utilisé. « Comme député, on peut aider les citoyens, on est le pont avec les institutions », a-t-elle dit. Elle invite donc les gens à utiliser davantage ses « services », promettant par exemple de faire connaître les programmes gouvernementaux nouveaux ou sous-utilisés.
Une consultation aura également lieu en septembre sur la réforme démocratique, point qui sera à l’ordre du jour de la prochaine session. La députée de Saint-Hyacinthe-Bagot s’est déjà positionnée en faveur d’un mode de scrutin proportionnel mixte.
D’ici là, ce sera probablement dans des événements estivaux comme les fêtes de villages et les épluchettes que vous risquez de croiser Brigitte Sansoucy.