26 décembre 2013 - 00:00
Une question de respect?
Par: Martin Bourassa

C’est fait, l’Hôtel des Seigneurs est maintenant fermé.

Dans une proportion de 90 %, environ la moitié des quelque 200 employés syndiqués ont rejeté la dernière offre globale et finale de l’employeur. Une offre qu’ils ont au passage qualifiée « d’insuffisante, d’incomplète et d’irrespectueuse ».Comme si ces employés avaient des leçons de respect à donner.Et maintenant que fait-on? On fait royalement dur si vous voulez mon avis.Il faut d’abord cesser d’attendre et de tourner en rond. La Ville doit maintenant agir, elle qui n’a pas été tellement brillante dans ce conflit jusqu’ici. Si vous pensez le contraire, il faudrait dans ce cas m’expliquer la stratégie employée par la Ville.Pourquoi a-t-elle jonglé avec le gel et dégel du zonage, puis lancé haut et fort un ultimatum au 16 décembre, alors qu’elle savait que la fermeture, si fermeture il y aurait, ne serait pas officialisée avant le 22 décembre? En décidant de ne pas donner suite à son ultimatum et en repoussant toute décision à la fin janvier, elle a montré toute sa faiblesse, voire sa mollesse. Ce n’est pas tellement impressionnant.Parlant de ça, la sortie du maire Claude Corbeil dans la lettre que nous avons reproduite dans notre dernière édition m’a laissé, disons pantois.En particulier, le passage où il est dit que « différents investisseurs nous interpellent d’ailleurs en nous manifestant leur intérêt à discuter de la suite des choses. Par respect pour les deux parties en cause dans ce conflit, nous avons jusqu’à maintenant refusé de les rencontrer parce que nous croyons qu’il vous [syndicat et patron] est encore possible de vous entendre ». Si cela est vrai, ce n’est pas tellement fort.On a perdu un temps fou et précieux à ne pas regarder et analyser ces plans B, C ou D.Par respect pour les parties? Faites-moi rire! Je n’ai pas vu l’ombre d’une relation respectueuse dans les échanges entre les syndiqués et la Ville jusqu’ici.Le respect est à sens unique. Je m’excuse, mais quand j’entends le président du syndicat local dire au maire de Saint-Hyacinthe que tout ce qui concerne l’information donnée aux travailleurs et le fait de faire voter ou pas les syndiqués sur les offres patronales relèvent uniquement de la régie interne du syndicat, je trouve ça drôlement méprisant. Méprisant pour le maire et surtout pour la communauté maskoutaine tout entière qui voit son économie paralysée par cette maudite grève.Qui respecte depuis 14 mois les centaines de travailleurs de la restauration, des commerces de détail et des services qui souffrent elles aussi de ce conflit de travail, ces victimes collatérales et silencieuses de cet interminable conflit? Pour l’heure, la centaine de syndiqués n’ont pas l’air de tellement en pâtir, du moins pour 90 % de ceux-là.L’autre centaine encore moins puisqu’elle n’a même pas daigné se déplacer pour voter sur l’offre finale. Ils sont sans doute rendus ailleurs. Alors à la Ville de faire pareil.S’il est faux de prétendre que la Ville n’a rien fait dans ce conflit, il est quand même permis de se demander si elle a bien joué ses cartes. En ce qui me concerne, c’est davantage sur la suite des choses que nous pourrons en juger.

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