En fait, c’est à demi vrai puisque 53 % des élèves sont inscrits à cette rentrée pour le moins particulière, qui se fait sur une base volontaire, rappelons-le. Avec cette proportion, toutes les écoles pourront accueillir les élèves dans des classes à la disposition complètement revue pour respecter la distance de deux mètres à maintenir entre chaque personne, a confirmé cette semaine la directrice générale de la CSSH, Caroline Dupré.
La plupart des classes vont être limitées à 15 pupitres, le maximum d’élèves autorisé par groupe, et les classes plus petites en compteront moins puisque la « règle qui prévaut, c’est vraiment celle du deux mètres », a expliqué Mme Dupré. Toute une série de mesures est aussi appliquée dans le contexte actuel de pandémie, que ce soit pour favoriser le lavage fréquent des mains ou le nettoyage des surfaces et des objets avec lesquels les enfants et le personnel entrent en contact.
Les lieux communs comme les cafétérias, les bibliothèques et les gymnases seront par ailleurs fermés et les horaires des dîners et des récréations seront ajustés pour limiter les déplacements et les regroupements. Une fois tout ce travail de préparation accompli, le personnel aura ensuite le défi de faire appliquer sur le terrain les règles de distanciation aux enfants, une expérience jamais tentée auparavant dans nos écoles.
Protection accordée
La CSSH a statué qu’elle fournirait aux enseignants des masques réutilisables, deux chacun pour être précis. Pour ce qui est de l’école spécialisée René-Saint-Pierre, qui accueille des élèves qui vivent avec un handicap et une déficience ou une difficulté d’adaptation relative au comportement, elle reprendra elle aussi ses activités lundi, même si une gamme d’équipements de protection « plus complète » y sera déployée. Compte tenu des problèmes de santé de beaucoup d’élèves, la proportion de ceux qui retourneront en classe est toutefois plus faible, même si ceux d’âge secondaire seront quand même admis, contrairement au reste de la commission scolaire.
Par ailleurs, des arrangements ont aussi été pris pour que chaque immeuble (plusieurs immeubles sont parfois regroupés sous une même école) ait une direction sur place lors de la rentrée, a aussi précisé Caroline Dupré. La rentrée progressive par cycle, mesure permise récemment par le Ministère, ne sera pas non plus nécessaire à la CSSH, a-t-elle aussi spécifié.
Dans les faits, plusieurs écoles sont déjà en « rodage » puisque des services de garde d’urgence y sont actifs depuis cette semaine. Même s’il n’était pas obligatoire d’offrir ce service, les directions d’écoles ont toutes indiqué qu’elles étaient prêtes à prendre ce pas d’avance, a rapporté Mme Dupré. L’achalandage y est toutefois assez limité, avec environ cinq ou six enfants par école, a précisé la directrice générale.
Tout semble également en place du côté du transport scolaire, où on prévoit offrir lundi le service à un millier d’enfants, ce qui peut sembler beaucoup, mais ce nombre représente seulement 23 % de la clientèle habituelle, a indiqué Gaétan Dion, directeur de ce service à la CSSH. Il faut dire que les parents étaient encouragés à amener eux-mêmes leurs enfants à l’école pour éviter de surcharger le transport scolaire.
En effet, la distanciation de deux mètres exige un maximum de 11 ou 12 élèves par autobus, ce qui est tout de même faisable dans la situation actuelle, a rapporté M. Dion. Le fait que tout le secondaire soit encore à l’arrêt donne par ailleurs une certaine marge de manœuvre, a-t-il souligné.
Dans le réseau privé, La Petite Académie du Boisé reprendra elle aussi les classes lundi avec les mêmes mesures de protection. Un chapiteau sera même installé pour l’accueil du service de garde, a indiqué son directeur général, Martin Goyette, qui constate de son côté une participation assez élevée, avec 70 % de ses élèves qui reviennent en classe.