C’est tout sourire que la directrice générale par intérim du Cégep de Saint- Hyacinthe, Fanie-Claude Brien, nous a accueillis dans son bureau la veille de la rentrée des classes. Au lendemain, le 23 août, les couloirs se sont animés avec l’arrivée de près de 4500 élèves. « Aucun enjeu particulier ne me vient en tête. C’est une rentrée normale. Les gens sont contents de revenir. On a tout mis en œuvre pour bien accueillir les 4500 étudiants », lance-t-elle.
Au premier tour d’admission, le Cégep enregistrait un retard du nombre d’inscriptions comparativement aux années précédentes, mais qui a pu être rattrapé au deuxième et troisième tour. Au final, l’établissement compte une légère hausse, soit près de 50 étudiants de plus que l’année dernière pour la rentrée automnale, une statistique qui satisfait la directrice générale par intérim.
Cette légère hausse se situe toutefois en dessous de la moyenne provinciale. Selon la Fédération des cégeps, le nombre d’inscriptions dans les établissements collégiaux à travers la province est de 5,3 % supérieur à l’année dernière, ce qui correspond à la plus forte croissance de la population étudiante en 25 ans. Pour la région de la Montérégie, la hausse est de 7,7 %.
À Saint-Hyacinthe, le nouveau programme Techniques d’administration et de gestion a permis d’attirer une plus grande clientèle. Ce programme a remplacé Techniques administratives et est donné pour une première fois cet automne. Seulement trois cégeps ont été en mesure d’adapter leur programme pour offrir la formation, qui se décline en trois volets, dès cet automne. À titre comparatif, l’ancien programme avait attiré 125 étudiants à l’automne 2023. C’est plutôt 188 étudiants qui se sont inscrits à la nouvelle technique, soit une hausse de 50 %.
« On a sauté sur l’opportunité d’actualiser notre programme aux réalités du marché du travail. Toute l’équipe de travail a mis des efforts efficaces pour l’offrir dès cet automne. Le volet Gestion d’entreprise s’est montré d’ailleurs très populaire. On en est très heureux », ajoute-t-elle.
En 2021, les prévisions du Ministère estimaient que 5315 étudiants fouleraient les couloirs du Cégep de Saint- Hyacinthe d’ici la fin de la décennie. Pour l’automne 2024, la réalité fait état de 4324 étudiants. Le devis scolaire a toutefois été révisé par le ministère de l’Enseignement supérieur. Les prévisions du Ministère estiment que le Cégep accueillera plutôt 4731 étudiants en 2030. Malgré tout, le Ministère estime que le Cégep de Saint-Hyacinthe compte un déficit d’espace, mais n’a pas encore terminé ses évaluations pour déterminer la superficie qu’on devra ajouter pour accueillir tous les étudiants.
« Niveau espace, on est correct. Il y a de la place pour tous les étudiants. On n’est pas rendu à mettre des classes modulaires. Je ne dis pas qu’on ne se rendra pas là. Pour le moment, on se débrouille en maximisant les espaces et en agrandissant par l’intérieur. Après ça, c’est un enjeu de financement », dit-elle en ajoutant que le projet d’agrandissement est toujours en analyse auprès du gouvernement du Québec.
Au cours de l’année 2025, le Cégep de Saint-Hyacinthe pourrait lancer les travaux de rénovation de sa piscine. Ce chantier est évalué à près de 5,7 M$. Bien que le contrat pour les plans et devis a été donné, les détails ne sont pas encore ficelés. « On est en pourparlers avec le Ministère. On aimerait réaliser le projet en 2025, mais il reste beaucoup d’étapes à franchir. »
Recrutement sans pépin
Bonne nouvelle, la pénurie de main-d’œuvre ne semble pas avoir d’écho au Cégep de Saint-Hyacinthe pour cette rentrée. Il y aura un enseignant dans chaque classe, assure-t-elle. Le département des ressources humaines a diversifié ses méthodes d’affichage. Entre autres, des offres d’emploi étaient diffusées dans les salles du cinéma de Saint-Hyacinthe cet été.
« Quand on ouvre un poste, on a de belles candidatures. La majorité des postes professionnels et de soutien sont pourvus. Il reste un poste de cadre en processus d’embauche. On met tous nos efforts sur la réussite des étudiants. On a chacun un objectif commun et je crois que ça se reflète dans notre image », poursuit-elle.
Mme Brien n’a pas davantage d’information concernant l’enquête administrative tenue au cours de la dernière année que ce qui avait été mentionné par la ministre de l’Enseignement supérieur, Pascale Déry, en mai dernier lors d’un point de presse. L’enquête qui visait à faire la lumière sur les pratiques de gouvernance est terminée, mais les conclusions demeurent inconnues.