La propriétaire de la ferme La Fille du Roy de Sainte-Marie-Madeleine, Josée Roy, affirme que la saison des fraises est devancée, mais qu’elle sera plus courte que les autres années. « La chaleur du mois d’avril a réveillé nos plants plus tôt, mais beaucoup de fleurs ont été emportées par le gel de juin. Nos champs ne sont pas égaux partout », explique-t-elle.
Les producteurs maraîchers ont installé un système d’irrigation pour pallier la sécheresse causée par les rares tombées de pluie dans les champs. Une irrigation consiste en un apport artificiel d’eau douce sur des terres à des fins agricoles. C’est une forme de précipitation artificielle, souvent automatisée avec une irrigation par aspersion, mais aussi manuelle.
La saison est plus compliquée pour les petites semences, selon le directeur des opérations et vice-président chez Ferme Bunny, Alexandre Gagnon. « Le peu de précipitations a nui à la germination des légumes. Nous avons besoin de conserver une certaine humidité dans les sols pendant le mois de juin pour le développement des carottes, par exemple. Cette année, les sols sont secs en profondeur. Certains champs sont déjà une perte totale », mentionne-t-il.
Les producteurs optent pour les grandes cultures, comme le soya, pour réutiliser les terres dont les cultures ont été perdues.
Maïs sucré
La saison s’annonce plutôt bonne pour le maïs sucré. Le propriétaire des Serres et Jardins Girouard, Martin Girouard, est convaincu qu’il sera possible d’acheter du maïs sucré d’ici quelques jours.
« Malgré le peu de pluie, le maïs se porte bien! Nous n’avons pas semé assez tôt pour être parmi les premiers à en vendre, mais il sera prêt environ une semaine plus tôt que les autres années », indique-t-il.
L’irrigation a été essentielle pour les producteurs. « Nous avons dû irriguer le sol même avant de planter certaines cultures en mai. C’est une première! Nous sommes chanceux d’avoir un bon système d’irrigation, mais rien ne bat une bonne pluie », ajoute-t-il.
La main-d’œuvre pas au rendez-vous
Cette année, le manque de main-d’œuvre est une problématique qui vient s’ajouter. « Les travailleurs étrangers prennent du temps à arriver et les travailleurs locaux ne sont pas nombreux à se présenter. Nous devons travailler d’arrache-pied pour compenser le manque de main-d’œuvre », souligne Alexandre Gagnon.
Selon la Fédération canadienne de l’agriculture, la pénurie de travailleurs dans les entreprises agricoles canadiennes correspondait à 63 000 postes en 2018 et elle augmenterait à 123 000 en 2029. Les pénuries de main-d’œuvre qui sont survenues durant la crise de la COVID-19 ont causé une perte de 2,9 milliards de dollars au Canada.
« La saison s’annonce difficile pour tous les producteurs. Il risque d’avoir une rareté des produits dans la région. Il est important d’encourager les producteurs locaux, encore plus dans ces périodes », conclut Alexandre Gagnon.