À la Ferme Équinoxe à Saint-Pie, on entrevoit une augmentation de 45 % des bleuets qui devraient avoir été cultivés d’ici la fin de la saison. « Nous en avons bien plus que bien des années », a déclaré la propriétaire, Jeannine Messier, qui souligne toutefois que les deux dernières années ont été désastreuses. La récolte a débuté dès le 8 juillet alors qu’habituellement, c’est plutôt à la mi-juillet. Selon elle, l’hiver doux et l’absence de gel printanier ont contribué à ce que le fruit mûrisse plus tôt. Elle a également constaté la même chose concernant ses asperges. Toutefois, en raison des aléas récents de la météo, Mme Messier se réjouit de ne pas offrir l’autocueillette.
À la Ferme La Fille du Roy à Sainte-Madeleine, qui offre seulement l’autocueillette, la copropriétaire, Josée Roy, a déploré avoir perdu une partie de ses magnifiques fraises, qui se sont pointées le bout du nez une semaine plus tôt, en l’absence de visiteurs lors des fins de semaine pluvieuses de la Saint-Jean-Baptiste et de la fête du Canada. Avant ces pluies diluviennes, elle considère que les averses plus légères avaient favorisé la croissance des plants. Des périodes de chaleur à la fin mars et en mai, combinées à la faible quantité de neige et l’absence de gel tardif, ont également contribué à une production soutenue.
Toutefois, pour ce qui est des récoltes à venir, comme les artichauts, les récentes pluies ont compliqué la plantation. Le sol est argileux sur cette ferme et donc humide plus longtemps. Un retard est donc prévu. Heureusement, le maïs et le soya sont sur la bonne voie.
« Ce n’est pas une année inquiétante. Je dirais qu’elle est dans la moyenne, mais avec les changements climatiques, tout peut changer rapidement », a résumé Mme Roy.
Du côté de la Ferme Chez Mario à Sainte-Madeleine, les fraises sont également arrivées une dizaine de jours à l’avance. Le copropriétaire, Mathieu Beauregard, affirme avoir perdu trois fins de semaine de récolte à partir de la mi-juin à cause du mauvais temps. Les consommateurs n’étaient pas non plus prêts mentalement si tôt pour la cueillette. L’entreprise a également subi la concurrence des grandes surfaces qui vendaient les fraises environ un tiers moins chères, soit le prix d’il y a environ 10 ans.
Heureusement, les produits qui poussent actuellement dans le champ, comme les tomates et les aubergines, sont en bon état, car la pluie n’a pas été trop intense depuis. « Ça semble être de meilleur augure que l’an passé », a-t-il conclu.