« En janvier, on a appris qu’on avait perdu un de nos principaux clients. Ce contrat représentait une grande partie du chiffre d’affaires de l’entreprise. On devait donc agir en conséquence et nous ajuster à cette nouvelle réalité. Notre usine de Val-des-Sources produisait principalement pour le client en question. Cette usine entraînait des frais fixes et d’autres frais additionnels. C’était logique pour nous de la fermer », a indiqué Tania Berlinguette, directrice exécutive de SP.
Au total, ce sont environ 50 personnes qui sont touchées par cette rationalisation.
Toutefois, les affaires se poursuivent au siège social de SP à Saint-Hyacinthe. Mme Berlinguette explique qu’une restructuration interne a été faite en conséquence. « Les mises à pied affectent le personnel des bureaux et de l’usine dans certains secteurs qui ont été les plus touchés. Les trois quarts des mises à pied sont temporaires et le reste est permanent. On voulait tellement garder nos employés, mais malheureusement, il fallait nous adapter. »
Des rencontres ont été faites avec le personnel d’usine et des bureaux pour expliquer la situation. Un plan d’action a été élaboré pour les employés touchés par les mises à pied temporaires.
« Notre objectif, c’est de les faire revenir. On est en train de travailler sur la croissance de l’entreprise et sur de nouveaux contrats de vente. L’idée, c’est qu’il n’y ait pas davantage de suppressions de postes », a relevé Mme Berlinguette.
La directrice exécutive justifie la perte de ce contrat majeur par la compétitivité féroce que connaît le domaine manufacturier en 2024. « On est une entreprise haut de gamme qui offre des produits de qualité. Le client qui vient vers nous est prêt à payer pour des produits de qualité. C’est sûr que s’il cherche à faire des économies de coût, il se pourrait qu’il regarde ailleurs. »
Elle ajoute que l’entreprise prévoyait une énorme croissance en 2024, mais cette annonce a tout remis en question. « On va maintenant s’orienter vers la consolidation de cette croissance pour la maintenir. C’est dommage, car on avait commencé à positionner l’entreprise vers un développement exponentiel de ses activités. On avait d’ailleurs fait beaucoup d’embauches dans les derniers mois. On a dû en annuler quelques-unes depuis. »
Tania Berlinguette demeure cependant rassurée quant à la survie de SP. « On est en bonne position. Ça va quand même très bien. On a de bons contrats. Une restructuration a été faite après l’annonce, mais l’avenir de l’entreprise n’est pas compromis pour autant. »
Après la fermeture de l’usine de Val-des-Sources, celle de Saint-Hyacinthe est la seule qui demeurera en activité puisque SP avait décidé en 2023 de rapatrier ses opérations de confection de chandails et de bas des équipes olympiques de hockey de Granby vers son usine de Saint-Hyacinthe.
Lors de la mise à jour du Cahier des 200 plus grandes entreprises de la MRC des Maskoutains en octobre dernier, l’entreprise propriété de Steve Bérard arrivait au 19e rang des principaux employeurs de la région avec des effectifs de 280 employés, soit 130 de plus que l’année précédente.
SP a investi pas moins de 20 M$ pour concentrer ses opérations le long de l’autoroute 20 à Saint-Hyacinthe au cours des trois dernières années. En mars 2023, SP avait d’ailleurs conclu une nouvelle entente avec la Ligue nationale de hockey et Fanatics, lui permettant de consolider la production d’uniformes de hockey pour une dizaine d’années à Saint-Hyacinthe. L’entreprise fabrique des uniformes de hockey pour la LNH depuis 1975.
