19 novembre 2015 - 00:00
Jeep Cherokee Trailhawk
Utilitaire et agréable
Par: Marc Bouchard

On aime ou on n’aime pas le look du Jeep Cherokee (à ne pas confondre avec le Grand Cherokee, de beaucoup plus grandes dimensions). Je me souviens, au moment de son dévoilement au Salon de l’auto de New York, la réaction avait été, pour le moins, mitigée.

Il faut dire que les designers ont pris de grandes libertés avec l’image Jeep, une compagnie pourtant fière de ses origines et de son histoire. C’est la raison pour ­laquelle Jeep conserve son image et son style unique depuis des années. Tenter de moderniser cette image est presque un sacrilège aux yeux de véritables ­maniaques.

Avec le recul cependant, il faut avouer qu’on a bien réussi. La grille avant ­reprend les 7 trous traditionnels, même si elle les applique de façon assez libre il faut le préciser. Les blocs optiques, par exemple, tant à l’avant qu’à l’arrière, sont plus raffinés, plus discrets. Oubliez les traditionnels rondeurs des anciens phares, laissez plutôt place à des phares DEL plus efficaces.

Parce que mon véhicule d’essai était la version TrailHawk, il était aussi destiné aux randonnées hors-route. Car bien que ce petit Jeep, qui a pris la place du Liberty dans la gamme Jeep, ne soit pas du ­format le plus imposant, il est doté de ­surprenantes capacités lui ayant valu l’étiquette de Trail Rated.

Concrètement, cela se traduit par un impressionnant ratio 56.1 :1, la capacité de franchir les flaques d’eau aussi profondes que 50 centimètres de profondeur sans broncher, et bien sûr, la capacité de profiter d’un rouage 4 roues motrices pour une traction améliorée. Système d’ailleurs fort bien pensé puisque, ­simplement en manipulant les ­commandes, on peut passer du mode ­asphalte au mode gravier ou au mode neige sans difficulté.

Si cela vous rappelle vaguement les cours de physique du secondaire ­auxquels vous ne compreniez rien, ­rassurez-vous, vous êtes normal. Cela ­signifie tout simplement que la version TrailHawk est peut-être un peu trop ­équipée pour vous, et n’est pas ­nécessaire. Sachez quand même qu’elle peut vous entraîner sur tous les chemins, et toutes les surfaces, sans exiger de grands sacrifices.

Bien sûr, il n’atteint pas les capacités du grand Wrangler, son frère ainé nettement plus extrême dans ce domaine, mais il ­affiche quand même des capacités ­étonnantes.

Transport quotidien

Même les plus grands amateurs de hors-route doivent parfois se contenter de ­rouler sur la route, et doivent se résoudre à utiliser leur petit jouet passe-partout pour effectuer leur randonnée ­quotidienne. De ce point de vue aussi, le Jeep Cherokee TrailHawk se tire bien d’affaire.

Comme c’est souvent le cas avec les ­utilitaires sports, surtout ceux qui ont ­effectivement des capacités utilitaires ­au-delà de la moyenne, le cockpit du ­véhicule se montre un peu bruyant, ­l’insonorisation n’étant pas la plus grande qualité de la bête.

Dommage, car il faut bien l’avouer, le style et le design de l’habitacle sont aussi une des grandes qualités de ce Jeep (qui nous a plutôt habitués à des intérieurs austères, faut-il le rappeler). Dans ce cas cependant, les plastiques sont un peu durs, mais l’ergonomie est spectaculaire, et le système multimédia UConnect toujours aussi facile d’usage.

Le style est aussi fortement inspiré de l’héritage européen. Rappelons en effet que Chrysler est désormais une division de Fiat, l’italienne, et que le Cherokee ­représente la parfaite fusion entre le très nord-américain côté macho de la division et le raffinement plus stylé de l’Italie. ­L’allure est presque aussi importante que la fonction et dans ce cas, le tableau de bord et la console centrale sont de beaux exemples de design réussis.

En matière d’espace, rien à redire. Même Fiston, du haut de ses 6 pieds 2 pouces (oui, oui, il grandit et ne veut ­désormais plus me servir de cobaye pour les espaces restreints) n’a rien trouvé à redire, si ce n’est qu’il était dérangé un peu par le bruit de roulement.

Avec son moteur V6 de 271 chevaux, et sa boîte de vitesse automatique à 9 ­rapports, le véhicule se comporte avec ­aisance et nervosité le cas échéant. Bien sûr, la boîte de vitesse a la fâcheuse manie de chercher intensivement à quel rapport elle doit s’arrêter en cas de sollicitation excessive, mais dans l’ensemble, tout se déroule plutôt correctement.

Capable sur la route et en dehors, le Jeep Cherokee ne déçoit pas. Moi qui suis un ardent amateur de ces véhicules un peu hors normes, il me faut l’admettre, je me suis amusé. Mon plaisir a un peu ­souffert à la pompe cependant, mais rien de grave. Rien en tout cas pour ne pas considérer le Jeep Cherokee Trailhawk comme une jolie découverte.

Photo FCA Canada

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