Le gouvernement engage des humoristes pour parler de Nowell-sans-rassemblements. Une websérie met en vedette des minorités qui se vantent « d’avoir un ami blanc ». Des commerçants de Lac-Mégantic se dénudent dans une campagne pour supporter le commerce local intitulée : « Pour qu’on ne finisse pas à poil. »
Le lien? Pour aborder ces sujets sérieux, la pandémie, le racisme ou l’économie, on a choisi le rire. Et dans les trois cas, ça marche! Plusieurs fois dans ma vie, je suis tombé. Comme disent les gens éduqués qui savent bien perler : « Littéralement, ‘me suis pété la yeule s’un moyen temps. » Mais chaque fois, je pouvais produire tout à fait légalement et en quantité illimitée un antidouleur et antidépresseur que l’industrie pharmaceutique n’arrivera jamais à synthétiser : l’humour.
Même si les meilleures blagues ne guérissent pas les fractures ou la dépression, elles aident à passer à travers un mauvais moment. L’humour favorise la guérison physique en sécrétant des bêta-endorphines (qui améliorent l’humeur) et l’hormone de croissance (qui améliore le système immunitaire). Essayer de regarder la télé, d’écouter la radio ou même de « faire vos recherches à l’université YouTube » en ce moment et vous verrez que l’air du temps est contaminé par des gouttelettes d’indignation et de ras-le-pompon d’aplomb. Nos mèches sont courtes pis nos coches toujours sur le bord de péter.
On peut pourtant vacciner immédiatement, sans frais et sans Pfizer, toute la population à risque de morosité morbide, avec une médecine meilleure que de la morphine. Je vous le prescris et je renouvelle à l’avance votre ordonnance, l’humour est ce dont nous aurons le plus besoin pour affronter ce qui s’en vient.