12 juin 2014 - 00:00
Héros du jeudi
Valérie Tanguay
Par: Maxime Prévost Durand

Depuis qu'elle est toute jeune, le golf fait partie intégrante de sa vie. Valérie Tanguay, deux fois championne provinciale junior, tentera cette année de devenir seulement la quatrième golfeuse à triompher trois fois au championnat provincial, à sa dernière saison dans les rangs juniors. Et déjà, elle connaît un début de saison fort prometteur. On profite d'une rare pause à son agenda pour rencontrer cette combattante, cette brillante Maskoutaine qu'est Valérie Tanguay.

Tu as déjà deux titres en seulement quatre tournois cette saison, l’un remporté à l’Omnium printanier junior Vertdure, l’autre au Championnat du Pacifique Premiers Élans CN. T’attendais-tu à entamer la saison avec autant d’aplomb?

J’étais confiante dès le début, je savais que mon golf était au point grâce entre autres à un camp dans le sud avant la saison. Mon entraîneur m’a dit que c’était mon année. La confiance est vraiment plus présente que par les autres années. Ça me permet de prendre ma place et de jouer du bon golf sans avoir peur de perdre ou d’attaquer des trous.

Ce sera un gros été pour toi, alors que tu es en pleine transition entre le circuit junior et amateur. Quel est ton objectif pour la saison?

Je vais faire beaucoup de tournois amateurs cette saison parce que mon objectif l’an prochain est d’être sur l’équipe nationale amateur (elle est présentement avec l’équipe nationale de développement), donc je dois cumuler plus de points au classement amateur. Mais je veux aussi bien compléter ma saison junior pour bien conclure cette partie de ma carrière. Mon entraîneur et moi, on s’est assis et on a fait une sélection des tournois les plus importants. On a convenu qu’il valait mieux faire un peu moins de tournois, mais de bien se positionner. Les années précédentes, je faisais beaucoup de tournois et ça m’épuisait à la fin de l’été et j’avais plus de difficultés à performer.

Dès l’automne, tu réaliseras ton rêve d’aller jouer aux États-Unis puisque tu joindras les rangs de l’Université d’Oklahoma. Est-ce que l’excitation se fait déjà sentir?

J’ai vraiment hâte! Je suis surtout fébrile, je m’en vais un peu vers l’inconnu. Je sais que je vais vraiment m’amuser là-bas, c’est une très belle école et je me suis bien sentie quand je suis allée visiter. Je m’entends bien avec l’entraîneuse là-bas. Ce sera un nouveau chapitre qui commencera dans ma carrière!

Est-ce que ça te met une pression supplémentaire d’exceller durant l’été?

Pas vraiment, je sais que je suis capable de jouer du bon golf. Je m’en vais là-bas en confiance et je suis convaincue que je vais bien m’intégrer. J’y vais d’une façon positive. Je me dis toujours que partout où je vais aller, je vais devoir me battre, donc l’important est de savoir se battre. Si je ne voulais pas me battre et l’avoir plus facile des fois, le golf aurait pu prendre une débarque, donc pour moi il faut toujours que je fonce et que je me batte pour ma position. Si je veux jouer chez les professionnelles, je devrai toujours me battre aussi.

Depuis plusieurs années déjà, tu combines sport et études. Quelle est la recette de ton succès pour réussir à l’école tout en continuant de progresser dans ton sport?

J’ai 13 cours à faire cet été avant d’aller à l’Université d’Oklahoma. Des fois, je me demande comment je vais faire pour y arriver! Mais je prends l’aide des gens, je vais voir chaque professeur et je leur explique ma situation. Je sais que ce n’est pas facile dans ma situation et ça ne doit pas être facile dans la leur non plus, parce qu’ils doivent dealer avec moi. Je suis quand même une fille bien organisée. C’est sûr que ce n’est pas facile. Quand je voyage, des fois je dois étudier même s’il est rendu minuit et que je suis dans un avion, alors ça prend de la discipline. Mais la motivation est là parce que je sais que ça va m’amener aux États-Unis. J’établis mes priorités dans ma To Do list et j’y vais un à la fois, sans sauter d’étape.

La plus grande force dans ton jeu?

Je dirais l’aspect mental. Je suis bonne pour revenir de l’arrière et pour me battre. Depuis que je suis jeune, ça a toujours été ma force. Quand je joue mal ou après un mauvais trou, je suis capable de revenir en force. Je reste toujours positive. Dans mon golf en tant que tel, mes coups de départ sont ma plus grande force.

Et ta bête noire?

Ce serait plus mes coups d’approche, mais je suis quand même rendue à un niveau où tout va relativement bien. Je travaille beaucoup sur mes coups d’approche et je sais que ce ne sera plus ma bête noire bientôt.

Le plus beau terrain de golf sur lequel tu as joué?

C’est un terrain où tu dois être invitée pour pouvoir y jouer, le terrain Memphrémagog de (feu) Paul Desmarais. J’ai été invitée deux fois quand j’étais plus jeune, c’est tellement exceptionnel! C’est comme un parcours du PGA Tour, je capotais! Tu es éblouie par la vue et par le parcours, les caddys ont une chienne blanche comme au Masters, avec ton nom écrit dans le dos. J’espère pouvoir y retourner un jour.

En janvier, le Club de golf La Providence, où tu t’es longtemps entraînée, a annoncé qu’il fermait ses portes. Crois-tu que le golf est en difficulté au Québec présentement?

Il y a moins de gens qui jouent au golf que par les années passées, c’est vrai. Ça ne doit pas être facile de gérer un club de golf. Mais je crois que ça commence à revenir. Je vois de plus en plus de jeunes sur les terrains. Le golf est un sport qui est long et difficile, ça prend beaucoup de pratique. Souvent les gens laissent tomber rapidement. Golf Québec consacre beaucoup d’efforts à initier les jeunes au golf avec les écoles, donc je crois que le golf va regagner en popularité. Je trouve ça dommage pour le Club de golf La Providence. C’est là que j’ai commencé, à l’âge de 6 ans, dans le programme d’initiation au golf.

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