5 août 2021 - 07:00
Vente de maisons : la flambée des prix continue
Par: Sarah-Eve Charland
Le prix médian des maisons a atteint 340 000 $ dans la région de Saint-Hyacinthe. Photothèque | Le Courrier ©

Le prix médian des maisons a atteint 340 000 $ dans la région de Saint-Hyacinthe. Photothèque | Le Courrier ©

Les prix des immeubles résidentiels, autant unifamiliaux que les immeubles à logement, continuent leur ascension dans la région de Saint-Hyacinthe. Le prix médian a augmenté de 24 % pour les maisons et de 46 % pour les plex au cours du printemps comparativement à l’année dernière.

L’Association des courtiers immobiliers du Québec (APCIQ) a publié les statistiques du deuxième trimestre de 2021 à partir de la base de données Centris. Le prix médian des maisons unifamiliales a atteint 340 000 $ dans l’agglomération de Saint-Hyacinthe. Ce sont les plex qui ont connu la plus forte augmentation pour atteindre un prix médian de 357 000 $.

« Les prix bondissent pour les propriétés à revenus qui s’inscrivent assez clairement dans une dynamique de surchauffe. Bien qu’il soit très avantageux de mettre sa propriété en vente actuellement, le déséquilibre entre l’offre et la demande devient quelque peu préoccupant pour l’accessibilité à la propriété dans le marché local, ce qui contribue à expliquer l’engouement des investisseurs pour les plex », souligne le directeur du Service de l’analyse du marché de l’APCIQ, Charles Brant.

La courtière immobilière chez Proprio Direct Louise Soly observe même que les ratios touchant les immeubles à logements sont aussi à la hausse. Avant la pandémie, le prix d’un immeuble de ce type était évalué à environ 12 fois ses revenus. Aujourd’hui, ce même immeuble peut se vendre à 16 ou même à 17 fois ses revenus.

« Avant, on était capables de dire à nos vendeurs comment on évaluait leur propriété à un prix X aujourd’hui. On pouvait considérer que c’était le bon prix pour les six prochains mois. Maintenant, on dit au client : je te donne le prix aujourd’hui, mais je ne sais pas à quel prix on va la vendre pour vrai, ta maison. Ça a l’air utopique. Même si on met le prix le plus haut obtenu du dernier comparable, il y a de fortes chances que ce soit encore plus haut. On n’a pas de repères présentement », explique-t-elle.

Pour le courtier immobilier Pascal Milotte de l’équipe Milotte-Lainesse-Solis chez Via Capitale, l’attrait de la région continue de faire son œuvre. Des acheteurs de l’extérieur voient à Saint-Hyacinthe l’opportunité d’en avoir plus pour leur argent.

« Il y a énormément d’acheteurs de l’extérieur. À cause du télétravail, ils choisissent Saint-Hyacinthe. C’est une région attrayante. Même si nous, les courtiers immobiliers, trouvons le marché un peu fou, les acheteurs qui partent de Longueuil par exemple trouvent qu’ils ont une sacrée belle maison pour le prix payé », affirme M. Milotte.

Peu de nouvelles maisons en vente

Selon les statistiques de l’APCIQ, on a compté 186 transactions durant le deuxième trimestre de 2021, soit une augmentation de 22 % par rapport à la même période l’année dernière. Il s’agit toutefois d’une baisse de 11 % comparativement à 2019, avant la pandémie.

Le déclin des inscriptions sur le système Centris s’est poursuivi. Au cours du deuxième trimestre, on comptait 117 propriétés résidentielles, soit une baisse de 29 %. L’APCIQ rapporte même des délais moyens records de vente. Au deuxième trimestre, les maisons se vendaient, en moyenne, en 26 jours. Il s’agit de 50 jours de moins qu’à la même période l’année dernière pour l’agglomération.

Rôle d’évaluation

Le prochain rôle d’évaluation de la Ville de Saint-Hyacinthe, qui sera en vigueur pour les années 2022 à 2024, pourrait d’ailleurs être influencé par cette tendance.

Selon le ministère des Affaires municipales et de l’Habitation, l’évaluation doit se baser sur la valeur d’échange sur le marché. L’évaluateur externe se basera sur la réalité de l’été 2020. Une réalité déjà dépassée considérant l’effervescence constatée dans le marché immobilier maskoutain depuis l’été dernier. Il devra déposer le nouveau rôle d’ici le 15 septembre auprès de la Ville.

« Actuellement, le conseil n’est pas encore informé des tendances à venir pour Saint-Hyacinthe », soutient la directrice des communications de Saint-Hyacinthe, Brigitte Massé.

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