9 juin 2016 - 00:00
Veolia dans le collimateur de l’Environnement
Par: Rémi Léonard
Veolia dans le collimateur de l’Environnement

Veolia dans le collimateur de l’Environnement

Veolia dans le collimateur de l’Environnement

Veolia dans le collimateur de l’Environnement

Après des constats d’infraction municipaux et des sanctions du ministère de l’Environnement, Veolia se retrouve maintenant visée par une enquête pénale. Photothèque | Le Courrier ©

Après des constats d’infraction municipaux et des sanctions du ministère de l’Environnement, Veolia se retrouve maintenant visée par une enquête pénale. Photothèque | Le Courrier ©

L’usine de Veolia à Saint-Hyacinthe est sous la loupe du ministère de l’Environnement depuis un bon moment, mais une enquête pénale vise maintenant l’entreprise, a appris LE COURRIER.

Déclenchée en février dernier, cette procédure pourrait éventuellement déboucher sur une amende de plusieurs milliers de dollars si jamais Veolia est reconnue coupable d’avoir enfreint la Loi sur la qualité de l’environnement.

Rejoint le 8 juin, le relationniste Pierre Trudel a indiqué que Veolia n’était pas au courant qu’elle faisait l’objet d’une enquête pénale et qu’elle n’entend pas commenter la situation.

Le dossier de Veolia s’épaissit

Sans dévoiler non plus les détails de l’enquête en cours, le porte-parole du ministère du Développement durable, de l’Environnement et de la Lutte contre les changements climatiques pour l’Estrie-Montérégie, Daniel Messier, a quand même indiqué que Veolia traîne déjà un lourd dossier au Ministère, principalement en lien avec ses émanations d’odeurs.

Depuis 2008, plus d’une douzaine d’avis de non-conformité ont été envoyés à l’entreprise, a compilé Daniel Messier. L’usine est en fonction depuis 2013, mais Veolia est présente à Saint-Hyacinthe depuis qu’elle a acquis Ecolocycle, une entreprise de gestion de matières dangereuses résiduelles, en 2007.

À la suite du début de l’exploitation de l’usine, trois sanctions administratives totalisant 11 000 $ ont aussi été décernées sur une période allant de juin 2014 à octobre 2015, dont la plus récente pour l’utilisation d’un lavoir de gaz défectueux.

Des sanctions qui s’ajoutent aux cinq constats d’infraction décernés depuis l’été dernier par la Ville de Saint-Hyacinthe pour des émanations d’odeurs incommodantes, ce qui équivaut à 8 000 $ en amendes municipales.

Selon les informations du ministère de l’Environnement, l’usine est parvenue à ce jour à contenir les odeurs pendant ses « opérations normales », mais aurait encore des problèmes lors de situations particulières. Un arrêt de l’usine pour un entretien préventif, survenu au début du mois d’avril, a par exemple causé un nouvel épisode d’émanation d’odeurs à Saint-Hyacinthe.

Fausse piste

Une autre tuile est en plus tombée récemment sur l’usine de valorisation des huiles usées, alors que plusieurs organisations ont reçu de manière anonyme un courriel supposément rédigé par le directeur de l’usine à Saint-Hyacinthe, Martin Bouchard. La missive interne fait état d’un déversement accidentel d’hydrocarbures dans les égouts de la ville qui aurait entrainé un risque d’explosion très élevé.

Veolia a cependant rejeté catégoriquement la véracité de ce courriel. « C’est une arnaque, un canular, un montage », a affirmé Pierre Trudel. Après vérification du ministère de l’Environnement et de la Ville de Saint-Hyacinthe, qui ont également obtenu le courriel anonyme, les deux organisations ont indiqué n’avoir détecté aucune trace d’un tel déversement.

« Cette dénonciation ne semble pas fondée », a résumé Daniel Messier. Réponse semblable aux communications de la Ville, où Brigitte Massé informe également que la présence d’hydrocarbures dans les égouts, contrairement à d’autres contaminants, est en général facilement détectable.

image