Cette activité à laquelle LE COURRIER a participé s’adressait en premier lieu aux représentants des entreprises voisines.
« Nous voulons être un bon citoyen corporatif. C’est tout un défi d’implanter une usine proche de la population. Il faut être accepté par nos voisins », a indiqué Martin Bouchard, directeur de l’usine Veolia de Saint-Hyacinthe, lors d’une présentation vidéo de ses installations.
Au printemps, la Ville de Saint-Hyacinthe avait invité Veolia Canada à ouvrir ses portes aux entreprises situées dans le parc industriel Théo-Phénix. Finalement, neuf personnes se sont présentées à cette visite guidée dont Rémi Gauvin, technicien en environnement à la Ville, un représentant du Service sécurité incendie et les conseillers municipaux Johanne Delage et David Bousquet.
Située sur l’avenue Pion, cette usine de recyclage d’huiles usées a une capacité de production de l’ordre de 72 millions de litres d’huiles, soit 64 000 tonnes par année.
Le processus de régénération permet d’extraire de l’huile usée, 5 % d’eau, 2 % d’essence, 3 % de diesel, 12 % du mazout (LVGO), 63 % de lubrifiants (VGO) et 15 % de résidus bitumineux. « L’eau retirée de l’huile usée est acheminée à l’égout de la Ville après traitement et épuration », a rassuré M. Bouchard.
L’huile vierge de seconde génération (VGO) est vendue au pétrolier Shell. « La rentabilité de cette usine est directement reliée au cours du baril de pétrole », a précisé le directeur de l’usine.
En l’espace d’une année, des millions de filtres à huile sont récupérés auprès de garages et acheminés par camion à l’usine Veolia.
Chaque semaine, environ 15 wagons contenant de l’huile régénérée et du mazout transitent entre l’usine Veolia et ses clients. Les produits asphaltiques eux sont transportés par camion.
Fin des odeurs?
Depuis le début de l’exploitation de l’usine en juin 2013, Veolia Canada a dû composer avec des épisodes successifs d’odeurs incommodantes qui lui ont valu des amendes de la part de la Ville.
Lors de la visite des installations, Martin Bouchard assurait avoir corrigé le tir. Les réservoirs destinés au stockage des produits finis, d’où émanaient les odeurs sont maintenant reliés entre eux. De plus, de l’azote est introduit dans les réservoirs de mazout, un combustible présenté comme très odorant. Ce processus chimique permet aussi d’éliminer les odeurs.
La seule possibilité d’émanation serait lors d’un bris d’équipement comme cela s’est déjà produit avec l’oxydateur thermique à l’été 2015. Cet équipement est destiné à refroidir et à purifier des gaz dont le procédé dégage de la vapeur d’eau qui prend la forme de fumée blanche dans l’atmosphère.
Depuis février, l’entreprise est visée par une enquête pénale du ministère de l’Environnement qui suit son cours. Dans ce dossier, on évalue si l’usine de Saint-Hyacinthe a enfreint la Loi sur la qualité de l’environnement.
Actuellement, l’usine de régénération des huiles usagées emploie 30 personnes, dont 23 employés syndiqués et sept cadres. Le centre de récupération des huiles usées compte 94 salariés incluant ceux responsables de récolter les huiles usagées à l’échelle du Québec et dans une portion moindre, en Ontario.
Sur le nombre d’employés à l’usine, la direction dit avoir un bon taux de rétention du personnel. « Depuis le début de nos opérations, 85 % de nos employés sont encore en poste. Les 15 % restants représentent des départs en retraite », mentionne Martin Bouchard.