La Ville de Saint-Hyacinthe continuait toutefois d’offrir jusqu’à récemment un remboursement de 100 $ aux résidents se procurant cette cybercarte sans savoir qu’elle n’existait plus. C’est LE COURRIER qui le lui a appris après avoir été informé par un ancien utilisateur.

La Ville a donc contacté Via Rail pour éclaircir ce point et le transporteur lui a indiqué être en pleine révision de son offre de services en raison des habitudes des usagers qui ont changé depuis la pandémie, notamment avec la hausse du télétravail.

À peine une vingtaine de résidents maskoutains s’étaient prévalus du remboursement qui était valide qu’une seule fois par personne. La dernière demande datait de mai 2022. La cybercarte permettait de bénéficier de 20 passages sur une période de 30 jours, soit dix allers-retours, au coût de 189 $. Cela correspondait à un tarif de 9,45 $ par déplacement au lieu de 20 $ sans la carte.

Toujours plus d’arrêts dans les plans

Pour sa part, la Ville désire ardemment que cette liaison continue d’exister et même que le nombre d’arrêts augmente. Il en a été question lors des échanges avec Via Rail. Le transporteur assure qu’il se penchera sur la question.

« Cette liaison et la cybercarte sont fort importantes dans le plan de mobilité de Saint-Hyacinthe et nos échanges antérieurs avec les représentants de VIA Rail indiquaient plutôt une volonté de bonifier le nombre de liaisons pour ce tronçon », a rappelé Brigitte Massé, directrice générale adjointe de la Ville de Saint- Hyacinthe.

Rappelons que le 1er juin 2017, un troisième aller-retour entre Saint-Hyacinthe et Montréal avait été ajouté, au grand bonheur du maire de l’époque, Claude Corbeil, qui avait chéri ce projet pilote depuis le début de son mandat en 2013. « Nous avons d’abord tenté de prolonger le train de banlieue de l’AMT jusqu’à Saint-Hyacinthe, mais cette avenue n’a pas été retenue. Nous avons alors interpellé VIA Rail afin de trouver une autre solution », expliquait alors le maire Corbeil.

Témoignage

Le résident de Saint-Hyacinthe qui a contacté LE COURRIER a décidé, en 2018, d’accepter l’offre d’un chasseur de tête d’aller travailler à Montréal en s’appuyant sur l’argument de la rapidité du train. Il travaillait alors à Mont-Saint-Hilaire.

« Je trouvais ça intéressant, car mon bureau était proche de la Gare Centrale, alors ça prenait 45 minutes de porte à porte. Avec la carte, ça revenait au même prix que l’autobus », a-t-il expliqué.

Il a ensuite appris d’un utilisateur du train qu’il pouvait se prévaloir du remboursement de la Ville, ce qui était encore plus avantageux.

Toutefois, en juin 2022, alors qu’il a commencé à travailler en mode hybride plutôt que seulement en télétravail, il a constaté que la cybercarte avait disparu. Une autre carte pour les voyageurs réguliers a ensuite été offerte en septembre et octobre 2022 avant de disparaître elle aussi.

Il avait opté pour l’autobus à ce moment pour faire le trajet entre Longueuil et Saint-Hyacinthe, mais a vécu de mauvaises expériences. « Exo n’a jamais été très fiable, mais depuis 2021, c’est n’importe quoi. Les trajets de Longueuil vers Saint-Hyacinthe sont souvent annulés le soir, sans avis ou annonce. Il n’y a pas d’affichage. Ce sont les gardiens de sécurité du terminus Longueuil qui nous informent et nous demandent de nous disperser », a-t-il affirmé.

« Je m’efforçais d’utiliser le transport en commun, mais j’en suis venu à prendre ma voiture pour arriver à des heures adéquates à Montréal et à Saint-Hyacinthe », s’est-il désolé.

Les tarifs pour un aller simple vers Montréal en partant de la gare de Saint-Hyacinthe varient actuellement entre 20 et 35 $, selon que le siège est en classe économique ou non.