Le maire Claude Corbeil ayant décidé de retourner à ses affaires agricoles après deux mandats, il y aura donc un nouveau maire ou une première mairesse à la tête de la Ville de Saint-Hyacinthe le 7 novembre prochain. Mais qui? Comme la nature, les Maskoutains ont horreur du vide. Ils veulent des noms. En voici donc quelques- uns, question d’alimenter votre déconfinement. On jase.
Pour l’instant, il n’y a qu’une postulante à la ligne de départ. Il s’agit de Marijo Demers, la cheffe de l’équipe Saint- Hyacinthe unie. Enseignante au Cégep de Saint-Hyacinthe, elle s’est fait connaître aux dernières élections provinciales à Saint-Hyacinthe, sous les couleurs de Québec Solidaire. À la surprise générale, elle avait terminé deuxième, derrière la députée caquiste Chantal Soucy. Mme Demers s’est ensuite mêlée avec parcimonie d’affaires municipales. Mais elle n’a pas pris le chemin le plus facile.
En plus de mener sa propre campagne, Marijo Demers devra gérer celle de son équipe. Voilà un double emploi accaparant. La retraite politique du maire sortant est d’ailleurs une mauvaise nouvelle pour elle, car elle ne pourra pas le confronter sur son bilan. Mme Demers devra plutôt présenter ses idées. On les attend encore d’ailleurs. Mais encore faudra-t-il qu’il y ait de l’adversité. C’est bien possible dans la mesure où le courant gauchiste de Québec Solidaire ne plaît pas à tout le monde. L’élection par acclamation de Marijo Demers marquerait un changement radical comparé au maire Corbeil, lui qui n’avait d’yeux que pour l’économie. Ceux qui ont justement contribué à le porter au pouvoir sont inquiets et sollicitent les volontaires. Une perche a même été tendue en direction de la députée Chantal Soucy, qui a décliné poliment l’invitation. Avec raison.
Oubliez aussi la candidature de l’ex-conseillère municipale et ex-députée néodémocrate Brigitte Sansoucy. La retraite du maire sortant n’y change rien. Elle garde le cap sur les prochaines élections fédérales. Dommage.
Toujours est-il qu’une candidature issue du milieu des affaires apparaît peu probable. Il y a peu à gagner en politique quand on est un professionnel ou qu’on opère un commerce. Parlez-en au président de la SDC centre-ville, Stéphan Rhéaume, qui a laissé circuler un certain temps la rumeur qu’il pourrait être le dauphin du maire Corbeil. Son passage à la présidence de la SDC et la saga de la piétonnisation de la Cascades l’ont mis sur la sellette, lui qui n’aime pas particulièrement les feux des projecteurs et la critique, deux notions qui viennent avec la job de maire. Cette dernière commande d’accepter que sa photo se retrouve dans LE COURRIER, de faire l’objet de caricatures à l’occasion et de voir ses positions être débattues publiquement. Il faut avoir la couenne dure pour faire de la politique, et je ne vous parle même pas des médias sociaux envahissants et dénigrants. Je doute que Stéphan Rhéaume ou même son frère Pierre, troisième à l’élection au poste de maire en 2013 derrière Gaston Vachon et Claude Corbeil, soient prêts à s’imposer cela. C’est un pensez-y-bien.
Et du côté de la Chambre de commerce, où avait transité le maire actuel avant son élection? Son président actuel, le courtier Vincent Lainesse, a de l’étoffe, mais son travail est difficilement conciliable avec celui de premier magistrat. On oublie cela pour l’instant.
Cela nous amène du côté des conseillers actuels. Le seul qui pourrait peut-être avoir quelques aspirations pour la mairie est le conseiller David Bousquet. Il a de l’expérience, bien qu’il donne parfois l’impression de souffler le chaud et le froid. Il n’a pas vraiment d’appuis à ce jour, mais il pourrait peut-être se laisser convaincre si jamais on le sollicite le moindrement. Un autre qui a peu d’appuis, mais qui pourrait certes tirer son épingle du jeu, est l’ex-conseiller de Bois-Joli, Alain Leclerc. On ne détesterait pas le voir tenter un retour, que ce soit à la mairie ou comme conseiller. Il était pertinent et donnait l’heure juste.
Et parmi le club des ex-conseillers, reste le cas de Réjean Pion, directeur général de la Régie des déchets. Il sera flatté que je sorte son nom, mais il semble très bien là où il est. Enfin, la filière scolaire, qui nous avait donné l’ex-maire Claude Bernier, semble bien vide. Dommage, car une candidature comme celle de l’ancienne directrice générale Caroline Dupré, devenue PDG de la Fédération des centres de services scolaires du Québec, aurait pu faire des ravages dans les boîtes de scrutin. En 2025 peut-être?