Il y a cinq ans, rappelez-vous, l’entreprise avait annoncé une fermeture plus que partielle de son usine, avec l’abolition de quelque 337 employés sur un effectif total de 402. Environ 65 employés avaient été maintenus aux opérations de fondoir qui vont maintenant prendre le bord du privé.
Hormis quelques soubresauts, les activités de l’usine ont toujours tourné au ralenti par la suite, malgré son envergure et tout son potentiel. Elle semblait être devenue plus un irritant et une nuisance qu’autre chose dans l’univers d’Olymel.
Vu l’ampleur des problèmes financiers dans lesquels pataugent ces temps-ci Sollio et sa division Olymel, la fermeture pure et simple était écrite dans le ciel depuis l’annonce au cours de l’été de la suppression de 61 des 178 postes qui s’y trouvaient.
Le couperet tombera sur les 107 employés restant le 10 février. Ce n’était pas juste écrit dans le ciel, c’était aussi anticipé noir sur blanc dans cette page plus tôt cet automne.
Tel un Nostradamus des pauvres, j’écrivais alors, dans la foulée des ventes des installations détenues par Olymel à Saint-Valérien-de-Milton et à Saint-Simon, qu’il serait grand temps de réfléchir au sort qui attend l’usine de Saint-Hyacinthe. Voici quelques passages pertinents pour vous rafraîchir la mémoire. « La question à se poser est la suivante : ces installations ont-elles de l’avenir ou ne seraient-elles pas plus utiles en étant requalifiées? », écrivais-je en septembre. Je pense qu’on vient d’avoir notre réponse. Elles n’ont plus aucun avenir pour Olymel.
Son avenir se trouve forcément ailleurs et pas très loin, si vous voulez mon avis.
Voici ce que j’écrivais aussi en septembre : « La présence de cette usine au beau milieu d’une zone résidentielle et à l’entrée (où à la sortie) du Quartier des études supérieures étonne autant qu’elle dérange en 2022. Et c’est bien connu, la Faculté de médecine vétérinaire commence à être drôlement coincée dans son petit coin. Le moment serait peut-être bien choisi pour avoir une bonne petite jase avec la haute direction d’Olymel afin de connaître ses intentions et son ouverture à une éventuelle relocalisation. De toute évidence, la direction n’a jamais été aussi disposée à écouter et à dialoguer. »
À ma connaissance, il n’y a pas eu de petite jase entre la Ville de Saint-Hyacinthe et Olymel à ce sujet depuis l’automne, mais le dialogue est déjà ouvert depuis un bon petit bout déjà entre la Faculté de médecine vétérinaire et Olymel.
Les discussions ne portaient pas sur l’achat de toute la propriété, mais il n’est pas dit que la Faculté ne serait pas intéressée, en tout ou en partie.
Une chose est certaine, c’est qu’Olymel est vendeur plus que jamais et prête à saisir la meilleure offre. Elle a clairement manifesté ses intentions en annonçant la fermeture. « La direction d’Olymel évaluera avec soin toutes les options qui s’offriront à l’entreprise pour décider du sort de ces installations. » La Ville de Saint-Hyacinthe a donc le devoir d’être proactive dès maintenant pour encadrer la suite des choses. Toutes les offres ne seront pas égales et il lui revient de dicter ses préférences. Déjà, elle semble le faire discrètement, elle qui est en train d’inclure les installations d’Olymel à l’intérieur de la zone de la Cité de la biotechnologie agroalimentaire.
Il faut y voir une volonté de favoriser une requalification qui sera profitable à la Faculté de médecine vétérinaire et aux idéaux de la Cité qui met de l’avant la recherche et le développement.
Et pourquoi ne pas rêver d’un campus renouvelé et enrichi avec des espaces de verdure et une résidence étudiante d’envergure? Tout semble en place pour redonner un élan nouveau au quartier, dans la mesure où Olymel sera encouragée à vendre au promoteur qui se présentera avec le projet le plus porteur.
La Faculté part avec une longueur d’avance, l’occasion à saisir est trop belle.