En janvier, Sr Aussant, 76 ans, s’envolait vers la péninsule Ouest d’Haïti pour évaluer l’ampleur des dégâts causés par l’ouragan Matthew survenu dans la nuit du 4 octobre. Les maisons, les écoles, les plantations, les animaux et l’ensemble du territoire ont été ravagés, dans l’une des tempêtes les plus destructrices pour la terre de la Grand’Anse. La FHP est la seule Fondation québécoise à assurer son aide dans cette région.
« Tout est tombé. J’ai vu entre Jérémie et Abricots un paysage de mort », a résumé Sr Aussant. Les projets de longue date initiés par la FHP n’ont pas été épargnés, eux aussi effondrés sur le sol haïtien. « Toutes les petites écoles qu’on avait aidé à construire en montagne ont été détruites. C’était un honneur pour nous de participer à l’avancement de l’éducation », a-t-elle donné en exemple. La présidente de la FHP avait d’ailleurs lancé un cri du cœur à la population maskoutaine avant son départ, ce qui lui a permis de remettre un peu plus de 83 000 $ pour aider d’urgence les sinistrés.
Après avoir vu la détresse du peuple et les débris de l’ouragan, c’est dans les derniers jours de sa mission qu’un trouble de la vision encore inexpliqué s’est manifesté, obligeant son retour accéléré au Québec. Depuis, sa vue est pratiquement nulle et d’autres problèmes de santé secondaires se sont présentés.
« J’ai bien vécu ça. Le miracle est dans l’acceptation, dans le courage, dans la confiance, dans l’espérance et la patience », confie-t-elle.
Aider autrement
Ce voyage humanitaire à Haïti était devenu une tradition pour Sr Aussant depuis 2004. Bien que ce ne soit pas la finalité qu’elle avait imaginée, ayant toujours eu une santé de fer jusqu’ici, sa condition l’oblige désormais à délaisser ses fonctions de présidente de la Fondation pour un temps indéterminé.
Cette implication est encoreaujourd’hui la raison de vivre de Sr Aussant, touchée par la misère de ce pays comme s’il était le sien. C’est avec le sourire et beaucoup de fierté qu’elle parle des projets antérieurs et à venir, notamment de la construction d’une nouvelle école primaire résistante dans la région des Abricots, d’une valeur totalisant près de 400 000 $. Ce projet marquera les 50 ans de la Fondation et sera réalisé en partenariat avec Terre Sans Frontières.
« Ça s’appelle Bois pagnol. Ce sera neuf classes qui répondent aux exigences gouvernementales et l’école devait ouvrirses portes au début octobre », explique-t-elle. « Je veux vraiment remercier, au nom de la Fondation, tous les Maskoutains qui ont donné généreusement pour cette cause », a-t-elle insisté à maintes reprises, avec beaucoup de reconnaissance.