22 février 2024 - 03:00
Voivod au sommet de son art
Par: Maxime Prévost Durand
Voivod sera en spectacle au Centre des arts Juliette-Lassonde le samedi 24 février, à 20 h. Photo gracieuseté

Voivod sera en spectacle au Centre des arts Juliette-Lassonde le samedi 24 février, à 20 h. Photo gracieuseté

Après être monté sur la scène de certains des plus grands festivals de métal au monde (Wacken, Hellfest) l’an dernier dans le cadre des célébrations entourant ses 40 ans d’existence, le mythique groupe québécois Voivod s’apprête à faire vibrer le Centre des arts Juliette-Lassonde, samedi soir, à l’occasion d’un rare spectacle en salle au Québec.

Il s’agit de l’une des deux seules dates dans la province – l’autre est à Joliette vendredi – avant que la bande formée de Snake (Denis Bélanger), Away (Michel Langevin), Chewy (Daniel Mongrain) et Rocky (Dominic Laroche) traverse de l’autre côté de la frontière pour une tournée d’une vingtaine de spectacles aux États-Unis.

« Ce n’est pas quelque chose qu’on fait souvent au Québec », reconnaît Dominic « Rocky » Laroche, le bassiste du groupe, en parlant du spectacle qui sera présenté à la salle Desjardins du Centre des arts Juliette-Lassonde.

Habituellement, lorsque Voivod joue au Québec, c’est sur les plus grandes scènes qu’il le fait, que ce soit en première partie de Metallica sur les Plaines d’Abraham il y a quelques années ou encore avant Meshuggah à la Place Bell en décembre dernier. Le reste du temps, le groupe continue de rouler sa bosse un peu partout sur le globe, surtout en Europe où sa renommée persiste depuis si longtemps. Sa présence en sol maskoutain, dans une salle plus intimiste, aura donc un caractère somme toute rarissime.

« Les gens ne resteront pas assis longtemps d’après moi », prédit Laroche en entrevue avec LE COURRIER.

« Ça va être un show très coloré, ajoute-t-il plus tard dans l’entretien. Ça va autant être trash que très prog et nuancé. On a vraiment toutes les facettes de Voivod dans ce spectacle-là. »

Voivod présentera notamment des pièces tirées de l’album Morgöth Tales, une compilation parue l’an dernier sur laquelle le groupe a fait sortir de l’ombre certaines chansons moins connues de son répertoire en les réinterprétant avec un regard plus actuel. Cela comprend la toute première chanson que Voivod avait lancée dans sa carrière, « Condemned to the Gallows ». Pour la petite histoire, les paroles de cette chanson étaient tellement incompréhensibles que le chanteur, Snake (Denis Bélanger), a dû fouiller dans ses archives personnelles afin de retrouver la feuille manuscrite originale sur laquelle les paroles se trouvaient. C’est finalement sa mère, qui gardait tout dans un classeur, qui a mis la main sur la précieuse pièce d’histoire du groupe.

Une « bibitte » en constante évolution

Au fil des décennies, Voivod n’a jamais cessé d’évoluer. Les musiciens ont été des précurseurs à bien des niveaux, ce qui leur a permis d’acquérir une notoriété enviable à travers le monde, surtout pour un groupe issu de la scène underground.

« Voivod, c’est toute qu’une bibitte. C’est unique. Il n’y a rien qui ressemble à ça. Ça se démarque et ça réussit à se métamorphoser avec le temps d’une manière qui lui est propre », lance Dominic Laroche, qui a été un fan du groupe avant de joindre ses rangs il y a 10 ans.

Même après toutes ces années, Voivod continue d’ailleurs d’ouvrir de nouvelles portes. À preuve, le groupe québécois est monté sur la scène de l’émission musicale Belle et Bum pour la toute première fois le mois dernier.

« Une émission comme Belle et Bum qui fait de la place à la musique underground et qui invite un band de métal progressif comme Voivod, je pense que c’est quelque chose de positif pour tout le monde, autant pour nous que pour l’émission. Ils nous ont reçus comme des stars internationales. Ça faisait du bien de sentir une reconnaissance comme ça chez soi. »

Parlant de reconnaissance, Voivod a reçu l’an dernier la Médaille du député à Jonquière pour souligner ses 40 ans d’existence. Il a aussi mis la main sur le Juno de l’album métal/hard pour Synchro Anarchy, paru en 2022. Le groupe pourrait d’ailleurs répéter l’exploit au prochain gala des prix Juno puisqu’il est à nouveau en nomination dans cette catégorie avec Morgöth Tales.

D’autres projets verront le jour au cours de la prochaine année, dont un film documentaire fort attendu réalisé par Felipe Belalcázar. Une biographie sera aussi lancée dans les prochains mois, a annoncé Voivod.

« Le groupe entame une cinquième décennie et la manière dont je vois ça, c’est qu’on est parti pour un autre dix ans d’ascension », conclut Dominic Laroche.

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