13 mars 2025 - 03:00
Zone d’innovation : la ministre Fréchette se dit ouverte à une rencontre
Par: Sarah-Eve Charland
La ministre de l’Économie, de l’Innovation et de l’Énergie, Christine Fréchette, était de passage à Sorel-Tracy le 6 mars. LE COURRIER en a profité pour lui poser quelques questions sur le projet de zone d’innovation avorté à Saint-Hyacinthe. Photo Stéphane Fortier | Le Courrier ©
La ministre de l’Économie, de l’Innovation et de l’Énergie, Christine Fréchette, était de passage à Sorel-Tracy le 6 mars. LE COURRIER en a profité pour lui poser quelques questions sur le projet de zone d’innovation avorté à Saint-Hyacinthe. Photo Stéphane Fortier | Le Courrier ©
Après plusieurs mois de silence, la ministre de l’Économie, de l’Innovation et de l’Énergie, Christine Fréchette, a affirmé être ouverte à une rencontre avec Saint-Hyacinthe Technopole et la Ville de Saint-Hyacinthe pour discuter du dénouement de la zone d’innovation en agroalimentaire, une désignation qui a été refusée par Québec.

C’est en répondant à une question durant un point de presse dans la région de Sorel-Tracy, le 6 mars, qu’elle a confirmé son intérêt. « Certainement. Il me fera plaisir de les rencontrer. Je suis très ouverte à une rencontre pour discuter de ce dossier avec les gens du milieu agroalimentaire de Saint-Hyacinthe », a-t-elle affirmé.

« On a toujours espoir d’avoir une rencontre avec la ministre, assure le maire de Saint-Hyacinthe, André Beauregard. On n’a pas eu de réponse directement du bureau de la ministre, mais on sait que la députée de Saint-Hyacinthe, Chantal Soucy, travaille dans ce sens. »

En point de presse le 26 février, M. Beauregard avait manifesté son désarroi face au refus de Québec de désigner Saint-Hyacinthe comme zone d’innovation en agroalimentaire. Selon lui, l’adjoint parlementaire du ministre de l’Économie, Donald Martel, avait mentionné, dans une rencontre tenue en mars 2023, que la question n’était pas de savoir si la zone d’innovation se réaliserait, mais quand.

Joint par LE COURRIER, M. Martel assure qu’il a toujours cru à la concrétisation du projet maskoutain. « Dans mon rôle de responsable des zones d’innovation, je me suis fait un devoir de susciter de l’enthousiasme à l’égard des partenaires d’un projet et, oui, j’ai fondé beaucoup d’espoir dans le projet de zone d’innovation à Saint-Hyacinthe. Si ce projet n’a pas vu le jour, ce n’est pas parce que je n’y ai pas cru et ce n’est pas non plus parce que la députée de Saint-Hyacinthe, les gens du cabinet du ministre et ceux du ministère de l’Économie n’y ont pas investi le temps et l’énergie nécessaires », affirme-t-il.

Des lacunes dans la candidature

La ministre Fréchette n’a pas été en mesure de préciser les motifs de refus, mais elle a réitéré que le projet ne répondait pas à certains critères établis par le gouvernement du Québec. M. Martel abonde dans le même sens.

« Le projet de Saint-Hyacinthe exigeait que des entreprises s’engagent formellement à investir dans des projets d’innovation. Or, après plusieurs années, il n’était toujours pas possible d’attacher toutes les ficelles pour qu’un tel engagement soit pris. Par ailleurs, le projet a souffert aussi d’un manque de stabilité et de cohésion en ce qui concerne sa gestion. La difficulté de trouver un chef de projet en est une bonne démonstration », ajoute celui qui occupe aussi la fonction de député de Nicolet-Bécancour.

La zone d’innovation avait perdu sa première cheffe de projet en juin 2024. Ce n’est qu’en janvier 2025 que Saint- Hyacinthe Technopole a nommé sa remplaçante, Jade Proulx, comme directrice de l’innovation agroalimentaire et responsable du projet de la zone d’innovation en agroalimentaire de Saint-Hyacinthe.

Après avoir envoyé plusieurs correspondances au Ministère, laissées lettre morte, pendant sept mois, Saint-Hyacinthe Technopole a enfin reçu une réponse écrite le 4 mars dans laquelle le sous-ministre Alexandre Vézina a motivé son refus. Entre autres, il a souligné que les perspectives d’investissements étrangers et de talents ne laissaient pas entrevoir de valeur ajoutée significative au Québec.

« Il a été déterminé que les perspectives du projet ne permettraient pas d’occuper les premières places dans le monde en regard du positionnement stratégique du projet, et ce, en considération des expertises de renommée internationale de la région de Saint-Hyacinthe et de l’intérêt mondial pour la sécurité alimentaire », soutient-il dans sa réponse.

Le sous-ministre admet cependant que la mobilisation de la région est un atout important et propose de l’utiliser pour porter un projet de centre d’innovation, notamment sur l’axe de la salubrité et de la sécurité sanitaire des aliments.

L’automne dernier, le Ministère a refusé la désignation de zone d’innovation en économie bleue à Rimouski et à Grande-Rivière et la zone en sécurité civile et publique dans le Haut-Richelieu. Questionnée à savoir si le gouvernement croit encore au concept de zone d’innovation, la ministre Fréchette a assuré que oui. « Mais vous savez, dans ce projet, il y a beaucoup d’appelés et peu d’élus. Nous avons traité 35 dossiers jusqu’à présent et seulement quatre ont été acceptés », conclut-elle.

Avec la collaboration de Stéphane Fortier.

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